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Un défi pour la Commission des lieux et monuments historiques du Canada

Récrire les textes sur les pierres tombales des premiers ministres

durée 17h00
10 octobre 2021
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Par La Presse Canadienne

À la fin du mois de janvier dernier, des vandales avaient tellement éraflé le visage de Mackenzie King sur une plaque commémorative installée près de la pierre tombale de l’ancien premier ministre, à Toronto, qu’un organisme fédéral a décidé que le panneau devait être remplacé.

Pendant plus de deux décennies, la plaque commémorative n’a pas fait l’objet d’une refonte, tout comme d’autres monuments dédiés à d’anciens premiers ministres et supervisés par des responsables fédéraux.

Désormais, ces responsables réfléchissent à ce que l’on devrait lire sur les plaques commémoratives et les pierres tombales des anciens premiers ministres pour refléter la façon dont le pays voit son passé, en particulier à la lumière des mauvais traitements historiques infligés aux peuples autochtones.

Inévitablement, disent certains experts, cela provoquera des tensions.

Ce qui devrait être écrit sur les plaques commémoratives fait partie d’une série de problèmes que Parcs Canada et la Commission des lieux et monuments historiques du Canada devront régler au cours des prochaines années sur les 16 lieux de sépulture, dont les détails sont décrits dans des rapports d’inspection transmis à La Presse Canadienne grâce à la Loi sur l’accès à l’information.

Le programme a été lancé en 1999, dans l’espoir d’éviter que les derniers lieux de repos des premiers ministres ne soient irrémédiablement endommagés.

Toutes les plaques commémoratives, sauf une se trouvent au Canada – R.B. Bennett est enterré dans un enclos paroissial près d’une église de Mickelham, au Royaume−Uni, un village de 600 habitants situé à environ une heure de train au sud−ouest de Londres. Son sarcophage a besoin d’être nettoyé et également de se faire réparer en raison de fissures.

Au cours de ses 20 ans d’existence, le programme a dépensé environ 1 million de  dollars en inspections, réparations ou pour acheter de nouvelles plaques commémoratives ainsi que des mâts de drapeau sur les lieux de sépulture. Les dépenses annuelles sont basées sur les besoins et Parcs Canada s’attend à ce que les dépenses annuelles moyennes augmentent légèrement au cours des cinq prochaines années.

Parmi les nouvelles dépenses, il y a l’ajout l’an dernier de la tombe de John Turner à Toronto. Les documents indiquent qu’une plaque commémorative devait être installée cet automne. Le lieu de sépulture de celui qui ne fut premier ministre que pendant moins de trois mois n’est pas encore répertorié sur la page internet du Programme national des lieux de sépulture des premiers ministres du Canada.

De nouvelles plaques devraient être installées sur chaque lieu de sépulture pour identifier la période de mandat de cet ancien premier ministre et les raisons pour lesquelles les sépultures ont une importance historique nationale.

Parcs Canada a déclaré dans un courriel que le libellé des plaques remaniées « reconnaîtrait les énormes changements dans la compréhension historique [et] refléterait le passé dans le contexte du présent.»

Cynthia Wesley−Esquimaux, présidente du Centre national pour la vérité et la réconciliation à Winnipeg, a déclaré qu’un panel diversifié devrait débattre du libellé des plaques pour marquer les contributions d’un premier ministre à l’histoire du pays, à la fois positives et négatives.

Elle a cité l’exemple de John A. Macdonald. Si celui a été le premier premier ministre du pays, il a également été l’instigateur des pensionnats financés par le gouvernement et gérés par l’Église, où des enfants autochtones ont été arrachés à leur famille et soumis à des abus sexuels, émotionnels et physiques généralisés.

Toute formulation, a−t−elle déclaré, devrait faire de chacun un témoin de ces réalités et œuvrer pour que les aspects négatifs ne se reproduisent plus jamais.

« Ce ne sera pas facile. Ce sera très désagréable », a déclaré Mme Wesley−Esquimaux, qui est également présidente pour la vérité et la réconciliation à l’Université Lakehead.

« Mais je pense que vous ne pouvez pas arriver à la réconciliation, ou à de meilleures relations, sans avoir cette conversation et sans reconnaître le genre de choses qui se sont produites parce que les gens … ont pris des décisions qui ont eu un impact très tragique.»

Outre les plaques, les rapports d’inspection des sépultures signalent également des problèmes de rouille sur des tombes, causés par des attaches métalliques et différents problèmes d’entretien.

La plus grande part du travail concerne la pierre tombale de Pierre Trudeau, à Saint−Rémi, un village de la Montérégie au Québec.

Le mausolée de pierre grise, de béton et de brique a été abîmé par les cycles de gel−dégel pendant les mois d’hiver, ainsi que par des précipitations plus fortes et plus abondantes de plus en plus fréquentes, que les inspecteurs fédéraux ont attribuées au changement climatique.

Le toit en tôle et le solin ont dépassé leur durée de vie et ne peuvent empêcher l’eau de s’infiltrer, ce qui nécessite un remplacement complet. Des parties du mur extérieur doivent être soigneusement démantelées pour réparer les dégâts causés par l’eau, dont un mur porteur.

Le rapport d’inspection de 2020 prévoit un démarrage des travaux au plus tard cet automne. Parcs Canada a déclaré qu’elle élaborait un plan de travail qui comprend «des enquêtes détaillées qui sont en cours» et des travaux de planification.

Parcs Canada a précisé que des conditions météorologiques plus sévères liées au changement climatique ont eu un impact sur les pierres tombales, les sarcophages et les mausolées sous sa surveillance. L’agence a ajouté qu’elle avait augmenté la fréquence des inspections dans l’espoir de mieux « repérer et atténuer les dommages ou la détérioration causés par le changement climatique et d’autres facteurs ».

Jordan Press, La Presse Canadienne

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