Lettre à l'éditeur
Pour comprendre un conflit, il faut remonter à sa source
L'auteur de cette lettre à l'éditeur a fait parvenir sa missive à la suite de la lecture de la chronique de Pier Dutil, parue chez EnBeauce.com le 8 avril dernier et intitulée «Qui arrêtera Netanyahou et Poutine?»
Le responsable de la guerre n'est pas nécessairement celui qui la déclenche, mais celui qui l'a rendu inévitable — Montesquieu.
L'histoire enseigne. Pour comprendre un conflit il faut remonter à sa source. Le conflit israélo-palestinien date de 1948 lors de la création de l'État d'Israël et même avant, lorsque les britanniques ont légitimer les sionistes dans leur projet, on dégage les palestiniens de « leur » terre (la Nakba) pour que s'installent sur, la terre dite promise, des juifs venues d'ailleurs, principalement d’Europe de l'est, qui n'ont rien à voir avec les vrais juifs d'origine qui avaient la peau un peu plus foncée et certainement pas les yeux bleus. Peut-on reprocher à un peuple de se révolter lorsqu'il vit dans une prison à ciel ouvert depuis des décennies, dans laquelle il a été déplacé après que l'on se soit accaparé ses terres et devenir un sous citoyen sous contrôle permanent et abusif de l'occupant?
La Shoah, extermination des juifs durant la seconde guerre mondiale (très instrumentalisée) est une horreur de l'histoire. Les victimes d'hier sont aujourd'hui les bourreaux du peuple palestinien. Génocide est un terme approprié pour décrire ce que font les sionistes à Gaza, un ministre israélien a d'ailleurs qualifié les palestiniens d'animaux humains et récemment le ministre de la sécurité, Ben-Gvir, a déclaré que : « Il faudrait exécuter les palestiniens déjà incarcérés pour faire de la place dans les prisons » ça en dit long sur ce fanatisme meurtrier délirant. On parle beaucoup des dizaines d'otages israéliens détenus par le Hamas, mais Israël a dans ses geôles des milliers de palestiniens, incluant femmes et enfants, après arrestations arbitraires sans procès ni jugements, les israéliens sont des otages et les palestiniens sont des prisonniers, terminologie différente, même constat. Israël n'a jamais respecté le droit international, pas plus que les dizaines de résolutions du conseil de sécurité de l'ONU la condamnant.
Pourtant il ne suffirait, que pour ce massacre s’arrête, que les États Unis cessent leur soutien « inconditionnel » à Israël avec la livraison d'armes et de munitions car ce sont bien des bombes américains qui ont tué près sinon plus de 40,000 palestiniens dont 70% de femmes et d'enfants. Mais ça n'arrivera pas parce que le congrès et le sénat américains sont contrôlés par les puissants et très fortunés lobbys juifs sionistes, si un candidat n'a pas leur $upport ses chances d'être élu sont quasi nulles... et nous sommes en année électorale.
Pour comprendre un conflit il faut remonter à sa source. Après la deuxième guerre mondiale les vainqueurs de l'Allemagne nazi se sont partagé l'Europe, les occidentaux à l'ouest et les soviétique à l'est et en suit les deux organisations de défense, l'OTAN et le Pacte de Varsovie. Après la l'effondrement et le démembrement de l'URSS, le Pacte de Varsovie fût dissout, il aurait dû en être ainsi pour l'OTAN car il n'y avait plus de menace venant de l'est, tel n'en fût pas le cas, au contraire. Malgré les promesses faites en 1990 par James Baker, secrétaire d'État américain, à Gorbatchev de ne pas étendre l'OTAN un pouce vers l'est, en 1999 Tchéquie, Hongrie et Pologne rejoignent l'organisation, en 2004 sept autres pays de l'est et depuis 2009 six autres dont la Finlande et la Suède récemment. Ce ne sera ni la première ni la dernière promesse non tenue des américains, l'histoire en est parsemée.
En 1999 l'OTAN bombarde la Serbie pendant plus de 70 jours, et ce sans l'aval du conseil de sécurité de l'ONU, et devient alors non plus un organisation de défense mais une d'agression contrairement à l'article 1 de sa propre charte qui stipule de régler par des moyens pacifiques tous différents internationaux et de s'abstenir de recourir à la menace et à l'emploi de la force.
