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La traverse à gué d'il y a 160 ans au centre-ville

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12 septembre 2021
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LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE SARTIGAN

Avant 1881, il n’y avait pas de pont à Saint-Georges. Pourtant les habitants devaient quand même parfois traverser sur l’autre rive, pour bien des raisons, notamment pour se rendre à l’église, qui était du côté Ouest. En hiver, les voitures et les piétons passaient sur la glace qui était sillonnée d’une multitude de chemins. En été, ils utilisaient des embarcations. Ce moyen de traverser, en canot ou en chaloupe, avait toutefois ses limites, il devait arriver qu’on doive transporter des charges plus grandes ou plus lourdes, notamment des voitures à cheval avec passagers ou des chariots transportant des marchandises. Il existait alors un moyen très simple de franchir les cours d’eau, connu depuis des siècles, un peu partout dans le monde: la traverse à gué. Ici comme dans d’autres villages le long de la Chaudière, on trouvait des endroits où la rivière n’était pas trop profonde pour traverser à gué, c’est-à-dire dans l’eau. À Saint-Georges, il y avait deux seigneuries: celle d’Aubin de L’Isle dans l’Est et celle d’Aubert-Gallion dans l’Ouest. Après la conquête en 1759, les Anglais ont remplacé les Seigneurs, mais ils ont néanmoins maintenu les territoires des seigneuries ainsi que certaines structures administratives, dont les Grands Voyers. Ceux-ci étaient des officiers responsables du développement et de l’entretien des voies publiques. Ils veillaient aux besoins routiers des habitants et leur faisaient exécuter les travaux demandées lors de corvées. Le député Grand-Voyer est venu de Québec le jeudi 8 juillet 1802 pour régler les modalités du prolongement du chemin de l’écore qui reliait à cette époque le secteur de Sainte-Marie jusqu’à Beauceville. Il rédigea un procès-verbal fixant l’endroit des routes à Saint-Georges de même qu’un passage à gué reliant les chemins des rives gauches et droites de la rivière Chaudière. On faisait des corvées pour enlever les grosses pierres et autres obstacles. Pour la commodité des citoyens, ce premier passage fut établi dans le secteur près de la Famine (la Station), entre la terre de Mathew Lymburner du côté Est, et celle de Basile Veilleux du côté Ouest. Lymburner était un marchand originaire de Boston. Étant loyaliste, il a déménagé au Québec après 1776 et s’est fixé à Québec, mais curieusement, il a réussi à obtenir la concession de trois lots du côté Est le 2 février 1792. Un colon avait l’obligation de «prendre feu et lieu», ce qui signifie qu’il devait se construire une maison et y habiter. Mais comme Lymburner ne déménagea jamais chez nous, le Seigneur de Léry le poursuivit donc pour déguerpissement quelque temps plus tard, confisqua ses lots et en attribua un à Olivier Veilleux le 26 août 1807 (lot 4). Plus tard, un autre passage à gué fut établi au milieu du village, entre la 123e rue dans l’Est et les 18 et 19e rues dans l’Ouest, lot 51 (photos 1 et 2). À cette époque, le chemin le long de la rivière, d’un côté comme de l’autre, était appelée le «chemin de l’écore», parce qu’il était situé tout près de la rive. Plus tard, vers 1870, ces chemins ont été déplacés pour les éloigner de la rivière, on a dû les monter plus haut sur les terres (leur position actuelle), ils ont porté le nom de «chemins de côteaux». Aujourd’hui, ces chemins sont devenus la 1re avenue, d’un côté comme de l’autre. Le passage a gué a été progressivement abandonné dans les décennies 1880-90, dernières utilisations probables en 1896 après la destruction du pont de bois par la débâcle, le pont ayant été reconstruit dès 1897. Les trois dernières photos ne sont pas de Saint-Georges, la 3e donne une idée d’une traverse à gué. La 4e nous montre le batelier manoeuvrant l’embarcation qui servait à traverser la rivière à Notre-Dame-des-Pins vers 1925 et la dernière est un bac qui était autrefois utilisé à Beloeil-Saint-Hilaire, probablement du même genre que celui qui a déjà été en usage à Saint-Georges pendant quelque temps, avant le pont de bois.

Photo 1 du fonds Réjean Giasson. Photo 2 du fonds Claude Loubier. Photo 3 du Comité du Pont couvert de NDDP. Photo 5 de la Société d’Histoire de Beloeil-Mont-Saint-Hilaire. Recherches de Gérard Jacques, L.-M. Poulin, P. Poirier et P. Morin. Texte de Pierre Morin.


 Fondée en 1992, la Société Historique Sartigan est un organisme à but non-lucratif,
financé par les dons, dont la mission est la protection, l'interprétation, la valorisation
et la diffusion du patrimoine de Saint-Georges et de ses environs.

 


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