Un événement spécial a déjà attiré une foule record de plus de 5000 personnes à Saint-Georges. Wow, quelle attraction a pu susciter un si grand intérêt? Vous pensez que ça s'est passé il n'y a pas trop longtemps? En fait, c'est arrivé il y a plus de 100 ans, au cours de la journée du dimanche 15 juin 1913. Les journaux de l'époque parlèrent d'une «glorieuse journée».
Avant l'inauguration de l'espace Carpe Diem dans le secteur des passerelles, les spectacles d'été avaient lieu à la «Place de l'Église», dans l'Ouest. En fait, cet endroit est le choeur du quartier historique de notre ville puisqu'on y retrouve cinq sites anciens importants. Il y a la salle paroissiale construite en 1939, l'ancien couvent des Soeurs du Bon-Pasteur (1923), la statue équestre de Saint Georges (1912), l'église Saint-Georges (1900-02) et le presbytère (1890). Pas surprenant que beaucoup d'activités importantes aient eu lieu à cet endroit tout au long de l'histoire de notre ville.
En fait, ce sont deux constructions nouvelles qui ont donné lieu à ce rassemblement aussi grandiose. À l'été 1912, on installa le fameux monument de Saint Georges sur la grande place en face de l'église, sur le socle qui s'y trouve encore aujourd'hui. Et encore à la même époque, même année, on a mis en service le premier pont de fer qui reliait les deux rives en plein centre-ville, en face de l'église. Or même si on inaugura ces deux structures à l'été 1912, leur double bénédiction officielle n'a eu lieu que l'année suivante, dans la journée du dimanche 15 juin 1913.
Ce fut une grande fête qui a nécessité une longue préparation. Pas de radio, pas de télévision ni d'ordinateur. Il fallait donc une planification laborieuse pour organiser un tel événement. On n'a pas fait les choses à moitié, on voulait être sûr de présenter un événement digne de ce nom. Pas moins de dix wagons arrivèrent de Lévis avec des invités d'honneur. La plupart des dignitaires de l'église et de la politique de la région étaient présents. Il y avait même le corps des zouaves pontificaux, commandé par le Dr Jules Dorion. Après les bénédictions, il y eut de nombreux discours prononcés par M. le Curé A. Dionne, par le maire de Saint-Georges M. Joseph Gilbert, ainsi que plusieurs politiciens connus. Voyez la foule massée sur la grande place de l'église (photos 1 et 2). Le rassemblement débordait tout autour de l'église (photo 3). La fanfare entonna plusieurs pièces de musique entrainante pour réchauffer l'atmosphère (photo 4). On arborait de nombreux drapeaux parmi la foule, même celui de la France (photo 5). Cette nouvelle fit même l'objet d'un article dès le lendemain dans le journal Le Devoir (photo 6).
Le pont de fer de 1912 fit sensation, car il avait été attendu pendant de nombreuses années. Les géorgiens en étaient très fiers. Pareillement pour la statue de Saint Georges, qui a été bien entretenue et entièrement rénovée en 1986; une copie remplace maintenant ce monument en avant de l'église tandis que l'original est précieusement conservé dans l'édifice Marie-Fitzbach, situé tout près. Superbe souvenir.
Photos 1, 2, 4 et 5 du fonds Claude Loubier. Photo 3 du fonds Rachel Duval. Photo 6 tirée du journal Le Devoir. Texte et recherches de Pierre Morin.
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