L'amélioration du système de justice passe par sa modernisation selon Sonia LeBel
La directrice adjointe au cabinet de la Coalition avenir Québec, Sonia LeBel, a insisté sur l’importance de moderniser les palais de justice tout juste avant sa conférence donnée au Mondo hier soir à Saint-Georges.
C’est une solution qu’elle met de l’avant pour réduire les délais du système judiciaire actuel. « On fonctionne encore comme dans les années 1970 et les problèmes du système judiciaire sont non seulement le manque patent de juges et de personnel, mais aussi le fait qu’il n’y a pas de technologie. Les palais de justice sont archaïques. On fonctionne encore avec les dossiers papier dans les salles de cour. J’ai vécu des moments où j’attendais que la greffière récupère son dossier avant de commencer. Les délais se perdent en demi-heure, en minute, de jour en jour, et ça crée une accumulation. […] On paie le prix de la négligence des dernières années », critique-t-elle.
Selon l’ancienne procureure en chef de la Commission Charbonneau, le Québec vit une crise majeure au niveau de la justice qui a empiré depuis l’application de l’arrêt Jordan. « Il va falloir que l’on trouve des solutions rapides, car celles mises de l’avant par la ministre de la Justice [Stéphanie Vallée], je ne peux pas dire que ce sont de mauvaises solutions […], mais c’est nettement insuffisant », a-t-elle affirmé.
Rappelons que la ministre a annoncé un investissement de 175 M$ afin de désengorger le système judiciaire en augmentant le nombre de juges à la Cour d’appel, à la Cour supérieure et à la Cour du Québec. « Ce qu’elle a mis en place présentement, c’est quelque chose qui va nous aider à long terme, mais dans l’intérim, il faut avoir des moyens d’action pour être capable de pallier à la crise », a ajouté Mme LeBel.
« Injecter de l’argent pour injecter de l’argent, c’est parfait, il en faut, mais il faut avoir une volonté. Ça prend du leadership en justice et on ne l’a pas ce leadership-là, car il faut réorganiser l’administration de la justice. Il faut revoir la façon de faire les choses », a-t-elle poursuivi.
En ce qui concerne l’arrêt Jordan, l’avocate de profession estime que les droits des criminels ont été protégés « à l’extrême ». « Leurs droits sont protégés. Il ne faut pas diminuer ça, mais il faut prendre conscience que la société aussi a des droits, que les victimes ont des droits. Tout ça est une question d’équilibre. »
Lors du point de presse, la question de l’intégrité a aussi été abordée. Elle croit que s’il est possible de parler d’éthique et d’intégrité aujourd’hui, c’est en grande partie grâce à la Commission Charbonneau. D’ailleurs, elle a rejoint la CAQ, car elle trouvait que le rapport de la Commission était trop rapidement tombé dans l’oubli. « Le jour où l’on croit qu’il n’y a plus de corruption, c’est le jour où elle commence à se réinstaller et le jour où l’on arrête d’en parler [de la corruption], c’est le jour où on a perdu la bataille », a conclu Sonia LeBel.
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