Prolongement de l’autoroute 73 jusque dans le Maine : Hervé Pomerleau s’accroche à son rêve
Hervé Pomerleau est sans doute le meilleur ami des Amis de l'autoroute 73.
Yvon Labbé, résidant à Greenville, Maine, faisait partie, en 2002, de la délégation américaine en tant que directeur du Centre franco-américain de l'Université du Maine, à Orono.
Le Groupe Pomerleau, de réputation internationale, a vu le jour à Saint-Georges, il y a 50 ans, en même temps que l'idée de la prolongation de l'Autoroute 73 jusqu'à la métropole beauceronne.
Un rêve pour Hervé Pomerleau : l'Autoroute 73 dépasse cette frontière et se prolonge dans le Maine, avec les amis américains
Après que le troisième tronçon de l’autoroute 73 ait officiellement été ouvert à la circulation à Saint-Georges, le 30 septembre dernier, et alors qu’il semble impossible, aujourd’hui, de connaître la date de son inauguration officielle par le ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports, Hervé Pomerleau, fondateur du Groupe Pomerleau, s’accroche toujours à son rêve de voir l’autoroute 73 étendre ses voies jusqu’à la frontière avec l’état voisin, le Maine, et même, pourquoi pas, cela représentant son ultime désir, jusqu’à Boston, dans le Massachusetts.
M. Pomerleau, qui a présidé à la mise sur pied du comité de pression Les Amis de l’autoroute 73, dans le milieu des années 90 et qui a continué, jusqu’à ce jour, à se battre pour que l’autoroute 73 non seulement voit enfin la réalisation du troisième tronçon, de Saint-Joseph jusqu'à Saint-Georges, se concrétiser, après de multiples retards et démêlés juridiques, continue de penser qu'il serait extrêmement souhaitable, pour le développement du tourisme et afin de favoriser les échanges commerciaux avec les États-Unis, que l'autoroute 73 atteigne au moins les lignes américaines, situées entre Jackman, dans le Maine, et Saint-Théophile, dans la Beauce.
Poursuivant toujours ses relations avec certains des membres de la délégation de l'association américaine du Forum francophone des affaires, qui, en 2002, à l'occasion d'un dîner de la Chambre de commerce, avait souligné, par la voix de son président de l'époque, Séverin Béliveau, avocat réputé en Nouvelle-Angleterre, qu'il était urgent de se doter d'un réseau routier convenable des deux côtés de la frontière, Hervé Pomerleau, 14 ans plus tard, alors que le Groupe Pomerleau fête cette année ses 50 ans d'existence (incorporation en 1966), se désole de la lenteur des choses.
Y aura-t-il une inauguration officielle ?
Quant à l'inauguration officielle du troisième tronçon de l'Autoroute 73 qui, après qu'on ait annoncé qu'elle aurait lieu le 7 octobre et qu'il est, pour le moment, impossible d'avoir une date, l'homme d'affaires a baissé les bras : « Pour les Amis de l'autoroute, Donovan, Lessard et compagnie, on laisse faire l'inauguration, mais on invite les Américains, qu'on a contactés, à venir à Saint-Georges, constater que c'est fini, premièrement, mais on veut repartir un mouvement qui va faire en sorte que ça va aller plus vite un peu pour aller vers le Maine. Et ça ne sera pas difficile à repartir, parce que c'est populaire dans la population que l'autoroute se continue. » Il poursuit, un peu amer et se demandant s'il y aura bel et bien inauguration officielle : « Avec les maires, le Ministre (des Transports), va faire une petite cérémonie banale, ben, ben banale, avec un vin d'honneur, quelque chose de même, le long de l'autoroute, sur le chantier, là où ç'a été arrêté pendant six, sept ans, pour une bagatelle de coupure d'une terre. » Parlant au nom des Amis de l'Autoroute 73, Hervé Pomerleau poursuit : « On a décidé qu'on ne serait pas de l'inauguration officielle, on était dans le bureau du député Paul Busque, qui dit qu'il ne veut pas s'instaurer dans le domaine du Fédéral, il veut rester dans le domaine du Provincial, parce que c'est trop chatouilleux tout ça. »
M. Pomerleau soutient qu'à partir de maintenant, le prolongement de l'Autoroute 73 est strictement de juridiction fédérale; de son côté, le député de Beauce et candidat à la direction du Parti conservateur Maxime Bernier, rappelle que les juridictions ont toujours été partagées entre Québec et Ottawa. M. Bernier, qui, en tant que député, souhaiterait également voir l'autoroute se prolonger jusqu'aux États-Unis, croit que c'est au Canada à faire les premiers pas : « La balle est dans notre camp, le Québec et le Canada doivent bouger. On va devoir faire notre bout jusqu'à la frontière, montrer aux Américains qu'on est sérieux avant que, de leur côté, ils investissent des grosses sommes d'argent sur le réseau routier américain qui relie le Maine à la Beauce. »
Mais Hervé Pomerleau croit que ça ne bougera pas vite du côté provincial : « Alors, là c'est réglé, les travaux sont terminés, ça permet à l'autoroute d'être ouverte, à Saint-Prosper, jusqu'à la fin, comme autoroute. Pour la suite, là, eux autres, ça les intéresse pas d'en parler, pour le moment, parce que c'est de juridiction fédérale et puis, là, ils ont peur que ça crée des animosités entre eux s'ils l'annoncent au nom du Fédéral, etc. Ils ne savent pas comment faire exactement, ils ne sont pas rendus là, c'est des fonctionnaires, tout simplement, qui ne fonctionnent pas vite. »
Des Amis pas contents, mais qui prolongent leur implication
« Ça ne fait pas notre affaire du tout, de renchérir M. Pomerleau, on a dit à des membres de la possible future délégation américaine que c'était suspendu, que, pour le moment, on ne connaît pas la date, mais on s'en occupe plus, on laisse faire ça, avec le Fédéral. Généralement, les gens acceptent que ce soit de juridiction fédérale, parce que c'est pour aller vers un autre pays, ce n'est pas pour desservir d'autres villages, c'est pour raccorder le réseau routier québécois avec le réseau américain. Ce qui va les inciter le plus, parce qu'eux autres, ils disent, là on fait notre bout, là, mais, avant que ça soit fait, il faut qu'il y ait des discussions entre les hauts fonctionnaires de ces deux pays-là. Les Amis de l'autoroute vont s'arranger pour qu'il y en ait des discussions, on en est rendus, nous, avec le consulat américain à Québec, et le Consulat canadien qui est à Boston. Pour stimuler les affaires, le tourisme, l'économie, les échanges entre les US et le Canada, le Consulat est là pour ça. Ça en est là, on ne peut pas stipuler plus que ça. »