Jean-Francois Mercier : 100% cru et déstabilisant!
Si entendre plusieurs « tabar… » dans une seule phrase vous déstabilise, si vous n’acceptez pas vous faire traiter de toute sorte de surnoms et que vous êtes contre le concept de vengeance, n’aller surtout pas voir le premier one man show de Jean-Francois Mercier. Cru, vulgaire et manquant parfois d’une touche de finition, le show du gros cave ne fait définitivement pas dans la dentelle!
Jean-François Mercier ne souhaite pas seulement faire rire le public avec Le Show du gros cave. Il utilise des propos indécents pour le faire sortir de son confort…et son spectacle présenté samedi soir dernier par les Amants de la Scène, nous le prouve bien.
Pour la première fois depuis sa sortie de l'École nationale de l'humour en 1997, il monte sur scène pour présenter le fruit de son labeur, au lieu de confier ses blagues à d'autres humoristes.
Celui qui croit être le seul « gros sans dessin » à avoir halluciné en fumant de la marijuana et qui nous habite de ses anecdotes les unes plus farfelues que les autres, est plus original et créatif que l’on peut le croire.
Ses mots ne manquent pas lorsque l’humoriste prends un malin plaisir à décrire la société, en peignant les femmes plus âgées qui aiment la musique classique comme étant de veilles chiennes laides et sèches, ou encore en décrivant certaines personnes de cabochons.
Des histoires personnelles de son premier emploi chez Provigo en passant par l’achat d’une première maison avec sa blonde, Jean-Francois Mercier nous prouve qu’il peut être sensible malgré ses propos déstabilisants : « Je l’aime ma blonde, mais pas de là à l’écouter! » s’exclame-t-il.
La meilleure façon de résumer le style de Jean-François Mercier serait de dire qu’il est un genre de « Yvon Deschamps enragé ». Chacun des sujets abordés dans ses numéros viennent de ses tripes, ce qui fait qu’en le voyant sur scène, on a l’impression que ce qu’il nous raconte vient tout juste de lui arriver… Avec lui, l’humour reprend ses lettres de noblesse : on s’amuse et le message passe, sans tomber dans le pédagogique.
Sa nouvelle aventure est d'autant plus risquée qu'elle ne s'adresse pas à tous les publics. «Des gens sont heurtés par mes propos. Certaines personnes sortent même avant la fin. Dans mon spectacle, je ne passe pas d'opinions personnelles, je n'aborde pas de sujets généralement bien acceptés en société, et je n'utilise pas un langage propre. On m'a déjà fait remarquer qu'il y avait de plus belles façons de divertir les gens, mais il y a aussi celle que j'utilise. Pour avoir une certaine originalité, il faut aller où personne n'est allé», estime Mercier. (référence du journal Voir.ca du 2 novembre 2006)
Il faut aussi dire que le succès de Jean-François est mérité et qu’il a fait ses preuves comme auteur sur plusieurs séries à succès : « Un gars, une fille », « Radio Enfer », « 3 x rien » et en ayant été le co-auteur des Bougon avec son complice François Avard.
Mercier offre donc un spectacle où l’on rit du début à la fin et ce n’est pas peu dire. Surtout, c’est aussi drôle que brillant. La finesse de Mercier, c’est de parvenir à nous faire rire de sujets desquels on n’oserait pas d’emblée. C’est comme un magicien qui manipule notre pensée…
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