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Un billet de Sylvio Morin

Je t'aime papa

durée 08h00
18 juin 2023
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Sylvio Morin
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Par Sylvio Morin, Chef des nouvelles

Lorsque mon père est parti subitement à 59 ans, en raison d'un arrêt cardiaque, j'étais sur le bord de la mi-trentaine, avec des enfants en bas âge.

À la Fête des pères suivant son décès, je me souviens avoir senti pour la première fois un grand vide de ne plus être en mesure de communiquer avec lui, d'entendre sa voix. Toutefois, elle résonne toujours dans ma tête presque 30 ans après qu'il nous ait quitté.

Depuis, je profite de chaque troisième dimanche du mois de juin pour me faire une petite réflexion sur le statut de père: ce qu'il a pu être pour papa, mon propre cheminement, et aussi comment s'incarne ce rôle de paternel de nos jours pour les hommes milléniaux, comme mon filleul Étienne.

Du temps de papa, on se mariait, on avait des enfants, le rôle de la mère était de les élever et le père lui, d'être le gagne-pain, le «provider» (pourvoyeur) comme on dit en anglais. Je caricature un peu, mais pas tant que ça.

C'est sa génération qui s'est retrouvée en plein coeur des changements dans le couple traditionnel que je viens de décrire, avec les mouvements féministes, la place des femmes sur le marché du travail, une révision des rôles, et tutti quanti.

Bien malgré lui, mon père a dû faire face à ces mouvements, à ces transformations sociales, dans son quotidien même, alors que les bases des rapports homme-femme étaient complètement remises en question. Il a navigué dans tout cela au meilleur de ses connaissances mais à certains moments, sa barque s'est retrouvée à contrecourant! Ses re«père»s aussi. Là-dessus, je vous invite à voir Same Time, Next Year (Même heure, l'année prochaine en français), un film de 1978, mettant en vedette Alan Alda et Ellen Burstyn, qui raconte une histoire drôle et touchante de l'évolution des relations entre les hommes et les femmes au fil du temps.

Pour ma part, je suis le typique «père-de-famille-une-fin-de-semaine-sur-deux/pension-alimentaire.» J'ai toujours dit et redit que j'ai totalement raté mon mariage et très bien réussi mon divorce car je ne me suis jamais désisté des responsabilités qui m'incombaient à l'égard de mes enfants. Après tout, ils sont la plus belle chose de toute ma vie.

Dans la mesure du possible, j'ai fait évoluer mon rôle de père avec le temps, un «poste» que j'ai occupé principalement seul (c'est-à-dire sans être en couple), parfois en suivant un parcours essai-erreur. Et ça continue, même si les enfants sont devenus grands et des adultes complètement autonomes! Dans mes échanges avec eux, j'essaie plus d'être le papa-écoute que le papa-conseils même si ça me brûle parfois de leurs dire quoi faire! Ils savent aussi que j'aime bien recevoir le coup de fil traditionnel du troisième dimanche du mois de juin.

Bien sûr, depuis longtemps, je ne peux plus faire la même chose avec le mien. Mais je me console en me rappelant que, dans les dernières années de sa vie, notre rapport père-fils avait pris du mieux dans la communication et que j'avais été en mesure de lui dire simplement à quelques reprises: « Je t'aime papa.»

P.-S.-1 — Je profite de ce billet pour exprimer publiquement à mes deux frères que, d'abord, je les aime et qu'ensuite, ils sont les meilleurs pères du monde que je connaisse.

P.-S.-2 — Une rare photo de papa avec ses trois fils que j'ai eu peine à retrouver dans mes albums. De nos jours, avec les cellulaires, il n'y a aucune excuse de ne pas se prendre en cliché. Si votre papa est toujours de ce monde, profitez de cette journée pour mettre à jour vos photos avec votre paternel. Si la distance vous sépare, donnez-lui au moins le traditionnel coup de fil du troisième dimanche du mois de juin.

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