Une caravane pour faire cesser la contrebande de tabac s'arrête en Beauce
L’Association canadienne et québécoise des dépanneurs en alimentation (ACDA-AQDA) profite de la campagne électorale pour faire une tournée de 33 villes du Québec afin de rallier les candidats de tous les partis politiques à la tenue d’une commission parlementaire sur la contrebande de tabac. La caravane s'arrêtait mercredi dernier chez Accommodation 7-23 de Saint-Georges.
Michel Gadbois, vice-président principal de l’ACDA, a expliqué le but de cette tournée entreprise il y a de cela trois semaines. « Le gouvernement a caché les cigarettes dans les dépanneurs, a indiqué M. Gadbois. Ça sert à quoi quand la moitié des cigarettes sont vendues au coin de la rue sans contrôle? », a questionné M. Gadbois. Celui-ci a indiqué que, depuis un an et demi, il s'était fermé 1000 dépanneurs au Québec et que depuis le début de l'année, il s'en ferme un par jour. « C'est inexcusable pour un gouvernement qui a décidé, depuis 2002, d'augmenter les taxes sur les cigarettes sans jamais avoir de contrôle sur la contrebande et l'arrivée des cigarettes », a-t-il dénoncé.
La solution : une commission
Basant ses actions sur une série d'études fort bien documentées, l'ACDA compte mettre en évidence des statistiques, telles qu'un manque à gagner de 1,5 milliard $ depuis 2002 ou une tendance à la contrebande en hausse de 35 % par année, pour secouer la cage du gouvernement. « Quand son ministre nous a répondu “nous sommes dans l'action et non dans la commission», nous on a dit à M. Charest qu'on ne savait pas qu'elles actions ils faisaient et que de toute façon, remplir les prisons du Québec de criminels, ça ne changera absolument rien. Ça prend une commission parlementaire et c'est pour ça qu'on est là », a relaté M. Gadbois.
Le propriétaire d'Accommodation 7-23 où avait lieu la rencontre, Jeannot Boutin, avait lui aussi un message à lancer. « C'est un sujet qui nous touche beaucoup. Ça affecte directement nos ventes et l'achalandage dans notre magasin. Ici dans Chaudière-Appalaches, on perd facilement environ 100 000 $ par année par magasin à cause de la contrebande », a indiqué M. Boutin. Celui-ci tenait également à rappeler aux gens que décider de faire l'achat de cigarettes de contrebande, c'est encourager le crime organisé.
L'opinion des politiciens
En octobre dernier, le PQ et l'ADQ ont annoncé conjointement leur soutien à la tenue d'une commission parlementaire qui aurait vu le jour n'eut été du déclenchement des élections. Les candidats de ces deux partis ont encore une fois répondus présents pour manifester leur appui à cette cause. « Moi, ce qui m'intrigue, c'est de ne pas voir le candidat libéral ici ce matin, a déclaré André Côté, candidat du Parti québécois. Ça reste encore un dossier où ce sont les partis de l'opposition qui se mettent ensemble pour tenter de solutionner une problématique tout à fait particulière ».
« Le problème de la santé on en a pas assez parlé. Il y a de la cochonnerie dans les cigarettes à plumes », a mis en lumière Claude Morin, candidat de l'ADQ, en rappelant qu'on ne pouvait identifier les ingrédients constituant ces cigarettes. « C'est important qu'on prenne fortement position pour soutenir les actions qui sont prises actuellement pour combattre la contrebande des cigarettes », a-t-il soutenu.
Le député sortant a également profité de l'occasion pour mettre au clair les allégations le concernant, que le premier ministre Jean Charest avait tenu pendant le débat de la veille, alors que ce dernier soutenait avoir reçu des félicitations de la part de M. Morin. « Je vais vous dire exactement ce que moi j'ai dit. Mes félicitations s'adressaient aux policiers qui avaient pris des actions courageuses sur le terrain dans la région de Montréal. Je n'ai pas félicité le gouvernement libéral, qui siège au 14e étage et attend les rapports du terrain en ayant peur d'y descendre », a insisté M. Morin.
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