Il y avait autrefois plusieurs iles dans la rivière Chaudière au centre-ville. On en voit cinq sur une ancienne photo de 1935 (photo 2). Voyez le texte d'un article de journal publié il y a bien longtemps (1 février 1891) dans un journal local, dans lequel le notaire Bussières énumère les iles en question sans toutefois les situer exactement (photo 3). Au fil des décennies, ces noms d'origine sont tombés en désuétude et ont été remplacés par de nouvelles appellations. Heureusement, sur un plan de la ville élaboré le 11 avril 1783 (photo 4), l'arpenteur John Collins en a situé trois: l'ile aux Canards (qui était là où se trouve aujourd'hui la parc Carpe Diem), l'ile aux Renards (ile Gilbert qui fut enlevé en 1966, vis-à-vis Place Centre-Ville) et l'ile aux Hérons, la seule qui existe encore, maintenant connue sous le nom d'ile Pozer, entre la passerelle de la Seigneurie et la passerelle Manac.
Pour ce qui est de l'ile aux Canards, on la voit bien sur une photo aérienne datant des environs de 1963 (photo 5). C'est celle à gauche, au bas de la photo. C'était une ile longitudinale qui était séparée de la terre ferme par un étroit filet d'eau, derrière les commerces de l'époque, près de la rivière Famine. Pour agrandir l'espace commercial, on a simplement fait du remblayage aux environs de 1970, ce qui a eu pour effet d'annexer l'ile et permis l'aménagement du garage Ford et d'autres commerces avoisinants. En 2018, la ville a acquis ce qui restait de ce grand terrain pour y créer le parc Carpe Diem.
Voyez une autre photo aérienne plus récente, vers 1960, sur laquelle j'ai ajouté des chiffres pour mieux situer chacune tout en essayant de les identifier (photo 6). Une seule subsiste encore de nos jours, c'est celle la plus à gauche: l'ile Pozer, qui fait partie intégrante du circuit des passerelles de l'organisation Rendez-Vous à la Rivière au centre-ville (photo 1). Celle-ci portait autrefois le nom de l'ile aux Hérons dans la liste du 1 février 1891 mentionnée plus haut.
La moitié sud-est de cette ile aurait été vendue à Joseph Veilleux (père de Thomas Veilleux et grand-père de Henri-Noël) par acte notarié du 13 mai 1907, signé par la «co-seigneuresse» Mary-Magdalen Pozer, au prix de 700$. C'était une somme importante pour cette époque. D'après mes vérifications, Mary Magdalen (1839-1911) était la fille de William Pozer qui fut le deuxième seigneur de la lignée des Pozer. La famille Veilleux a acquis plus tard le reste de l'ile et en est donc devenue l'entière propriétaire. Cette ile fait 10,000 mètres carrés. Dans les débuts, les Veilleux l'ont utilisée comme pâturage pour leurs animaux, et c'est devenu plus tard une gravière pour l'entretien des routes rurales de la Seigneurie, et lors de la construction de l'église Saint-Georges en 1900 et de la construction de l'hôpital en 1950. La Compagnie Henri-Noël Veilleux et Fils a exploité l'ile Pozer jusqu'à sa vente à la Corporation en charge de Rendez-Vous à la Rivière en 1999, au prix de 120,000$.
Une photo aérienne récente (vers 2020) du secteur des Passerelles démontre que la configuration de l'Ile Pozer change lorsque le barrage rétractable est gonflé (photo 7). Comparez avec la photo précédente. Pendant la période d'été (où le niveau des eaux est augmenté en raison du barrage relevé), la montée des eaux fait disparaitre une partie de l'ile, en fait sa taille est presque réduite de moitié. Mais des milliers de personnes fréquentent assidument les sentier pédestres qui y ont été aménagés. C'est un magnifique endroit de villégiature en plein centre-ville.
Photo 1 courtoisie de Jean-Noël Perron. Photo 2 courtoisie de Paulin Poirier. Photo 3 texte de journal de la SHS. Photo 4 carte de la BAnQ fournie par Louis-Marie Poulin. Photos 5 et 6 du fonds Claude Loubier. Photo 7 courtoisie de Stéphane Quirion. Recherches de Pierre Morin et Paulin Poirier. Texte de Pierre Morin.
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