Vote mitigé pour Olymel : 52,9 % contre
Dès 9 h, les travailleurs de l’abattoir d’Olymel de Vallée-Jonction se sont rendus à l’Hôtel National de Tring pour se prononcer sur l’avenir de l’usine. Sur place, on pouvait sentir les divergences d’opinions entre les employés. Aujourd’hui, les gens présents pariaient que le « non » l’emporterait pour la quatrième fois consécutives. Cependant, la majorité des personnes interrogées croyait que le résultat serait plus serré que le 30 janvier dernier.
Les prédictions se sont avérées vraies puisque l’issue du vote de ce matin a exprimé le rejet de l’offre patronale à 52,9 %. Autrement dit, 394 travailleurs ont choisi de voter contre la proposition de la direction, alors que 351 désiraient l’accepter. Par ailleurs, six personnes ont annulé leur vote.
D’une part, aux dires des travailleurs, la nouvelle offre patronale n’aurait pas changé d’une virgule. En fait, la seule chose que la direction aurait modifiée est la durée de la convention collective actuelle. Olymel aurait effectivement été prêt à repousser la date d’entrée en fonction de la nouvelle convention jusqu’au 1er octobre 2007. Évidemment, cela ne semblait pas faire l’unanimité chez les travailleurs qui, dans certains cas, se disaient prêts à baisser de salaire, mais pas à perdre les avantages sociaux dont ils disposent présentement. Au sujet des salaires, un employé a mentionné que, selon lui, le salaire moyen des employés tournait bien plus autour de 21 $ de l’heure que de 28 $, comme on le prétend depuis le début de cette histoire. Par ailleurs, cet employé qui compte dix ans d’ancienneté à l’abattoir de Vallée-Jonction estime pouvoir se trouver un autre emploi dans la région. « N’importe qui peut se trouver un emploi à 14 $ de l’heure s’il veut vraiment travailler. », indique-t-il. Ce même homme explique également que les travailleurs sont pris entre deux chaises. En effet, bien qu’il ne compte pas accepter l’offre de la partie patronale, il souligne qu’il trouve la situation désolante pour la région. « On porte les deux chapeaux : celui de résidant et celui de travailleur. », fait remarquer l’homme qui possède une maison à Vallée-Jonction.
D’autre part, certains employés de l’abattoir de Vallée-Jonction trouvent inexplicable le fait qu’ils ne puissent pas s’exprimer sur le sujet. Le mot d’ordre du syndicat étant « pas de commentaires », quelques travailleurs prétendent que s’ils pouvaient dire leurs avis, l’opinion du public serait peut-être plus favorable à leur égard. En effet, nombreuses sont les allusions qui ont été faites à l’endroit des médias en cette froide journée de février. D’après les propos entendus au cours de l’avant-midi, les employés de Vallée-Jonction aimeraient faire comprendre toutes les difficultés reliées à leur travail et cesser d’avoir l’air de gens qui ne veulent pas travailler. De cette façon, peut-être l’opinion publique changerait-elle à l’égard de ces quelque 1 100 employés?
Finalement, le syndicat des travailleurs de l’abattoir de Vallée-Jonction n’a pas émis de commentaires à la suite du vote, se contentant seulement de mentionner que le tout est entre les mains du conciliateur, Jean Poirier.
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