Un grand feu ayant détruit l'hôtel Hermandi (2e avenue) en juillet 1965, le site est devenu vacant. Deux hommes d'affaire, les frères Alexandre (surnommé Jos) et Rosaire Thibodeau, ont érigé à cet endroit en 1968 un nouveau cinéma, sous le nom de cinéma Saint-Georges (photo 1). Ils l'ont exploité pendant quelques années, puis c'est plus tard un M. Busque (qui était déjà propriétaire du cinéma Vimy situé tout près) qui en est devenu propriétaire. Quelques années par la suite, celui-ci a même fusionné les deux salles et le cinéma Vimy est devenu le Cinéma Saint-Georges (photo 2).
La salle de la 2e avenue a changé de vocation dans les années '90, étant d'abord une disco pour les jeunes, l'Aérobic, où Éric Maheu a joué de la musique à ses débuts et où Nelson Bourque à déjà été DJ. Il y eut ensuite la salle de spectacle l'Ancestral pendant quelques années. En dernier, ce fut l'Imprimerie Novalux (photo 3). Aujourd'hui, cet édifice est occupé depuis le printemps 2024 par une église multiculturelle "Iglesia Assemblea de Dios "
Le premier Théâtre Saint-Georges a ouvert en 1930 (photo 4). À l'époque, on utilisait plutôt le mot «Théâtre» pour désigner les endroits où on pouvait assister à différentes activités et voir des films. Voyez la 5e photo où on mentionne en 1933 la présentation d'une «vue parlante» au Théâtre Saint-Georges. D'ailleurs, la loi qui réglementait ce domaine s'appelait la «Loi sur les vues animées». Dans le temps, on ne disait pas qu'on allait au cinéma, mais on allait «aux vues». La 6e photo montre une autre publicité de 1946 nous dévoilant le nom du gérant du Théâtre de l'époque, M. Gérard Roy (qui était aussi photographe sur la 1re avenue dans les années '50 et '60). Il semble que cet établissement, le premier à Saint-Georges, a été très populaire à en juger par le fait qu'il était ouvert à tous les soirs et qu'on y offrait même 4 représentations le dimanche.
Dans les années '50, même le cinéma Vimy se présentait comme étant un «théâtre», comme on le constate à une publicité de 1955 (photo 7) malgré que l'enseigne placardée sur la façade annonçait le «cinéma Vimy». Au tournant des années '60, ces anciennes appellations sont disparues graduellement, pour être remplacées par les expressions que nous utilisons encore aujourd'hui, soit un «film» et un «cinéma».
En 1945, alors que deux nouvelles salles de cinéma étaient en voie d'ouvrir (le Royal et le Vimy), le propriétaire du vénérable Théâtre Saint-Georges (qui datait de 1930) Armand Veilleux a senti la soupe chaude et a fait installer une énorme enseigne «Cinéma» sur la façade de son édifice (photo 8 ), espérant que cette publicité contribuerait à améliorer la fréquentation de son établissement. Il semble que ce ne fut pas le cas car les deux nouvelles salles s'emparèrent de la grande majorité de la clientèle à partir de 1947. Il ferma donc sa salle projection en 1949 et y a ouvert à la place un hôtel qu'il nomma l'hôtel Hermandi qui fut très populaire. L'immeuble du cinéma Saint-Georges (de 1968 ) sur la 2e avenue est donc sur le site de l'ancien Théâtre Saint-Georges.
Photo 1 et 8 du fonds Éclaireur-Progrès. Photo 2 du fonds Ghislaine Baillargeon. Photo 4 et 8 du fonds Claude Loubier. Photo 5 courtoisie de Paulin Poirier. Texte et recherches de Pierre Morin.
Visionnez tous les textes de la Société historique
|
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.