Une restructuration en cours
Paroisse Sainte-Famille-de-Beauce: un déficit accumulé de presque 500 000 $
Depuis trois ans, la Paroisse Sainte-Famille-de-Beauce cumule des déficits d'opération qui atteignent presque le demi million de dollars.
C'est ce qu'a confirmé le président de l'assemblée de fabrique, Jean-Denys Rancourt, au cours d'un entretien téléphonique avec EnBeauce.com.
En effet, dans un message livré le 1er juin aux paroissiens des 12 communautés, il révèle que l'organisation a enregistré un déficit budgétaire de 70 000 $ en 2022; ils seront d'environ 200 000 $ pour 2023 et 2024. En janvier, la Paroisse a dû piger «un montant substantiel» dans ses économies accumulées afin de faire face à ses obligations.
Il confirme que la pandémie a eu des effets catastrophiques pour l'ensemble des opérations de la paroisse (formée des communautés de Beauceville, Saints-Anges, Saint-Alfred, Frampton, Vallée-Jonction, Tring-Jonction, Saint-Séverin, Saint-Victor, Saint-Jules, Saint-Frédéric, Saint-Joseph-de-Beauce et Saint-Odilon-de-Cranbourne), tout comme les contributions volontaires annuelles — appelées autrefois la dîme, sont en nette diminution depuis plusieurs années dans de nombreuses localités.
« Ce qu'on vise, c'est de trouver une solution pour réduire les dépenses. Ça, ça veut peut-être dire qu'à long terme, les communautés qui ne sont pas en mesure de produire un bilan qui n'est pas déficitaire, pourraient devoir subir les décisions que l'on va devoir prendre », a-t-il dit au téléphone.
M. Rancourt a expliqué que cela pourrait se traduire, éventuellement, par la vente de presbytères et la cession d'églises. Déjà, dans le premier cas, plusieurs ne sont plus la propriété de la paroisse, comme à Saint-Victor et à Saint-Alfred. À ce dernier endroit, l'église est actuellement en transformation pour devenir un entrepôt de légumes régional pour le projet Cultiver et partager, alors que le temple de Saint-Séverin appartient maintenant à la municipalité.
Pour l'avenir, le maintien des installations dans les localités dépendra de chacun des CCOL (Comité de consultation et d’organisation locale) à démontrer, par la levée de fonds, une situation financière avec un bilan annuel équilibré. Il faut comprendre que dans son fonctionnement, la fabrique attribue les revenus et les dépenses pour chacune des communautés, mais que les déficits d'opération sont assumés par l'ensemble de la paroisse. Un fonctionnement qui explique la situation actuelle « qui ne pourra pas revenir à la normale sans une vision long terme et du courage pour mener à bien une restructuration », signale le président de la Fabrique
Pour l'heure, et d'ici le mois de septembre, tout le personnel administratif de la paroisse sera rapatrié vers Saint-Joseph-de-Beauce, dans un endroit locatif qu'il reste à trouver, puisque le presbytère de l'endroit ne peut accueillir ces employés. Ce centre administratif assumera la gestion complète de tous les registres et de toutes les messes. Dans les communautés, les services offerts seront limités et tributaires de bénévoles qui voudront s'impliquer.
Quant aux prêtres, sauf deux exceptions, ils seront tous hébergés au presbytère de Beauceville à compter du premier août. Cela comprend aussi les abbés de la paroisse voisine en Nouvelle-Beauce, soit celle de Sainte-Mère-de-Jésus.
« Nous comprenons que la situation est nouvelle et désagréable [...] Fermer une église, c'est la dernière des solutions. On fera pas ça, si on est pas obligé », a conclu Jean-Denys Rancourt, qui invite les mécènes potentiels à se manifester s'ils désirent soutenir cette paroisse.
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