L'UPA mécontente de l'attitude du gouvernement Charest
Lors d'un point de presse tenu le 22 avril dernier à leurs locaux administratifs, les représentants des producteurs agricoles de la région ont fait part de leur mécontentement à l'égard de certains dossiers menés par le gouvernement mettant en péril le bon développement de leur industrie.
Selon le président de l'Union des producteurs agricoles (UPA) de la Beauce, Jean-Denis Morin et le deuxième vice-président de l'UPA, Denis Bilodeau le comportement du gouvernement à l'égard des producteurs agricoles suscite beaucoup d'inquiétude chez ces derniers.
Un rapport bon pour les tablettes
D'abord, les représentants remettent vivement en question les conclusions du rapport Saint-Pierre, déposé en mars dernier et qui propose l'abolition complète du programme d'assurance stabilisation des revenus agricoles. « Si le gouvernement met en application le rapport tel qu'il nous le propose, moi je dis qu'il va disparaître peut-être 25 à 30 % des fermes », calcule le président de l'UPA de la Beauce. En ce sens, Jean-Denis Morin considère que le rapport Saint-Pierre devrait carrément être laissé sur les tablettes.
Pour les producteurs, le gouvernement est passé a côté des besoins réels en agriculture et en foresterie avec un budget qui ignore les difficultés que vivent ces secteurs. « On comprend mal que dans une période de situation économique difficile, les gouvernements injectent des millions pour redresser et stimuler l'économie, alors que nous, ce qu'on nous propose, c'est une réduction de l'aide », déplore pour sa part M. Bilodeau.
Ce dernier continue en ajoutant que la proposition de M. Saint-Pierre est très décevante et n'est pas adaptée aux réalités du marché. « Au moment où on se parle, on ne retrouve pas dans le budget d'apport supplémentaire aux besoins de la financière agricole. Les mesures actuelles sont nettement insuffisantes », insiste-t-il. Toujours sur ce dossier, son collègue rappelle l'urgence d'avoir une politique agricole avec une vision d'avenir orientée vers les besoins réels des producteurs. « On doit travailler au niveau du marché. On doit accompagner les producteurs moins efficaces, pas les éliminer! », fait valoir M. Morin.
En émettant cette fin de non-recevoir du rapport Saint-Pierre, les représentants de l'UPA promettent que, s'ils n'obtiennent pas le maintien du programme selon leur satisfaction, des mesures seront prises auprès du gouvernement pour se faire entendre.
Protection du territoire agricole
Les représentants de l'UPA trouvent aussi très inquiétant qu'on repousse sans cesse les terres agricoles pour accentuer le développement dans les domaines industriels, commerciaux et résidentiels. En soulignant que les terres agricoles ne représentent que 2 % du territoire québécois, ceux-ci donnent l'exemple que, dans la seule région de Chaudière-Appalaches, l'équivalent de 14 300 terrains de football ont été dézonés en 2008.
Pour appuyer leurs dires, ils rappellent aux instances gouvernementales que, la terre, c'est ce qu'on laisse aux générations suivantes. « De la manière qu'on voit l'évolution au niveau de la perte des terres agricoles, on risque à un moment donné de se retrouver dans une situation où on va manquer de bonnes terres agricoles au Québec », prévient M. Bilodeau, en insistant pour dire que lorsque qu'une telle terre est dézonée, elle est perdue à tout jamais pour l'exploitation agricole.
Finalement, les représentants rappellent en ce sens que la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles mise en place il y a 30 ans avait été instauré dans un but précis. « Il faut garder nos sols, c'est primordial! », lance M. Bilodeau.