Chaudière-Appalaches
L'éradication de la berce du Caucase est en nette progression depuis trois ans
Les trois dernières années de lutte concertée pour éradiquer la berce du Caucase en Chaudière-Appalaches donne des résultats positifs, ont fait savoir les neuf organismes de bassins versants (OBV) de la région, dans un bilan transmis par voie de communiqué de presse.
Leurs efforts ont porté fruit avec plus de 160 000 plants éradiqués entre 2022 et 2024, pour un total d’environ 418 000 plants depuis 2018.
Rappelons que la berce du Caucase est une plante envahissante géante (elle peut mesurer de 2 à 5 mètres) et très dangereuse en raison de sa sève, incolore et indolore, qui peut causer des brûlures importantes au premier contact avec la peau. Elle a été introduite sur le continent américain pour des raisons horticoles et a été répertoriée pour la première fois au Québec en 1990.
Outre le nombre de plants éradiqués, d’autres statistiques sont encourageantes, dont le nombre de nouvelles colonies découvertes, grâce aux signalements de la population, qui a été nettement moindre (40 entre 2022 et 2024, contre 412 de 2018 à 2021).
Quant aux sites avec extinction présumée, ils sont en hausse d’année en année. En octobre 2024, les OBV comptaient 176 sites avec extinction présumée, sur un total de 745 sites. Un site est classé avec extinction présumée lorsqu’il n’y a aucun nouveau plant de berce du Caucase au cours des trois derniers suivis. Il reste à confirmer que la berce est bien éradiquée sur ces sites, et à surveiller sa présence sur les autres sites jusqu’à extinction complète.
L’offensive régionale d’envergure s'appuie sur la mise en commun des ressources des organismes de bassins versants pour une lutte intégrée contre la berce du Caucase. «C’est la démonstration éclatante que seul un projet de lutte concertée à l’échelle régionale peut donner un résultat contre une plante envahissante. À ma connaissance, la berce du Caucase est la seule plante exotique dont l’effectif recule au Québec», signale Claude Lavoie, professeur à l’Université Laval et spécialiste des plantes envahissantes.
Citoyens toujours présents
Depuis 2019, la campagne de sensibilisation Bye bye berce du Caucase est au cœur des efforts pour inclure les citoyens dans la lutte.
Lors de la 2e phase du projet, ils ont ainsi pu continuer de signaler la présence de berce du Caucase via le site web ou le numéro de téléphone unique. Un peu plus de 400 signalements ont été reçus au total. Ils ont ensuite été distribués selon l’OBV responsable du territoire concerné. En moyenne, 20 % des signalements reçus confirmaient la présence de berce du Caucase, soit un signalement sur cinq.
Malgré des résultats encourageants, certaines colonies demanderont encore plusieurs années d’efforts. «Chaque année de lutte permet d’épuiser le réservoir de graines au sol, mais la densité et l’étendue de certaines colonies, jumelées au nombre de colonies, exigent de continuer la lutte et de poursuivre les efforts. Si ces colonies sont laissées à elles-mêmes, le travail sera à recommencer à zéro, ce qui signifie plus de 1,5 million de dollars et huit années perdues», affirme Anne Allard-Duchêne, directrice de l’Organisme de bassin versant du fleuve Saint-Jean.
Signalons que la 2e phase de l'offensive a été financée par différents partenaires, de façon annuelle ou globale, soit par le Fonds d’appui au rayonnement des régions, administré par le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation, par les 10 MRC de la Chaudière-Appalaches, le ministère des Transports et de la Mobilité durable du Québec, le ministère des Ressources naturelles, Hydro-Québec. Enfin, la direction de la Santé publique du CISSS a contribué aux activités de sensibilisation et de communication portant sur les risques à la santé qui ont été réalisées dans le cadre de ce projet.
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