Être ou ne pas être, telle est la question
Par Philippe Morin, Journaliste
La salle Méchatigan recevait la troupe de La Meute ce samedi 16 octobre pour la représentation de la pièce Not to be, une audacieuse relecture québécoise de certaines des plus grandes œuvres de Shakespeare. Les personnages de l’œuvre du célèbre dramaturge anglais ont repris vie le temps d’affronter leur passé dans notre monde moderne.
Certains personnages tirés de différentes œuvres écrites entre 1580 et 1613 par William Shakespeare se voient offrir la chance de changer le destin tracé par leur maître et créateur. À travers leur réincarnation, ils devront affronter leur lourd passé, revivre leurs tourments et leur mort afin d’atteindre la rédemption. La tragédie d’Hamlet occupe une grande partie de la pièce. On y retrouve le prince Hamlet, Claudius, Gertrude, Polonius, Ophélie, Fortinbras et Rosenstern qui incarne les amis de Hamlet, Rosencrantz et Guildenstein.
À travers plusieurs mises en scène dans un décor actuel, les personnages torturés revivent leur tragédie. Par exemple, Hamlet se retrouve en thérapie de groupe avec des délinquants, forcé d’affronter ses démons qui reflètent ses échecs. Rosenstern se verra trahi par ses supérieurs et collègues de travail, tout comme Rosencrantz et Guildenstein ont été trahis par Hamlet dans la pièce originale.
Parmi les œuvres reprises se trouve Roméo et Juliette, vue par Rosaline, ancienne copine de Roméo avant que celui-ci ne tombe amoureux de Juliette. Elle n’hésite pas à qualifier leur histoire de Loft Story pitoyable, dans lequel les deux ont été assez stupides pour y trouver la mort. Une partie de la pièce est aussi consacrée è Catharina, personnage de l’œuvre de La mégère apprivoisée. Celle-ci revit à travers une comédienne qui qualifie la pièce de Shakespeare de misogyne et dégradante.
La distribution de Not to be, composée de Suzie-Pier Blouin-Simard, Cynthia Breton, Louis-Philippe Gallant Caron, Marie-Noëlle Gobeil, Philippe P. Gobeil, Maxim Paré-Fortin, Martin Jr Pelletier et David Rouleau, est éclatante et dynamique. Le rythme de la pièce est souvent rapide et donne lieu à des prouesses linguistiques de la part de chacun des comédiens.
Comme la pièce se veut un clin d’œil à l’œuvre de Shakespeare, un spectateur ne la connaissant pas pouvait s’y perdre. Heureusement, une brève mise en contexte au début de chaque scène permettait aux spectateurs de ne pas perdre le fil. Le seul hic dans une mise en scène où plusieurs comédiens jouent plusieurs rôles est que le spectateur peut parfois avoir de la difficulté à apprivoiser sans cesse de nouveaux personnages. Par chance que les comédiens étaient à la hauteur de leurs rôles.
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