Hausse des abonnements commerciaux aux chaînes sportives
Chaînes sportives : les restos et les bars devront payer plus cher
Si vous vous rendez prochainement à votre bar sportif favori pour écouter une partie de hockey entre amis, une surprise pourrait vous y attendre. Les coûts pourraient y être plus élevés. Pourquoi ? À cause de la hausse significative des abonnements commerciaux aux chaînes sportives imposée aux tenanciers.
Par exemple, pour un restaurateur ou un tenancier qui compte 200 places dans son commerce, la hausse est de 7 000 $ par an. « L’augmentation est proportionnelle au nombre de places du restaurant, ce qui veut dire que plus celui-ci accueille de clients, plus il paie cher. Plusieurs de nos membres nous disent qu’ils se désabonnent de ces services en raison du prix », souligne d’entrée de jeu, Martin Vézina, conseiller en communication au sein de l’Association des restaurateurs du Québec (ARQ).
Cette action découle d’une augmentation drastique des coûts d’abonnements commerciaux aux chaînes sportives survenue au cours de l’été. Soulignons que le Québec est la dernière province du Canada à subir ce choc tarifaire sur le plan commercial pour les chaînes TVA Sports, RDS et Sports Net.
Une solution d’amortissement pour les chaînes sportives
« Le problème, c’est que les chaînes sportives composent avec une croissance des droits de diffusion des matchs de la LNH. Celles-ci veulent amortir leur investissement. Comment ? En haussant le coût des factures des commerçants. Cependant, pour les bannières, ces augmentations ne sont pas catastrophiques, mais elles peuvent le devenir pour des plus petits tenanciers ou restaurateurs qui diffusent des matchs », explique M. Vézina.
Cette situation n’est pas prête de changer. Pourquoi ? Car les chaînes sportives ne sont pas régies par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC). Cela signifie donc qu’elles sont libres d’augmenter les coûts à leur guise.
Des impacts pour les commerçants de la Beauce
Questionné à ce sujet par EnBeauce.com, Louis Larochelle, du Boston Pizza de St-Georges, a confirmé que cette augmentation des coûts pourrait avoir des conséquences pour certains restaurants et bars de la Beauce. M. Larochelle estime que le Boston Pizza de St-Georges n’en sera pas affecté dramatiquement, mais qu’il devra s’adapter. Son établissement se porte assez bien pour ne pas engendrer de véritables pertes financières.
L’administration du Boston Pizza de St-Georges a dû faire annuler son abonnement à de nombreuses chaînes de sport pour n’en conserver qu’une seule : RDS. Lors des prochaines séries éliminatoires de hockey, le resto sportif devrait aussi laisser tomber RDS pour acheter des droits de TVA Sports. « Pour vous donner une idée, avant, avoir toutes les chaînes de sport coûtait moins cher qu’en avoir une seule aujourd’hui », a mentionné M. Larochelle en entrevue.
Noël Gilbert, de la Cage aux Sports de St-Georges, s’est aussi dit complètement atterré par l’augmentation soudaine des frais. Selon M. Gilbert, c’est d’ailleurs toujours le client qui finit par payer la facture. Il dit aussi attendre que l’ARQ prenne des plus fortes mesures pour soutenir ses membres.
« Ça n’a aucun bon sens. Imaginez, ici, on a 35 télévisions, donc ne plus avoir de sport à la télé serait dramatique. C’est la vocation de la Cage aux sports, donc on peut pas se permettre d’interrompre aucun abonnement. C’est 8000 $ de plus par année que nous avons à payer ici », a affirmé M. Gilbert.
Quelques solutions de l’ARQ
Face à ce problème qui touche des milliers de restaurateurs au Québec, l’ARQ propose quelques pistes de solutions. Sans enrayer le problème, celles-ci peuvent diminuer la facture du client.
Premièrement, l’organisme propose de vérifier la portée de ses écrans. « Simon permis d’alcool a été délivré pour 200 places, mais que seulement une centaine sont dans la portée du téléviseur, il sera possible de faire baisser la facture en appelant son fournisseur et en expliquant la situation », mentionne M. Vézina.
Deuxièmement, M. Vézina précise que des menaces de débranchement peuvent faire bouger les choses. « Plusieurs de nos membres qui ont appliqué cette solution ont eu droit à une baisse des tarifs », rapporte-t-il.
La dernière solution est sans frais. « Si vous n’êtes pas capable d’assumer les frais, vous pouvez toujours diffuser la partie du samedi soir sur CBC, une chaîne anglophone, mais gratuite. Quelques membres optent pour cette solution », conclut-il.
Avec la collaboration de Jérôme Blanchet-Gravel, journaliste.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.