L’auteure Madeleine Ferron n’est plus
Souffrant de la maladie d’Alzheimer, l'auteure Madeleine Ferron s’est éteinte à l’âge de 87 ans au Saint Brigid's Home de Québec. Native de Louiseville, cette écrivaine et romancière engagée a été une femme qui a marqué par ses écrits bien plus que son époque. La Beauceronne d’adoption était l’épouse du juge et politicien beauceron, Robert Cliche.
Née le 24 juillet 1922, à Louiseville au Québec, elle a réalisé ses études primaires à Louiseville et ses études secondaires chez les Soeurs de Sainte-Anne à Lachine puis en auditrice libre, à l'Université de Montréal en lettres et en ethnographie à l'Université Laval. En 1945, elle épouse Robert Cliche. La famille habite Saint-Joseph-de-Beauce plusieurs années. De cette union sont né trois enfants soit Josée, Nicolas et David. Le dernier étant l’ancien député de Vimont et ministre du Parti Québécois sous les gouvernements de 1994 à 2002. Au fil des dernières années, elle était conjointe de Jean Cimon.
Mme Ferron était la dernière survivante d'une famille d'artistes et d'auteurs prolifiques. Son frère, Jacques, médecin, auteur et politicien, mais aussi sa soeur Marcelle, membre du mouvement automatiste de Paul-Émile Borduas et signataire du Refus global, et son autre frère Paul, lui aussi médecin décédé il y a maintenant sept ans.
Pendant près de 32 ans, Mme Ferron a vécu en Beauce qui a été une source d'inspiration pour bon nombre de ses oeuvres. Cette dame distinguée a connu une belle carrière en tant qu’écrivaine. Elle a notamment écrit des romans comme La fin des loups-garous (1966), le Baron écarlate (1971) et le Chemin des Dames (1977), en plus de rédiger de nombreux articles pour des journaux et des revues. Sa dernière œuvre est une saga familiale, Adrienne parue en 1993.
Notons qu’elle a aussi coécrit avec son mari, Robert Cliche deux œuvres des plus marquantes : Quand le peuple fait la loi (1972) et Ces Beaucerons ces insoumis (1974). Notons que son époux est décédé en 1978 qui a présidé la Commission d'enquête sur la violence et la corruption dans l'industrie de la construction au Québec en 1974.
Reconnue pour sa volonté de préserver le patrimoine des Beaucerons, elle devient en 1979 la présidente de la Fondation Robert-Cliche pour la protection du patrimoine des Beaucerons. De plus, de 1976 à 1978, Madeleine Ferron a fait partie du conseil d'administration du Conseil des monuments et sites du Québec, elle a été membre du conseil de la Bibliothèque centrale de prêts de la région de Québec et membre du conseil d'administration de la Commission des biens culturels du Québec de 1978 à 1984 ainsi que de l'Institut québécois de recherche sur la culture de 1982 à 1989. Elle a été présidente de la Ligue de l'épilepsie du Québec de 1980 à 1984
Au cours de sa carrière, Madeleine Ferron a reçu de nombreuses distinctions littéraires soit le prix France-Québec, Prix des Éditions La Presse, Prix littéraire de la ville de Montréal. Elle était aussi chevalière de l'Ordre national du Québec depuis 1992. L'Association francophone pour le savoir a tenu un colloque consacré à son œuvre à l'Université du Québec à Rimouski en 2003. Rappelons que dernièrement, les auteurs Bernard Beauchemin, Raymonde Labbé et André Garant sous la direction de Gervais Lajoie ont produit l’œuvre autobiographique Madeleine Ferron - L'insoumise : trois perspectives.
Selon ses volontés, Mme Ferron ne sera pas exposée. Un service sera célébré, en présence des cendres, le samedi 6 mars 2010 à 14 h en l’église Saints-Martyrs-Canadiens (735, rue Père-Marquette (coin rue des Braves à Québec) où la famille recevra les condoléances à compter de 13 h. L’inhumation se fera ultérieurement au cimetière de Saint-Joseph.
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