Kiev, Ukraine 2014, renversement du président démocratiquement élu Viktor Ianukouvich jugé trop pro russe par les américains, ce qu'on a appelé la révolution de Maïdan ne fût en fait qu'un coup d'État. Après l'installation du nouveau président par les États-Unis, Porochenko, de nouvelles lois sont votées, abolition de certains droit pour les populations russophones de l'est, abolition de la langue russe dans les institutions d'enseignement et gouvernementales, les russophones deviennent des citoyens de seconde classe. Colère et protestations émergent chez les populations de l'est en particulier au Donbass composé des oblasts (provinces) de Donetsk et Louhanks, un mouvement autonomiste prend racine, un conflit éclate. C'est en 2014, et non en 2022 lors de l'intervention russe que le conflit en Ukraine a débuté car à partir de 2014 Kiev a commencé ses représailles et les armes se font entendre sur le Donbass.
D'autres acteurs entrent en scène, des négociations se mettent en branle, les autonomistes du Donbass, l'Ukraine, la France, l'Allemagne et la Russie participent à ces négociations qui aboutiront aux accords de Minsk en 2015 qui accordent aux oblasts du Donbass une certaine autonomie et ce entériné par la France, l’Allemagne et la Russie comme garants de ces accords et approuvé par le Conseil de sécurité de l'ONU. Malheureusement ces accords n'ont jamais été respectés par l'Ukraine, qui faisant fit des accords intensifie sa répression et bombarde le Donbass. Cette démocratie qu'est l'Ukraine aura fait 14,000 victimes, incluant femmes et enfants, dans le Donbass entre 2014 et 2022, épisode oublié dans les médias. En 2023 l'ex chancelière allemande Angela Merkel et le président français de l'époque des accords François Hollande ont avoué publiquement que ces accords étaient en fait un jeu de dupe pour donner du temps à l'Ukraine pour se s'armer davantage dans le but avoué d'affaiblir la Russie et d'étendre l'OTAN à l'Ukraine.
Événement majeur peu médiatisé : Avril 2022, moins de deux mois après l'intervention russe, des négociations ont lieu entre russes et ukrainiens à Ankara en Turquie, après quoi les bases d'une entente sont sur la table, un accord est envisageable mais peu après coup de théâtre, Boris Johnson, alors premier ministre britannique mandaté par Washington est débarqué à Kiev pour sommer Zelensky d'oublier ces négociations et de continuer à se battre avec promesses de soutien financier, logistique et militaire... et le vassal a obtempéré. Si on avait laisser ces négociations évoluer on en serait pas là aujourd'hui on aurait évité des centaines de milliers de morts, des villes et villages intacts.
Inversons les rôles, imaginons que, au fil du temps, la Russie ou la Chine étend son influence dans les pays d'Amérique centrale, y installe des missiles et que le Mexique entre dans ce giron et ce aux frontières des États-Unis! Quelle serait la réaction? On peut se remémorer la crise des missiles de Cuba en 1962.
Les occidentaux n'ont pas de parole, selon des documents maintenant déclassifiés, la raison pour laquelle la guerre du Vietnam a été déclenchée était une attaque des vietcongs dans le golf du Tonkin contre un navire américain, ce n'était en fait que pure invention et ce fut le prétexte mensonger pour déclencher les hostilités, résultat au final, 1,7 millions de morts sans compter les blessés, mutilés et réfugiés, et au final les américains ont du quitter le Vietnam la queue entre les jambes. On se souvient de Collin Powell en 2003 avec sa petite fiole de poudre de perlinpinpin devant l'Assemblée Générale des Nations Unis pour « prouver » que l’Irak de Sadam Hussaisn avait des armes de destruction massive, mensonge éhonté, prétexte pour envahir. Résultat des centaines de milliers de morts. La Libye, l'Afghanistan, la Syrie connaîtront le même sort et on ne compte pas les nombreux pays d'Amérique latine et d'Afrique qui ont précédés.
Ce n'est pas une question d'être pro ceci ou anti cela mais bien de pouvoir se faire une idée objective et rationnelle en se référant à l'histoire, même fut-elle récente, et à des faits avérés, souvent occultés par les médias et les narratifs gouvernementaux.
L'entrée en matière estune citation, la conclusion en sera deux:
«La première victime de la guerre c'est la vérité» — Rudyard Kipling
« Être ennemi des États-Unis est dangereux, être son ami est fatal» — Henri Kissinger
Claude Barbeau
Saint-Georges
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