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La fonderie Gonthier d'il y a 100 ans

durée 08h00
20 avril 2025
duréeTemps de lecture 3 minutes
Par
Pierre Morin

LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE SARTIGAN

On a publié récemment un résumé de l'histoire de la famille de George Philibert Gonthier qui a vécu à Saint-Georges autrefois. Celui-ci était charron, ferblantier et fondeur. Il fut particulièrement connu comme exploitant de fonderie. En fait, il en aurait eu trois pendant sa vie active. Et assez Incroyable, ses fonderies ont passé au feu à trois reprises. Il a acheté sa première en 1880 de David Gordon Pozer dans le rang Ste-Anne à Saint-Georges ouest. Elle fut détruite par un incendie le 10 août 1891. 

Il s'est aussitôt remis à l'oeuvre et a décidé de s'en reconstruire une nouvelle, plus imposante, plus près de la clientèle, sur la 1re avenue, en plein centre-ville de Saint-Georges, dans le secteur aux environs du site où se trouvent aujourd'hui le salon de billard Dooly's et le bar le Shaker. C'était dans la décennie 1890 et le début des années 1900. On n'en possède malheureusement aucune photo. Il y employait jusqu'à dix hommes. 

Hélas, il a à nouveau passé au feu le 11 août 1906 dans des circonstances malheureuses. À cause de son travail de fondeur, nécessitant de travailler constamment avec le feu, on aurait pu penser que celui-ci a été causé par ses appareils de métal chauffant. Mais ce ne fut pas le cas. En effet, cet incendie a débuté à la résidence de Thomas Murtha (site actuel du Bar le Shaker), suite à l'explosion d'une lampe à l'huile. L'immeuble de Murtha y a passé ainsi que cinq autres maisons du voisinage. 

Lisez l'article qui est paru à ce sujet dans La Presse (photo 2). Le problème, c'est qu'il y a eu 2 Philibert Gonthier, le père et le fils, comme on le faisait souvent à cette époque. Le père était «George Philibert», et le fils «Joseph Philibert», mais dans la vie courante, on utilisait simplement le prénom de Philibert, laissant tomber l'autre prénom, souvent sans même se préoccuper du «G» ou du «J». La résidence et le magasin incendiés dont il est question dans l'article de journal avaient été donnés au fils J Philibert par son père par contrat en 1903. Le fils y était désigné comme «mécanicien de fonderie». La fonderie elle-même était au nom du père G Philibert. Donc, en résumé, c'était une entreprise commune, les deux Philibert opéraient ensemble. Voici la photo du fils J Philibert et son épouse Alma (photo 3).

Après le feu de 1906, la fonderie fut reconstruite sur le site où se trouve actuellement la résidence Le Jasmin, et les Gonthier ont continué de l'exploiter (photo 1). Selon une rare publicité de 1908, il étaient aussi machinistes et vendaient des produits mécaniques (photo 4). Hélas, le grand feu de 1915 l'a détruite encore une fois! (les débris à la photo 5). 

Probablement tanné des feux de fonderie, G Philibert a alors aidé son fils homonyme à démarrer un magasin général plus au sud sur la 1re avenue, non loin du pont au centre-ville, comme on le voit à une photo de 1917 (photo 6). Ce commerce n'a pas duré longtemps, n'ayant pas produit les effets escomptés; J Gonthier fils a déménagé à Saint-Ephrem où il est devenu plus tard gérant de la Caisse Populaire fondée en 1932. Il ne semble pas qu'on a reconstruit une fonderie après l'incendie de 1915.

Probablement que Philibert père conservait encore des équipements de fonderie, car peu après son décès  (en 1921), sa veuve Delvina Croteau a vendu à Gédéon Gagné tout ce qui lui restait en ce domaine, comme on le constate à une publicité du 23 février 1922 (photo 7). Gédéon Gagné était un homme d'affaire avisé et prospère, il espérait opérer une nouvelle fonderie, mais son projet a coupé court puisqu'il est décédé accidentellement le 14 juillet 1924 lorsqu'il a heurté un train à St-Isidore avec sa Ford toute neuve. 

C'était l'histoire de la fonderie Gonthier à Saint-Georges il y a plus d'un siècle.

Photos 1, 5 et 6 du fonds Claude Loubier. Photos 2 et 3 courtoisie de Paulin Poirier. Photos 4 et 7 du fonds Éclaireur-Progrès. Recherches de Paulin Poirier et Pierre Morin. Texte de Pierre Morin.

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