Symposium de sculpture : Jennifer Macklem et l'ode à la vie non humaine
Par Nady Larchet, Journaliste
Brillant d’une bonne réputation qui se solidifie d’année en année, le Symposium international de sculpture de Saint-Georges en est déjà à sa sixième édition. Comme les années précédentes, ce sont 10 sculpteurs de renommées internationales qui débarquent sur le territoire Georgien afin de contribuer au patrimoine artistique de la ville. Cet événement d’envergure se taille peu à peu une place de choix pour les artistes-sculpteurs. Cette année, la thématique du Symposium se nomme Dérives & Délices grandeur nature avec nul autre que Jean Soulard, cuisinier émérite, comme invité d’honneur.
Dans une série de cinq articles, EnBeauce.com vous fera entrer dans l’univers singulier de cinq artistes ayant été soigneusement sélectionnées parmi des centaines de candidatures.
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Jennifer Macklem : Ode à la vie non humaine
Ayant une pratique pluridisciplinaire chevauchant entre autres l’image fixe, l’image en mouvement et la sculpture, Jennifer Macklem pratique les arts visuels depuis son enfance. Originaire de Montréal, elle a suivi une partie de sa formation à l’École des Beaux-Arts de Paris, ville où elle a habité pendant 8 ans, avant de revenir dans sa ville natale pour poursuivre une maîtrise à l’Université du Québec à Montréal. Aujourd’hui, en plus d’avoir une pratique active, elle enseigne également la sculpture et le dessin à l’Université d’Ottawa.
Son œuvre
Sa démarche artistique passe beaucoup par l’expérimentation de techniques et de matériaux. Pour elle, le travail de la matière est une partie importante de son processus. Chaque médium à ses particularités avec lesquelles il faut apprendre à dialoguer, à les apprivoiser.
« Pour moi la pratique, c’est une découverte constante. J’aime aller dans des endroits que je ne maîtrise pas complètement. »
Conceptuellement, elle s’intéresse grandement à l’enjeu de l’environnement. L’aile de libellule est un motif récurrent dans sa pratique des dernières années et cela s’affirme à nouveau dans la cadre du Symposium international de sculpture de Saint-Georges. Pour elle, cette forme se veut à la fois une ouverture et un chemin très précis et délicat pour se diriger vers le monde vivant non humain, qui est présentement en péril. La dualité du sujet et des matériaux présentée dans le présent projet, soit l’aile de libellule, délicate et fragile, et l’aluminium, solide et robuste, représente sa vision d’une nature forte, mais fragile.
« Pour moi, un but premier de l’art est de rouvrir les esprits. De faire prendre conscience de la nature et du respect envers elle. »
Autour du symposium
La création dans le cadre d’un symposium diffère beaucoup du travail en atelier. Il y a un contact avec les gens qui est unique, et cela est intéressant autant pour l’artiste que pour le public.
« Ce qui est intéressant d’un symposium pour la communauté, c’est de voir les œuvres en progression, les artistes en train de travailler et que c’est un processus qui prend du temps. Ils peuvent voir que ça prend de l’énergie physique et mentale, de la passion et de l’amour. »
Selon elle ce contact privilégié avec le processus pour le public permet d’ouvrir des horizons et de comprendre davantage les fondements de l’œuvre. Lorsque le symposium est d’envergure internationale comme celui-ci, cela permet de côtoyer des cultures différentes autour de la sculpture.
« C’est un peu comme un petit microcosme du monde de l’art ».
Pourquoi le symposium de Saint-Georges ?
L’artiste se dit très impressionnée par le professionnalisme et la prise en charge de l’organisation. Ayant participé à plusieurs événements internationaux, elle considère que l’attention et l’accueil offert aux artistes dépassent grandement la plupart de ses expériences. Le soutien qu’elle a reçu depuis le tout début du projet, qui a débuté en octobre, est grandement apprécié.
« Comme artiste, c’est merveilleux de pouvoir se concentrer sur la pratique et de ne pas être prise avec toutes les exigences bureaucratiques ».
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