Ville de Beauceville
Le maire François Veilleux revient à temps plein
Le maire de Beauceville, François Veilleux, persiste et signe. Il a annoncé ce soir qu'il revenait travailler à temps plein à la Ville qu'il préside.
Il a confirmé ses intentions, dans une atmosphère tendue, en fin de deuxième séance extraordinaire du conseil municipal (la première était consacrée à l'adoption du budget 2023) qui avait principalement pour but de recevoir officiellement le rapport accablant de la Commission municipale du Québec (CMQ), rendu public la semaine dernière.
Le document de 14 pages, rédigé par la Direction des enquêtes et des poursuites en intégrité municipale (DEPIM) de la CMQ, conclut à un «manque de diligence», à une «mauvaise gestion » et à «des actes répréhensibles» du maire Veilleux, du directeur général de la municipalité, Serge Vallée (dans une moindre mesure), et du directeur de l'urbanisme de l'époque, Richard Longchamps. pour accélérer la démarche du projet d’agrandissement du parc industriel. Le rapport statue également sur l’illégalité des programmes d’aides financières et des subventions afférentes versées à la Corporation de développement industriel de Beauceville.
Il faut dire que le maire était contraint d'être présent à ces séances, s'il ne voulait pas perdre de facto son siège à la table du conseil, puisque le délai d'absence des réunions pendant 90 jours consécutifs (il est en convalescence depuis le mois d'août) était arrivé à expiration. En vertu de l'article 317 de la Loi sur les élections et les référendums, son mandat aurait pris fin ce soir s'il ne s'était pas présenté à l'hôtel de ville.
De même, les séances se sont déroulées en présence de représentants de la CMQ pour «s'assurer qu'il n'y ait pas de gestes de représailles qui soient commis» suite à la publication de leur rapport sur la Ville de Beauceville, impliquant notamment de ne pas intimider ou réprimander des employés municipaux et les membres du conseil municipal.
Le premier magistrat a aussi utilisé son droit de véto à trois reprises pour empêcher l'adoption de résolutions proposées par les membres du conseil: la première pour un vote d'appui au directeur général, la seconde pour abroger une résolution datant de 2021 qui n'a été identifiée que par son numéro d'adoption (possiblement liée à l'achat de terrains pour l'agrandissement du parc industriel) et une troisième concernant le rapport de la CMQ, stipulant que le conseil actuel «n'a pas autorisé de quelque façon que ce soit les agissements et les démarches » qui ont mené à la conclusion des actes répréhensibles.
À la période des questions, François Veilleux a expliqué qu'il avait utilisé son droit de véto car les trois projets de résolution ne lui avaient été soumis que 30 minutes avant le début des séances.
Sur les conclusions du rapport de la CMQ, il n'a pas voulu s'étendre plus à fond, estimant qu'il devait prendre le temps de bien analyser le document et notamment consulter l'avocat de la Ville.
« Est-ce que vous pensez que vous pouvez continuer d'être maire, avoir la confiance des membres du conseil municipal et poursuivre comme si de rien n'était en attendant d'avoir votre réaction au rapport? », a demandé le journaliste d'EnBeauce.com. « C'est une question que vous avez le droit de poser mais je ne suis pas obligé d'y répondre », a rétorqué le maire.
Indiquons que lors de la séance, le conseiller du district 4, Keven Pomerleau, a posé un geste symbolique en annonçant publiquement son retrait comme membre d'Ensemble Beauceville, l'équipe du maire François Veilleux avec laquelle il s'était officiellement présenté lors des élections d'octobre 2021. Il a aussi affirmé qu'il restait en poste pour «défendre les intérêts de la Ville et des citoyens.»
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