Grève à Saint-Georges
Toujours aucune lumière au bout du tunnel
Par Yvon Thibodeau
Les employés du Service des loisirs et de la culture de Ville de Saint-Georges, représentés par la Centrale syndicale CSN, en sont maintenant rendus à presque quatre mois et demi de grève.
La Convention de travail est échue depuis deux années, et selon ce qu’on m’a dit, il n’y a eu que deux rencontres entre la partie patronale et syndicale depuis le début du déclenchement de la grève le 2 mars dernier.
La population de Saint-Georges est donc privée de plusieurs services auxquels elle est en droit de s’attendre, surtout en ce qui concerne les piscines publiques ou les jeux d’eau du Parc Veilleux. Avec la canicule que nous avons connue et celle que nous connaîtrons probablement au cours des semaines à venir, tous ces services auraient été fort appréciés par les payeurs de taxes qui ne se gênent nullement pour manifester leur hargne lorsqu’il est question de cet arrêt de travail. Quels sont ceux qui font l’objet des critiques adressées à leur endroit ? Vous devez bien vous douter que ce sont les employés du Service des loisirs et de la culture sur qui on rejette le blâme concernant l’échec des négociations, les accusant de brimer les utilisateurs de ces services.
Depuis plusieurs années, il arrivait régulièrement que ces derniers recevaient des félicitations de la part des gens de Saint-Georges ou des touristes qui arpentaient notamment les sentiers du Parc Veilleux, de l’Île Pozer ou encore ceux du Parc des Sept-Chutes, concernant l’entretien impeccable de ces lieux de plus en plus fréquentés. Les personnes qui étaient chargées de ce travail à ces endroits, ou encore au Centre Lacroix-Dutil, au Centre culturel Marie-Fitzbach ou dans les autres secteurs, étaient fiers d’en préserver la propreté ou d’effectuer les réparations nécessaires, suite notamment aux actes de vandalisme qui y étaient commis. Sur ce point, je pense sincèrement qu’on ne peut rien reprocher au personnel du Service des loisirs et de la culture.
Parmi les points qui sont à négocier, on peut parler de la parité avec des villes comparables à Ville de Saint-Georges. Sur une des affiches apposées face au Centre Lacroix-Dutil, on peut notamment y lire que le salaire maximum payé après quelques années de service à Sorel-Tracy est de 34.36$ de l’heure, 33.64$ à Sept-Îles, 31.43$ à Thetford Mines, 30.53$ à Ste-Marie. Ceux de Ville de Saint-Georges arrivent en fin de liste avec 27.20$ de l’heure.
Certains diront que 27.20$ de l’heure constitue un salaire raisonnable, si on le compare à celui payé aux personnes qui oeuvrent dans d’autres secteurs moins bien rémunérés. D’un autre côté, on ne peut pas reprocher à un travailleur de vouloir améliorer sa situation financière, sous prétexte que d’autres salariés reçoivent un moins gros chèque de paie.
Une dame rencontrée il y a quelques jours au Parc Veilleux me disait que pour conduire la Zamboni lors des parties de hockey, un montant de 27.20$ de l’heure était très bien payé. Cette dame ne semblait pas savoir que l’employé affecté à la Zamboni ne fait pas que ça, puisqu’il doit effectuer plusieurs autres tâches, comme faire l’entretien de la patinoire, des travaux de peinture dans l’aréna ou autres travaux du genre.
Quelqu’un d’autre affirmait qu’un salaire d’une vingtaine de dollars de l’heure pour des « personnes non instruites » était bien payé (Cette remarque constitue à mon avis une critique très méchante, car j’estime que dans la vie, les gens non instruits, dont je fais partie, peuvent être des Actifs très importants pour une Société. Personnellement, même si je n’ai pas terminé mon Secondaire, j’ai pu gagner ma vie comme Préposé aux bénéficiaires au Soleil de l’Enfance (Centre Victor-Cloutier) à un salaire qui, après plus de 33 années de service, équivalait à la moitié du salaire payé de nos jours à un Préposé aux bénéficiaires dès sa première journée de travail, qui reçoit 30.00$ de l’heure)
La Covid-19 aura au moins eu comme côté positif que le travail de Préposé aux bénéficiaires est aujourd’hui reconnu comme il aurait dû l’être autrefois. Et que pour attirer des personnes de qualité, la rémunération doit être au rendez-vous.
Rappelons-nous que c’est lorsque nous sommes privés d’un privilège… ou d’un service auquel nous nous étions habitués, qu’on en apprécie l’importance. La grève des employés du Service des loisirs et de la culture de Ville de Saint-Georges en constitue un très bon exemple. En espérant qu’une rencontre entre la partie patronale et la partie syndicale aura lieu prochainement, car la grève risque de se poursuivre jusqu’à Noël, le fonds de grève de la CSN étant très généreux pour les Syndiqués. Comme le dit le proverbe « C’est à se parler qu’on se comprend ! » Selon ce qu’on m’a dit, l’écart entre les demandes syndicales et les offres patronales ne serait pas irréconciliable !
Au moment de publier ce texte, tout n’est pas perdu et il est encore possible de faire en sorte que tout le monde ressorte satisfait d’une éventuelle entente. Les contribuables de Ville de Saint-Georges, qui retrouveraient leurs équipements de loisirs, et les employés qui se repartiraient avec une nouvelle Convention collective, après une attente de plus de deux ans.
Yvon Thibodeau
Citoyen de Ville de Saint-Georges
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