Le vote du projet de loi 2 sur l’autoroute adopté sous peu
Les parlementaires de l’Assemblée nationale se prononceront aujourd’hui sur le projet de loi 2 permettant le prolongement de l’autoroute. Hier soir, le leader adjoint du gouvernement, Robert Dutil, a préféré le report du vote ce 8 juin pour qu’il soit nominal.
Le député de Gouin et porte-parole en matière de Transport, Nicolas Girard a eu l’occasion de manifester une fois de plus son désaccord au projet de loi au nom du Parti Québécois. Il a fait un rappel historique des faits puis espérait que le ministre des Transports respecte son engagement de compenser les personnes lésées par ce projet de loi.
Encore une fois, les discussions avant le vote hier soir ont été animées. Il a tiré à boulet rouge sur plusieurs dont le ministre du Transport, Sam Hamad, le ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil, mais également Roland Poulin s’étant impliqué sur le mouvement de Solidarité autoroute.
Le député de Gouin a critiqué M. Poulin de ne pas avoir répondu à une question lors de la commission parlementaire du 3 mai dernier. M. Poulin a omis de mentionner qu’il était propriétaire d’une terre sur le tracé ouest. « Il me semble qu'on aurait dû faire preuve de transparence, nous donner l'heure juste, d'autant plus qu'on sait que M. Poulin est un militant de longue date du Parti libéral en Beauce. Il a été notamment l'organisateur de la campagne du candidat libéral pour le comté de Beauce-Nord, Claude Drouin. Alors ça, ce sont des faits qui ne nous ont pas été présentés dans le cadre des consultations que nous avons appris par la suite », a mentionné le député de Gouin à l’Assemblée nationale.
Les opposants des vainqueurs !
Lors de son argumentaire, le député de Gouin a dépeint les opposants au tracé est comme de véritables vainqueurs et du gouvernement comme mauvais perdant en voulant adopter un projet de loi rendant caduque la décision de la Cour supérieure qui était en leur faveur.
M. Dutil a apporté des nuances aux propos du péquiste. « Ce qu'ils ont gagné, c'est de retarder le dossier et non pas de changer le tracé, et ça, je tiens à le préciser », pèse M. Dutil.
Il a rappelé notamment le jugement d’Yvon Corriveau en Cour supérieure qui stipulait que le gouvernement a le droit de choisir le tracé est, mais n'a pas procédé de la bonne façon. « Ils ont gagné de retarder parce qu'il y a eu des erreurs de procédure que nous regrettons et qui ne sont pas agréables et qui ne devraient pas se produire. »
Il a aussi répliqué à l’argumentaire du député de Gouin sur l’urgence d’agir avec un tel projet de loi. « On est sur le point de se retrouver dans la situation absurde que l'autoroute est partie de Saint-Georges, fait 10 kilomètres, s'en va vers Beauceville, elle arrête pendant sept ou huit kilomètres, on descend, on traverse Beauceville et on remonte de l'autre côté, huit kilomètres plus loin parce qu'entre les deux actuellement on ne pouvait pas passer, on ne pouvait pas faire que ce soit le tracé qui ait lieu. Donc, le projet de loi n° 2 est un projet de loi important, un projet de loi urgent. »
M. Dutil a rappelé que ce projet de loi répond à la primauté du droit commun sur le droit individuel. Il rappelle que les gens sont indemnisés de façon correcte, mais peuvent contester devant les tribunaux.
Débordement de paroles
Selon M. Dutil, il y a eu débordement de paroles de l’opposition officielle qui stipulait que le ministre des Transports et lui-même avait fait appel à la violence en stipulant qu’un « vote contre ce projet de loi est un vote contre les Beaucerons ». « Nous sommes tous ici contre la violence. Le moyen de régler nos litiges, c'est le débat et c'est le vote ; ce n'est jamais la violence. Je vous mentionne ça parce que Mme Bilodeau a dit avoir été menacée de mort. Ce n'est le fait d'aucuns parlementaire, et nous le déplorons, et nous sommes en désaccord avec ce qui s'est passé. »
« Mais l'autre raison pour laquelle ça ne peut pas être exact que sa déclaration est venue il y a quelques semaines et les menaces de mort (à l’endroit de Mme Bilodeau) sont venues il y a neuf mois », ajoute ce dernier.
Des consultations à n’en plus finir
Concernant l’attaque du député Gouin à l’endroit des communications émanant du bureau du député et ministre de la Sécurité publique. Soulignons que M. Dutil ajoute que des mots ont été enlevés de la bouche du député de Gouin. « J'ai toujours été favorable à consulter les gens, à les recevoir. Mais des consultations qui ne finissent plus, c'est ce qu'on voulait éviter, c'est ce qui avait été exprimé dans ce e-mail-là et je peux vous assurer que mon bureau de comté, mes gens qui travaillent sont des Beaucerons, ils travaillent très fort pour que l'autoroute avance et qu'on n'a pas honte de l'avoir fait avec la vigueur avec laquelle on l'a fait », rappelle-t-il.
Un retard considérable en Beauce
M. Dutil a utilisé une comparaison pour le moins imagée pour exprimer l’attente espérée de ce tronçon autoroutier à Saint-Georges. « La voie ferrée est parvenue à Saint-Georges en 1910, c'est-à-dire à peu près 70 ans après que le premier chemin de fer se soit mis à rouler sur la planète, et l'autoroute de la Beauce devrait être terminée d'ici quelques années, c'est-à-dire à peu près 80 ans après que la première autoroute ait été construite soit aux États-Unis soit en Allemagne.»
«Donc, on est toujours un grand moment en retard par rapport aux autres régions sur les infrastructures qui sont nécessaires au développement économique. On sait que la Beauce, c'est une région qui est réputée pour son dynamisme, mais on ne peut pas se passer des infrastructures qui sont nécessaires à ce développement-là. Et on a bien beau être débrouillards, on a bien beau avoir de l'initiative, si on n'a pas les instruments qu'il nous faut pour nous développer, on ne pourra pas le faire. Donc, l'autoroute de la Beauce était fort importante ».
Un tronçon Robert Dutil ?
Le ministre Hamad a réitéré que le projet de loi était pour les 100 000 Beaucerons et non contre les trois citoyens qui contestent ce projet de loi. Il a évoqué lors de son argumentaire que « le nom de l’autoroute de la Beauce s'appelle Robert-Cliche. Peut-être un jour un autre tronçon s'appellera Robert-Dutil ».