Une Beauceronne en nomination à l'ADISQ ce soir
Caroline Nadeau de Saint-Bernard est en nomination ce soir pour l’Album jazz de l’année-interprétation à l’ADISQ grâce à son album, Si Fragile. La chanteuse jazz de 37 ans voit en cette nomination toute une récompense après plusieurs années dans le domaine de la musique. « Être en nomination, je suis déjà gagnante. Pour moi, c’est une belle tape sur l’épaule. Si je ne gagne pas, je vais tenter ma chance une autre fois, j’ai toute ma vie pour chanter… », remarque Caroline.
« J’ai été surprise de la nomination, mais en même temps non puisque nous avons pris le temps de le faire. Je n’ai pas une grosse machine de marketing derrière moi, toute l’équipe, on faisait de la musique. On ne devait rien à personne », poursuit Caroline. Son album, si Fragile, a été réalisé en collaboration des musiciens de qualité et dans la trentaine. La pianiste Julie Lamontagne a réalisé l’album (Bruno Pelletier et Grozorchestre), John Roney (Nathalie Choquette) et le batteur Jim Doxfass (Oliver Jones).
Interviewée plus tôt ce matin, Caroline disait avoir très hâte d’assister à l’Autre Gala de l’ADISQ qui aura lieu ce soir à 20h, au Métropolis, à Montréal. Il s’agit d’une semaine un peu hors de l’ordinaire pour la beauceronne. « Hier et aujourd’hui, j’ai reçu beaucoup d’appels de tout le monde de la Beauce. Je trouve cela bien le fun », confie-t-elle.
La chanteuse Ariane Moffatt animera ce gala. Une émission spéciale de l’Autre Gala de l’ADISQ sera diffusée à ARTV, le samedi 27 octobre, à 21h.
Un disque pour son père
Cet album Si Fragile a été dédié à son père, Jacques Nadeau. Décédé il y a peu de temps, celui-ci a joué un grand rôle dans sa vie. « Il m’a d’abord influencé, j’avais bien envie de lui dédier cet album-là. Mais je ne savais pas comment l’appeler », se rappelle-t-elle.
Ce sont ces musiciens anglophones, Jim et John qui l’ont convaincu de l’appeler ainsi puisque la pièce résumait l’œuvre dédiée à son père.
Le choix de la chanson Si Fragile lui était d’abord venu lors d’une biographie sur Luc de la Rochelière diffusée sur les ondes de Musimax. « J’ai entendu Si Fragile et cela m’a rentré. En même temps, elle est belle, la tune. Comment l’adapter? John l’a arrangé et dans presque une demi-heure. Il était très inspiré par la pièce», dit-elle satisfaite du résultat.
Même Luc de la Rochelière par l’entremise de son guitariste et collègue de travail de Caroline au Cégep de Joliette a pris connaissance de la chanson et de l’album qui « trouvent excellent » soulignait l’artiste.
Si Fragile nous fait donc redécouvrir 12 titres de chansons d’artistes connus, mais sous un nouvel angle. Outre Larochellière Les Jacques Brel, Michel Rivard et côtoient les John Coltrane et George Gershwin. « Des pièces populaires accessibles et sans tomber dans la facilité », commente Mme Nadeau.
Un parcours jazzy
Aujourd’hui, en plus d’être chanteuse elle est enseignante en chants jazz et populaire au Cégep de Joliette. Flûtiste de formation classique, Caroline est diplômée en enseignement de la musique à l’Université du Québec à Montréal s’intéressait à la musique dès l’âge de deux ans. « Je fais de la musique depuis longtemps, il est vrai que je proviens d’une famille assez musicale. Mon père est un musicien qui jouait dans un orchestre la fin de semaine et c’est à ce moment qu’il a rencontré ma mère. J’ai aussi des oncles et tantes qui gagnent leur vie en musique », raconte Mme Nadeau.
Son premier rêve était d’enseigner au secondaire. Après un remplacement dans une classe de concentration musique, elle fait une autre école secondaire où la musique intéresse peu les élèves. « Il fallait faire plus de discipline, c’était vraiment l’enfer. J’avais 22 ans, et j’étais déjà rendue à mon but. Il se passait toutes sortes de choses dans ma vie, je ne voulais pas m’en aller devant des étudiants qui ne veulent rien savoir de la musique. L’école n’avait pas de budget… », révèle-t-elle.
C’est alors qu’elle a passé une audition en jazz à l’Université du Québec à Montréal. Elle y a complété un diplôme en enseignement de la musique. « J’ai terminé en 1997, c’est très tard pour le jazz. J’ai alors formé un trio jazz avec de bons musiciens plus âgés, Michel Vaillancourt qui a joué pour André-Philippe Gagnon et Richard Drouin de Saint-Joseph. On jouait dans les cocktails et l’on faisait plein de trucs. De fil en aiguille, j’ai fait un projet puis j’ai reçu une bourse du Conseil des Arts pour réaliser mon premier album Autour de minuit », raconte-t-elle qui a fait ses débuts professionnels en jazz en 1991.
La Beauceronne s’est fait poser souvent la question pourquoi elle a choisi le jazz au lieu de la musique populaire. Selon elle, cette musique pleine d’émotion la fait vibrer davantage même si elle se dit touchée par un rigodon. Toutefois, en tant qu’enseignante, elle se garde au fait des courants musicaux afin d’ouvrir les horizons de ces élèves.
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