Un billet de Léa Arnaud
Comment peut-on avoir peur de l'Amour?
En cette Journée internationale contre l'homophobie, je voudrais souligner l’absurdité de ce terme, homophobie.
En premier lieu, il faut savoir que l’homosexualité a été retirée de la liste des maladies mentales de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le 17 mai 1990. Ce qui signifie que cela fait un tout petit peu plus de 30 ans que le Monde s’entend à dire que l’Amour n’est pas une maladie, mieux vaut tard que jamais comme on dit.
Étymologiquement, le terme homophobie signifie : la peur des homosexuels. Alors oui on peut avoir peur des araignées, des petites bêtes pouvant être venimeuses et mortelles (même si souvent elles ne font qu’occuper nos greniers), ou on peut aussi avoir le vertige parce que si on tombe de très très haut, on se fait très très mal. Mais est-ce qu’on peut avoir peur de deux êtres humains qui s’aiment?
Voilà bientôt quatre années que je fais partie de la communauté LGBT, mais toute une vie que j'en suis une alliée. Après avoir toujours eu des hommes dans ma vie, je suis tombée amoureuse d’une femme. Heureusement pour moi, j’ai une famille et des amis merveilleux, tout le monde l’a accueilli à bras ouverts. Même si mon père, qui attendait que je rentre en France avec un bûcheron québécois, était finalement surpris de rencontrer une bûcheronne réunionnaise.
Pas de questions dans ma tête, pas de peur non plus. J’étais amoureuse, j’allais suivre ce que mon instinct me disait et savourer ce que la vie m’apportait. Pourtant, je me suis rapidement rendu compte que pour ma moitié, assumer n’était pas toujours aussi simple. Elle était justement venue au Québec pour l’ouverture d’esprit de ces gens généreux. Mais d’où elle vient, ce n’est pas aussi facile. J’ai découvert à quel point on pouvait souffrir d’aimer une personne du même sexe. C’est fou quand même, ce n’est pas l’être aimé qui vous blesse, mais ce sont les gens autour. Ceux qui n’ont rien à faire dans votre couple, dans votre vie.
Elle a raison, on est bien ici, personne ne nous a jugés. Accueillie quelques semaines dans une famille innue, on nous a même dit que c’était une bénédiction. Alors, expliquez-moi, comment une bénédiction pour les uns peut être une « phobie » pour les autres ?
Je ne me suis jamais cachée d’aimer, personne ne devrait avoir peur d’aimer. Alors en cette journée spéciale, célébrons l’Amour universel.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.