« On dirait que la Beauce est hors Québec », M. Spénard révolté par le non à la piste cyclable
Par Stéphane Quintin, Journaliste
Vendredi matin, dans les locaux de la MRC Robert-Cliche, à Beauceville, le député de Beauce-Nord, André Spénard, a convoqué un point presse pour réagir au refus de l'aide financière pour la véloroute de la Beauce. Il déplore un manque de considération du gouvernement pour la région et condamne la froideur « laconique » de leur réponse. En présence de plusieurs représentants politiques, le message principal de la conférence a fusé de toutes parts : « Le projet n'est pas mort. Nous continuerons à nous battre ».
« Se faire dire que le projet a été refusé sous prétexte de la règle du "1er arrivé, 1er servi", sans prendre en considération les efforts titanesques de la communauté, l'implication des bénévoles ou les incidences du projet sur la qualité de vie des résidents, le tourisme et l'attrait de main-d'oeuvre qualifiée est extrêmement décevant », a regretté le député de Beauce-Nord André Spénard, qui a tenu un point presse à 10h vendredi matin pour réaffirmer sa volonté de ne pas cesser le combat. « On dirait que la Beauce est hors Québec », a-t-il lancé en soulignant « l'entêtement du gouvernement libéral, année après année, à refuser aux Beaucerons une piste cyclable digne de ce nom. » Il déplore aussi le prétexte retenu par le gouvernement, du "1er arrivé, 1er servi" : « À ce compte-là, on pourrait approuver n'importe quel projet bancal n'ayant pas les mêmes répercussions sur toute une communauté » a-t-il ajouté en précisant que le dépôt du dossier s'était fait dans les règles, le 29 décembre dernier.
« Si les gens ne connaissent pas les Beaucerons ils vont apprendre à bien les connaître », Luc Provençal
Également présent à la conférence de ce matin, Luc Provençal, préfet de la MRC Robert-Cliche, a déploré, sur un ton grave, qu'on pouvait se questionner sur les raisons ayant amené toutes les demandes dans les différents programmes à se voir systématiquement refuser depuis 10 ans, alors même que le projet parvient à rejoindre la population de trois MRC. « Selon une étude lancée en 2014, il s'est avéré que la présence d'une piste cyclable était un élément important pour le recrutement et la rétention de main-d'oeuvre dans les entreprises de la région. On ne demande pas des mers et des monts mais un appui financier raisonnable », a précisé le maire de Beauceville en mentionnant qu'au cours d'une visite à Québec en 2016, le dossier, présenté à de nombreux fonctionnaires, avait été perçu à l'époque non pas comme une dépense mais un investissement. « Que devient notre crédibilité auprès de la population si le gouvernement ne nous aide pas ? », s'est-il interrogé en rappelant l'implication des municipalités pour les premières phases du projet, alors que les pistes cyclables des MRC Robert-Cliche et Beauce-Sartigan devraient se rejoindre durant l'été prochain pour permettre aux familles de pratiquer ce sport en toute sécurité.
« Ce n'est pas la mort de la piste cyclable », Michel Cliche
Aussi déçu par la nouvelle que ses collègues, le maire de Saint-Joseph a voulu, pour sa part, tenir un discours positif, pour convaincre la population de la volonté des élus locaux à porter le dossier jusqu'au bout. « On sait qu'André va beaucoup travailler là-dessus. Il ne faudrait pas dire que c'est la mort de la piste cyclable. Pas du tout », a-t-il affirmé en rappelant l'inauguration, le 23 juin prochain, du tronçon de 4,2 km en centre urbain ouvert à Saint-Joseph. C'est aussi sur la volonté de se battre qu'a tenu à insister le maire de Vallée-Jonction Réal Bisson, présent au nom du préfet de la MRC Nouvelle-Beauce, Richard Lehoux. « Ce qui m'impressionne le plus, c'est de ne pas avoir réussi à obtenir un sou en dix ans, d'autant plus que le projet rejoint les orientations gouvernementales en matière de sport et de tourisme ». Il s'est dit heurté aussi par l'explication du "1er arrivé, 1er servi", alors même que le projet est sur la table depuis dix ans. Tous les participants à la conférence ont voulu néanmoins convaincre les bénévoles de ne pas perdre espoir et de conserver leur motivation, refus après refus. « Nous, les Beaucerons, ne sommes pas des lâcheurs », a affirmé André Spénard.
Quel avenir immédiat pour le projet ?
Selon le député de Beauce-Nord, en discussion cette semaine avec le ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport, un nouveau programme, de soutien aux infrastructures récréatives, devrait voir le jour après l'approbation du budget au Parlement, d'ici au début de l'été. Même si le Fonds d'aide aux petites collectivités paraissait plus avantageux, il a affirmé l'intention de postuler à ce nouveau programme, en précisant que le dossier était déjà quasiment prêt. Rappelons que le montant global demandé précédemment était de 11 600 000$, auxquels étaient soustraits un montant de 1,5 M$ de Saint-Joseph et les près de 1,5 M$ obtenus depuis 2014 au cours de la campagne de financement auprès de la population. L'aide financière devait être répartie de la manière suivante : 50% par le fédéral, 30% par le provincial et les 17% restant pour les municipalités. Néanmoins, selon Luc Provençal, un voyage à Ottawa lui a appris que le financement fédéral ne pouvait être obtenu qu'en cas d'approbation préalable au niveau provincial. Regrettant les allers-retours complexes du dossier entre les différents ministères, André Spénard a déclaré qu'il fallait continuer à se battre. « On ne nous appelle pas les Jarrets noirs pour rien. On ne lâchera pas le dossier ». Parallèlement à la poursuite du combat, le député de la CAQ a demandé à être informé par le gouvernement pour savoir où est allé l'argent et vérifier que le refus de l'aide financière n'est pas lié aux rivalités entre son parti politique et le gouvernement libéral au pouvoir.
15 commentaires
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bonne chance
Bel article!
Il ne faut pas les croire tous.
C'est bien beau ce pete les bretelles mais vous n'aurez pas toujours raison.
Bien contemps.
Spenard est deputé de Beauce-Nord, donc de Beauceville, quu depuis un certain temps ramasse peu de subventions! Beauceville est pourtant plus gros que Saint-Joseph! Cherchez l'erreur!