Un pied sur terre, un pied sur scène
Ce soir, dans le cadre du Festival d’été de Québec, un p’tit gars de Saint-Philibert jouera devant quelque 5000 festivaliers au Parc de la francophonie. Mais malgré le succès que connait son band Automat, Lawrence Castera garde les deux pieds sur terre… littéralement.
Après avoir terminé son secondaire 5 à la Polyvalente Saint-Georges, Lawrence Castera fait exode à Québec où il va d’abord étudier – très brièvement, un mois et demi avant de lâcher le programme de musique classique – puis travailler dans un magasin de linge. Passionné de musique depuis l’enfance, il fait une rencontre fortuite avec Matt Bouchard, chanteur de la formation Automat, et il devient rapide le nouveau guitariste du groupe.
Depuis, Lawrence a vécu la montée en popularité fulgurante du band pop-rock. Les succès Le destin et Parfait jouent à répétition dans les radios du Québec, et à la fin de l’été, le quintette sillonnera les routes pour une tournée ontarienne.
Mais en marge de tous ces concerts, Lawrence continue de mener une vie bien active, de retour dans son patelin de Saint-Philibert – une municipalité qui, avec ses 394 habitants, est l’une des plus petites du Québec. Revenir en Beauce n’a cepndant pas été une décision facile, puisque du coup, il s’éloignait des quatre autres membres du groupe. Lawrence ne pourrait toutefois pas être plus heureux de son choix : «J’étais tanné de plier du linge à Québec! J’étais rendu à un moment dans ma vie où j’avais besoin de ce changement, c’était l’occasion de venir me ressourcer.»
Il travaille maintenant sur la terre de ses parents, producteurs biologiques. Son père, Yves Castera, est l’un instigateurs du Grand Marché, à Saint-Georges. Un emploi qui le tient occupé, et qui lui permet de garder les deux pieds sur terre :«Je fais du temps plein. Je coupe du bois, je désherbe. C’est ce genre de retour aux racines qui me permet de pas trop m’en faire avec les feux de rampe. Quand t’es le lundi matin, à genoux à enlever de l’herbe, tu te dis que t’es loin du Centre Bell!»
Car effectivement, sa participation dans Automat l’a amené à jouer au Centre Bell, en compagnie d’autres artistes comme Bran Van 3000, en avril dernier. Un des plus gros shows de la carrière de Lawrence, mais peut-être pas le plus gros : «On a joué en première partie de The New Cities, au festival de la Gibelote de Sorel, devant 10 000 personnes. Ça c’était vraiment big. Mais à Québec vendredi, ça va être très spécial, aussi, parce que Automat est un groupe du coin.»
Non seulement auront-ils alors l’occasion de jouer «dans leur cour», mais en plus, ils le feront en première partie de la chanteuse Carly Rae Jepsen, dont le mega hit Call me maybe a été fredonné sur à peu près toutes les radios commerciales du monde l’été dernier.
Stressé, le p’tit Beauceron de 22 ans?
«Non, parce que j’y pense pas encore. Mon stresse je le vit cinq minutes avant d’entrer sur scène. Le pire c’est quand le stand-by five s’éternise pendant 15-20 minutes, là je deviens super nerveux. J’ai toujours envie de pipi.»
Piano. Papier. Poutine
Entre l'agriculture et les pratiques avec Automat, qui prépare un deuxième album, Lawrence écrit également des chansons pour un projet personnel.
Ou alors il se fait photographier à manger de la poutine. Parce que le Saint-Philibertois trouve en plus le temps de poser pour une agence de modèle : «Ça tellement pas rapport ça! s’esclaffe-t-il, amusé. C’est une fille que j’ai rencontrée sur le tournage d’un de nos clips qui m’a demandé si j’étais mannequin. Et deux mois plus tard, j’apparaissais dans une pub d’Ashton! C’est cool, ça me donne un revenu supplémentaire, parce que de toute façon avec Automat, je suis pas rendu à un stade où je peux subsister de ma musique.»
Mais avec plus de sérieux, Lawrence planche sur un nouveau projet musical, très différent de ce qu’on peut le voir faire avec son groupe actuel : «La musique pop, il n'y a rien de mal à ça. Mais je me retrouve plus dans le folk. Les tounes que je compte enregistrer prochainement sont plus dans ce genre.»
En français ou en anglais? «En anglais, même si j’écris aussi en français. Mais je ne suis pas certain encore à quoi tout ça va ressembler. Il va y avoir du piano, c’est certain. Pour vous donner une petite idée, style Louis-Jean Cormier. C’est une bonne source d’inspiration pour moi.»
Automat sera en prestation ce soir, le vendredi 12 juillet à 20h, au Parc de la francophonie dans le cadre du Festival d’été de Québec.
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