L’écovillage du Mont Radar, vivre différemment
«Certains pensent que je suis fou, d’autres, que je suis le gourou d’une secte, mais je ne suis rien de tout ça », soutient Jean-Marc Deneau, initiateur du projet écovillage de Mont Radar à Saint-Sylvestre. Menant une vie active à Montréal, le jeune homme a tout quitté en 1996 pour ensuite acheter la montagne du Mont Radar et ainsi mettre sur pied le premier et le seul écovillage du Québec à vocation touristique où la moyenne d’âge se situe de 25 à 35 ans.
« Je n’ai pas eu une jeunesse comme les autres. À l’âge de 16 ans, j’avais déjà ma propre entreprise de design à Montréal et je gagnais 100 000 $ par année. À 20 ans, j’ai décidé de tout vendre ce que j’avais, fuir ce monde de consommation auquel j’étais habitué et changer mon mode de vie », mentionne M. Deneau. Celui-ci est donc passé d’un milieu où il était très connu à un milieu où il était totalement inconnu. «Quand j’ai acheté la montagne, les gens d’ici disaient que j’étais fou; personne ne voulait de cette montagne », soutient-il.
En achetant la montagne du Mont Radar, Jean-Marc possédait donc un total de 650 acres de terrain. Au début, celui-ci voulait mettre sur pied une base de plein air, mais il a vite changé d’idée pour se tourner vers un projet plus écologique sans motoneige ni VTT. « Le projet d’écovillage s’est créé en discutant avec Philippe Laramée, éditeur de la revue Aube. C’est donc ensemble que nous avons bâti ce projet », souligne M. Deneau.
Cette nouvelle aventure a donc démarré doucement en 2004, mais plus officiellement il y a deux ans. Aujourd’hui à l’écovillage, il y a quinze résidents permanents et une dizaine de résidents de passage qui sont plutôt des collaborateurs. Ces gens proviennent des grands centres comme Montréal et Québec et le tiers vient de l’international. « Les résidents sont des gens qui veulent s’éloigner du monde de consommation, revenir à la source, c’est-à-dire vers la nature », soutient M. Deneau.
Des maisons construites de façon écologique
Parmi les 75 terrains à vendre à l’écovillage huit d’entre eux sont déjà vendus et une maison est présentement en construction. Cependant, ces terrains ne sont pas à vendre à n’importe qui. « Ceux qui sont intéressés à acheter un terrain ici et s’y installer doivent absolument vivre six mois dans la communauté avant pour se lier d’amitié avec les gens et se faire accepter d’eux. Ils doivent également vivre de façon écologique et apporter quelque chose à la communauté », mentionne M. Deneau. Ainsi, les maisons qui seront construites sur les terrains du Mont Radar formeront des hameaux d’environ dix maisons où les habitants devront s’entraider entre eux et soutenir la communauté.
En ce qui concerne la construction des maisons, tous les membres de la communauté mettent la main à la pâte et les matériaux qui sont utilisés sont soit des matériaux recyclés ou des matériaux locaux. « La maison que nous construisons présentement coûte la moitié moins chère que si nous avions fait affaires avec un entrepreneur. Aussi, nous nous inspirons beaucoup de l’émission les Artisans du rebut global de Télé-Québec pour fabriquer les maisons », mentionne M. Deneau.
Un mode de vie écologique
Certains résidents travaillent comme tout le monde, mais souvent à temps partiel pour pouvoir participer à des projets qui leur tiennent à cœur au sein de la communauté. D’autres travaillent à partir de l’écovillage grâce à Internet haute vitesse qui résulte d’un échange de services avec Novicom, qui a installé une antenne sur la montagne pour la ligne 911 de la région. Par ailleurs, Jean-Marc travaille toujours dans le domaine des arts et du design à partir de sa résidence. Il a plusieurs contrats en graphisme notamment la compagnie Crocs pour qui il crée les logos.
En ce qui concerne l’alimentation, la communauté se procure de la nourriture de plusieurs façons. « Nous faisons notre épicerie comme tout le monde à l’exception que nous achetons uniquement des produits locaux. Nous avons également un groupe d’achat à Sainte-Foy où nous achetons des produits biologiques en gros et pour toute la communauté. Nous avons également la chance d’avoir une forêt centenaire où nous trouvons une foule d’aliments comestibles. Nous possédons aussi notre propre jardin biologique et un lac à truites mouchetées » mentionne M. Deneau.
Des événements rassembleurs
Plusieurs événements ouverts au public sont organisés tout au long de l’année dont un de grande envergure et aussi de plus petits. « Cet été nous avons organisé un festival électronique où 2500 personnes se sont rassemblées », mentionne M. Deneau. Par ailleurs, le prochain événement est prévu pour le samedi 1er septembre à l’occasion de la Fête du travail où la musique du monde latino sera à l’honneur. Les gens de partout sont invités à prendre part à la fête en réservant à l’avance. La communauté prévoit pour cette occasion accueillir une cinquantaine de personnes où chacun veillera à apporter un plat cuisiné à partager lors d’un souper communautaire. Moyennant un certain montant, les invités auront la chance de parcourir les lieux avec un guide accompagnateur et pourront également faire du camping sauvage ou dormir dans un dortoir.
Pour de plus amples renseignements sur l’écovillage du Mont Radar et sur l’événement portes ouvertes, les gens peuvent consulter le site Internet suivant : www.leradar.org.
Plusieurs membres de la communauté de l’écovillage ont mis la main à la pâte pour construire cette maison qui appartient à un Tahitien. (Photo: Isabelle Henry)
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