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Éditorial de Pier Dutil

Durs de « comprenure »

durée 18h00
20 juillet 2020
32ici

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L’obligation de porter un masque ou un couvre-visage depuis samedi dernier a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Heureusement, une très vaste majorité de Québécoises et de Québécois se disent favorables à cette consigne et les premiers jours nous ont démontré que presque tout le monde s’y conformait sans rechigner. 

Liberté brimée

Les opposants au port du masque invoquent comme argument que cela brime leur liberté. Il est vrai que cette consigne vient réduire une partie de ma liberté, mais il faut comprendre que ma liberté a déjà été brimée à de nombreuses reprises dans la société où l’on vit.

Que je doive m’arrêter sur un feu rouge, que je ne puisse circuler à la vitesse que je veux sur le réseau routier, que je doive attacher ma ceinture de sécurité lorsque je me déplace en auto, que je ne puisse fumer dans les endroits publics sont quelques exemples de mesures qui limitent ma liberté.

Mais la liberté ne veut pas dire faire tout ce que je veux n’importe où et à n’importe quel moment. Si je veux être totalement libre, je n’ai qu’à vivre comme un ermite, isolé de la société, de préférence sur une île déserte ou en forêt. Là, je pourrai être libre comme l’air.

Mais, si je choisis de vivre en société, je dois tenir compte des autres. Ma liberté individuelle finit lorsqu’elle met en danger la liberté des autres. C’est pourtant facile à comprendre!

Une consigne tout à fait nécessaire

Le port du masque dans les lieux intérieurs publics n’est pas le résultat d’un «power trip» du Docteur Arruda et du premier Ministre Legault. C’est tout simplement le résultat d’une croissance inquiétante de nouveaux cas survenus depuis le déconfinement. Alors que les nouveaux cas ne se comptaient plus qu’en dizaines au Québec, voilà que, depuis que les bars et les partys privés ont été tolérés, on assiste à plus d’une centaine de nouveaux cas par jour.

Et ce n’est pas qu’au Québec que cela se passe. Le cas des États-Unis devient menaçant. Depuis plusieurs jours, on établit quotidiennement de nouveaux records de gens infectés. On est rendu à plus de 140 000 décès. Dans certains états, on a recommencé à décréter du confinement. Les urgences des hôpitaux débordent dans certains états et, au Texas, on doit entreposer les corps des personnes décédées dans de camions réfrigérés parce que les pompes funèbres ne fournissent plus.

En Espagne, au Portugal, en France, au Japon et dans plusieurs autres pays le port du masque est devenu obligatoire et plusieurs régions ont à nouveau été confinées. 

Veut-on en arriver là? On a pourtant assez souffert pour comprendre qu’il vaut mieux porter un masque durant quelques minutes plutôt que de se retrouver isolés dans nos chaumières.

Contester ou s’adapter

Dans notre région, nous avons vu les positions de deux commerçants s’opposer la semaine dernière.

Dans un premier temps, Tim Poulin-Paquet, du resto-bar Jack Saloon, a décidé d’organiser une manifestation publique pour dénoncer la consigne du port du masque obligatoire dans les lieux publics fermés. Alors qu’il s’attendait à regrouper de 1 000 à 5 000 manifestants, à peine un peu plus de 500 ont participé à cette manifestation. Admettez avec moi que l’on est loin de l’objectif prévu. Et, à ma grande surprise, j’ai pu observer quelques manifestants portant un couvre-visage. 

Dans un deuxième temps, Amélie St-Hilaire, propriétaire du restaurant Chez Gérard, a lancé un appel à ses clients pour qu’ils continuent à fréquenter son restaurant, car c’était là la meilleure façon de supporter nos commerces locaux qui ont éprouvé et qui éprouvent encore de la difficulté et qui acceptent de mettre en place des mesures pour sécuriser leurs employés et leurs clients.

Personnellement, si je devais boycotter des commerçants, j’aurais tendance à boycotter ceux qui ne respectent pas les consignes et qui, ainsi, mettent la santé, voire même la vie de leurs employés et de leurs clients en péril. 

La position de Madame St-Hilaire se veut positive, alors que celle de Monsieur Poulin-Paquet est tout à fait négative. Personnellement, j’ai tendance à être plutôt positif.

Fausses prétentions

J’aimerais partager avec vous deux prétentions qui, à mes yeux, sont erronées. D’abord, parce qu’il n’y a pas eu beaucoup de cas en Beauce, on prétend qu’il n’y a pas lieu de faire des efforts pour se protéger. C’est précisément le contraire qui devrait prévaloir. Justement, si nous n’avons pas eu beaucoup de cas à date, c’est probablement parce que la très grande majorité des Beauceronnes et Beaucerons ont respecté les consignes. Ce n’est pas le temps de compromettre ces bons résultats par un relâchement stupide.

En deuxième lieu, quand on dit que la maladie est causée surtout par les personnes âgées résidant en CHSLD, là encore on est dans l’erreur. Oui, les personnes âgées des CHSLD sont décédées en plus grand nombre, mais ce ne sont pas elles qui ont introduit le coronavirus dans leurs établissements. Ce sont les visiteurs en provenance de l’extérieur et/ou les employés qui ont transporté ce virus qui s’est attaqué à des personnes plus vulnérables.

Si vous ne ressentez pas le besoin de vous protéger personnellement, s’il-vous-plaît, oubliez pour un moment votre petite personne et, au lieu de vous concentrer sur votre nombril, faites preuve d’un minimum de sens des responsabilités pour protéger les gens que vous fréquentez.

Pensée de la semaine

Je dédie la pensée de la semaine à tous les opposants au port du masque :

«Ce qui menace notre liberté en ce moment, ce n’est pas le règlement, c’est le virus.»  Stéphane Laporte, La Presse+

Lisez tous les textes d'opinion de Pier Dutil

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