Des citoyens manifestent contre la fluoration de l’eau potable à Saint-Georges
Par Stéphane Quintin, Journaliste
Un groupe d’une dizaine de citoyens a manifesté ce matin devant l’Hôtel de ville pour s’opposer à la fluoration de l’eau pratiquée à Saint-Georges, l’une des quatre dernières municipalités du Québec à avoir recours à un procédé soulevant, depuis quelques années, de nombreuses questions de santé publique. Martin Doyon, porte-parole du groupe de citoyens « Saint-Georges sans fluor », a adressé une lettre aux élus de la Ville pour que le problème soit réglé d’ici à l’été.
« Sensibilisé aux effets du fluor, j’ai entrepris une démarche à Saint-Georges contre la fluoration de l’eau et ses effets négatifs », a expliqué le porte-parole du groupe de citoyens « Saint-Georges sans fluor », créé cette année avec l’appui d’environ 155 signatures de citoyens engagés. La démarche militante est soutenue par la Coalition Eau Secours, qui a déjà mené une vingtaine de luttes depuis le début des années 2000, à l’origine de l’arrêt du procédé, entre autres, à Québec en 2008, Montréal en 2009 et Trois-Rivières en 2016. Selon sa porte-parole, Alice-Anne Simard, présente à la manifestation de ce matin, Saint-Georges fait partie des quatre dernières villes québécoises à pratiquer encore la fluoration de son eau potable, avec Saint-Romuald, Dorval et Châteauguay.
Qu’est-ce que la fluoration de l’eau ?
Dénommée de différentes façons, la fluoration, fluorisation, ou encore fluoruration est un procédé largement développé aux États-Unis de 1945 au début des années 1990, qui consiste à ajouter de manière artificielle des ions fluorure dans le système de distribution d’eau potable, à un degré de dilution censé prévenir le développement des caries dentaires. Depuis plusieurs années, le principe est mis en accusation par des scientifiques ayant identifié des liens entre cette fluoration excessive de l’eau et certains troubles de santé tels que l’augmentation du TDAH, une baisse possible du QI ou encore des maladies de la thyroïde. Présentée comme une mesure de santé pour la communauté en raison du lien supposé avec la prévention des caries, de l’eau fluorée est distribuée à près de 75% de la population ontarienne, albertaine et américaine.
Le cas particulier du Québec
Contrairement à ses voisins, le Québec bénéficie de l’un des taux les plus bas de fluoration de l’eau potable, aux alentours de 5% seulement, alors même que le directeur national de la santé publique du Québec, le Dr Arruda, souhaitait faire passer le taux de pénétration de la fluoration à 50% dans la province, considérant le procédé comme un outil efficace et sans danger pour combattre la carie dentaire. Mentionnons que l’ajout du fluorure dans l’eau potable n’est pas utilisé, comme le chlore, pour la désinfecter. Contrairement à ce dernier, très volatile et disparaissant facilement à ébullition, le fluorure ne disparaît pas et est ainsi ingéré par les citoyens sans leur consentement.
Les arguments en faveur d’un arrêt de la fluorisation
« On peut lire au dos de certains dentifrices qu’en cas d’ingestion de la taille d’un petit pois, il est recommandé d’appeler le centre antipoison, alors pourquoi nous forcer à en boire en en ajoutant dans l’eau potable ? », se questionne Martin Doyon. Le porte-parole du groupe « Saint-Georges sans fluor » remarque par ailleurs qu’à cause de son action topique, surtout efficace en contact avec les dents, comme dans le cas du dentifrice, le florure ingéré dans l’eau potable serait aussi logique pour la prévention des caries que d’avaler de la crème solaire pour protéger sa peau. Selon le groupe de citoyens engagés, sachant qu’une part infime de l’eau traitée sert à la consommation humaine, il ne serait pas non plus logique de procéder à la fluoration de 100% de l’eau municipale, dont les coûts, estimés à 30 000 $ par an, sous forme de subvention, pourraient être économisés. Présente à la manifestation, Mireille Guay, dotée d’un PhD en chimie organique, a soulevé aussi les réticences d’une part de la communauté scientifique vis-à-vis du procédé. Rappelons que pour les personnes âgées, ayant plus de mal à éliminer leurs toxines, un excès de fluorure pourrait être aussi néfaste que pour un nouveau-né, qui y est exposé pour sa part lors de la préparation des biberons avec de l’eau potable.
Contre l’ingestion forcée d’eau fluorée
En plus des effets négatifs possibles sur les perturbations de l’environnement et des systèmes aquatiques, l’exposition actuelle de la population aux fluorures à travers le dentifrice ou certains médicaments rendrait le procédé presque inutile et risquerait d’exposer les habitants à une surdose de fluorure et aux pathologies qui lui sont associées comme l’ostéoporose. Contrairement aux produits de qualité pharmaceutique comme les rince-bouches et les dentifrices, les fluorures, pourtant mis en avant pour leur qualité thérapeutique, ne bénéficieraient pas d’un processus légal d’homologation et s’apparenteraient davantage à un produit de qualité industrielle. C’est ce qu’ont dénoncé le Dr Pierre Jean Morin et le naturopathe Gilles Parent dans leur livre « La fluoration : autopsie d’une erreur scientifique ». Selon Mathieu Lacroix, présent à la manifestation de ce matin, et dont la grand-mère, Jacqueline Bériou, avait déjà manifesté dans les années 1980 contre la fluoration de l’eau potable, « le problème est aussi de nous administrer, sans notre consentement ni prescription médicale, un produit aux vertus soi-disant thérapeutiques ».
Une lettre envoyée aux élus pour sonner le glas d’un procédé décrié
« L’idée n’est pas du tout d’attaquer le conseil de ville, avec qui nous entretenons de bonnes relations, mais de développer des rencontres informelles avec les élus pour espérer mettre un terme à la fluoration d’ici à l’été, afin que le problème soit déjà réglé au moment des prochaines élections municipales, qui risqueraient de le reléguer à l’arrière-plan », a déclaré Martin Doyon, ayant rédigé une lettre à tous les élus pour leur expliquer calmement la situation. « Nous faisons partie des 3% de la population du Québec qui appliquent encore cette mesure », souligne-t-il dans sa lettre en précisant ne vouloir blâmer personne, mais simplement alerter les pouvoirs publics sur la pertinence de leur démarche.
Pour plus d’informations, il est possible de se rendre sur la page Facebook du groupe citoyen ou en cliquant sur le lien suivant pour accéder à leur site internet.
2 commentaires
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La carie dentaire est MA responsabilité.
Je suis en accord avec cette manifestation.