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Le Bec-Fin de Salomon Souaid et l'épicerie de Raoul Zaor

durée 08h00
8 décembre 2024
duréeTemps de lecture 3 minutes
Par
Pierre Morin

LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE SARTIGAN

Pourquoi deux sujets dans une même publication? C'est que ces deux personnages étaient si liés qu'il est difficile de parler de l'un sans mentionner l'autre. Souaid était un immigrant originaire du Liban tandis que Zaor était d'ascendance turque. Souaid a vécu à Saint-Georges de 1907 à 1950, tandis que Raoul Zaor (né à Lambton) est venu résider à Saint-Georges suite à son mariage avec Victoria Souaid (fille de Salomon Souaid) en 1950. 

Dans les années '30 et '40, Salomon avait sa résidence sur la 1re avenue au centre-ville, et il y a opéré un restaurant du nom de Café Bec-Fin, comme on le constate aux deux premières photos. On y voit toute sa famille réunie sur la galerie avant de son édifice. Ces deux illustrations nous apprennent que les repas étaient servis à toute heure et qu'il y avait un poste de taxi au même endroit. On voit l'environnement à la 3e photo prise lors d'une parade du Congrès des Pompiers qui a eu lieu en novembre 1946; remarquez la grande pancarte annonçant leur commerce à l'extrême droite de l'image. Il était voisin nord du plombier Vilmer Brousseau (photo 4). Pour mieux vous situer, ils seraient aujourd'hui dans la 118e rue, non loin du Rock Café. Et une publicité parue dans l'Éclaireur en décembre 1942 (photo 5). Voici une photo du fils Victor Souaid en chaloupe sur la rivière en 1942 (photo 6).

Voyez une publicité indiquant que M. Souaid a exploité son restaurant pendant plusieurs années, mais à un certain moment, il a changé son commerce pour devenir un épicier (photo 7). Puis, en 1950, il quitta Saint-Georges, et c'est son gendre Raoul Zaor qui hérita de cette épicerie et continua de l'exploiter pendant quelques années. Les deux familles (Souaid et Zaor) cohabitaient aux 2e étage, comme on le constate aux adresses et numéros de téléphone (les mêmes) dans l'annuaire de 1956 (photo 8 ). Malgré le départ du père en 1950, l'épicerie a continué d'être à leurs deux noms. Hélas, un feu a complètement a détruit leur immeuble dans l'avant-midi du mardi 26 mars 1957. Ce fut la fin du travail d'épicier de Raoul Zaor.

Un bel édifice a été alors érigé (en 1958 ) dans le secteur de l'ancienne bâtisse des Souaid et Zaor, celui que l'on voit à la photo 9. Remarquez l'annonce de la coiffeuse Victoria dans la fenêtre de droite au 2e étage, c'était Victoria Souaid, l'épouse de M. Zaor, une femme très sociable et gentille, voyez une photo du couple à l'hôtel Arnold lors de leur mariage (photo 10). Au début des années '60, Raoul Zaor déménagea à Québec où, après avoir travaillé dans différents domaine, il fut le premier à ouvrir un commerce d'antiquités sur la rue Saint-Paul; il y est devenu le plus gros marchand d'antiquités, son immeuble faisait plusieurs étages et il est devenu très à l'aise. Il est décédé en 1979 à l'âge de 53 ans.

Une belle histoire qui a commencé ici même à Saint-Georges, des immigrants qui ont réussi à s'en sortir à force de travail et de persévérance.

Photos 1 et 2 de Dalida Jelwan. Photos 3, 4, 9 et 10 du fonds Claude Loubier. Photo 5 et 7 du fonds Éclaireur-Progrès. Photo 6 de JP Swade. Texte et recherches de Pierre Morin.

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