Plus de 300 personnes au rassemblement en mémoire de la jeune femme
«Fermez cette côte aux camions», réclame la famille d’Alexandra Poulin
Nathalie Poulin a pris la parole entourée des membres de sa famille et de plusieurs amis de sa fille Alexandra.
Après la cérémonie, le député de Beauce-Nord, Luc Provençal, est allé à la rencontre de Nathalie Poulin.
Environ 300 personnes étaient présentes au rassemblement.
Quelques uns de la centaine de camions semi-remorque provenant de partout au Québec.
C'est le SSI de Vallée-Jonction qui a agi comme premiers répondants lors de l'accident du 18 décembre. On voit ici quelques uns des membres de la brigade qui ont assisté au rassemblement.
Des ballons de baudruche libérés dans le ciel en mémoire d'Alexandra Poulin.
La famille d’Alexandra Poulin, décédée tragiquement le 18 décembre après le renversement d'un camion remorque sur sa voiture, réclame que le gouvernement québécois interdise la circulation des poids lourds sur le boulevard du Cap à Vallée-Jonction, où s'est produit l'accident qui a coûté la vie à la jeune femme de 26 ans.
«J'ai un message pour madame (Geneviève) Guilbeault (ministre des Transport de la Mobilité durable): Vous avez le pouvoir de changer les choses dès demain. Fermez cette côte aux camions [...] N'attendez pas un rapport du coroner qui prendra des mois. Prévenez nos tragédies avant qu'elles ne se produisent. Prenez les mesures nécessaires pour protéger nos familles, nos enfants», a déclaré la mère de la victime, Nathalie Poulin, devant environ 300 personnes rassemblées ce matin sur le site même de l'événement, pour honorer la mémoire de la résidente de Saint-Joseph-de-Beauce.
La dame est particulièrement amère qu'un permis de chauffeur de camion (Classe 1) puisse être délivré au Québec en seulement 30 jours à une personne inexpérimentée, sans formation obligatoire, simplement sur un examen théorique.
Ce serait le cas pour le chauffeur et la compagnie de transport impliqués dans l'accident du 18 décembre, Groupe Verville Intermodal, un sous-traitant de Transport Verville. Des enquêtes sont en cours sur l'événement, mais aucune accusation ni arrestation n'ont été effectuées jusqu'ici dans cette affaire. Signalons qu'en mars dernier, la Commission des Transports du Québec a fait passer le degré de sécurité de l’entreprise de transport de «satisfaisant» à «conditionnel».
Parmi la foule ce matin, on retrouvait une bonne centaine de chauffeurs venus d'un peu partout au Québec avec leurs semi-remorques, dont Isabelle Fournier, de la Fédération des femmes en transport routier. Celle-ci est venue livrer un message d'excuses à la famille Poulin, au nom des camionneurs québécois, qui réclament aussi des changements dans cette industrie. «Sachez que nous partageons votre douleur et nous nous battrons pour qu'un tel drame ne se reproduise jamais. Sa mémoire doit devenir un catalyseur pour un changement profond et durable. Ici aujourd'hui, nous nous engageons à honorer Alexandra en travaillant sans relâche», a dit Mme Fournier.
Aux yeux de Nathalie Poulin, la signalisation en place dans cette côte obtuse de la route 112, tout comme le poste de vérification des freins et le lit d'arrêt qui s'y trouvent, prouvent qu'aucune mesure de sécurité n'est efficace. Elle estime que la ministre des Transports devrait interdire immédiatement le passage des camions, tant que des pistes de solutions ne sont pas trouvées pour sécuriser le secteur. «Si personne ne fait rien, je considère que s'il y a un autre accident ici, c'est eux (les autorités) qui vont être les responsables de ce qui va arriver [...] Puis, on ne peut pas appeler ça un accident [...] Ça aurait pu être évité», a-t-elle déclaré.
Nathalie Poulin prépare maintenant les funérailles de sa fille, qui seront célébrées le 25 janvier. Elle consacrera ensuite ses énergies à des interventions politiques pour que «la situation change. Si ça prend deux ans, ça prendra deux ans mais ils vont nous entendre souvent. J'ose croire que les gens qu'on a élu vont nous ouvrir les portes, qu'ils vont nous accompagner là-dedans [...] On veut pas des promesses, on veut des actions», a-t-elle confié dans une mêlée de presse après la cérémonie.
Présent dans la foule du rassemblement, le député de Beauce-Nord, Luc Provençal, n'a pas pris la parole publiquement. Il a toutefois partagé quelques commentaires aux journalistes de la presse régionale. «Je suis venu ici par solidarité. C'est un triste événement», a-t-il dit d'entrée de jeu.
Sur la fermeture du boulevard du Cap, il a signalé que la décision viendrait du ministère des Transports, pas de lui. Il croit qu'il faut quand même attendre d'avoir les conclusions des rapports d'enquête avant de bloquer le passage «parce qu'il ne faut pas oublier qu'il y a différents transporteurs qui ont besoin de ce lien.»
Quant à la question de l'émission des permis de chauffeur, «je n'ai pas de réponse à vous donner car je ne connais pas les tenants et les aboutissants», a signalé Luc Provençal, qui entend éventuellement discuter avec la ministre Geneviève Guilbeault.
Après ses commentaires aux journalistes, le député est allé à la rencontre de Nathalie Poulin pour s'entretenir avec elle pendant un bref moment.
À lire également
Un rassemblement citoyen en mémoire d’Alexandra Poulin
Accident mortel à Vallée-Jonction: l'identité de la victime rendue publique
Accident à Vallée-Jonction: la femme est décédée
Une femme gravement blessée dans un accident à Vallée-Jonction
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.