Qui n'est jamais allé savourer une bonne crème glacée au Dairy Cream en face de l'hôtel Arnold? Les fins de semaine et les soirs d'été, des familles entières s'y retrouvaient, parfois même avec les enfants en pyjama sur la banquette arrière. Le stationnement était immense, mais ceux qui l'ont fréquenté se rappellent qu'il arrivait qu'on ait de la difficulté à se trouver un espace pour se garer, en plus d'avoir à se dépêcher de prendre notre place dans l'une des longues queues de clients attendant d'être servis. Il y en avait pour tous les goûts, une grande variété de formats et de saveurs, dont crème dure on molle, à la vanille, aux fraises, à l'érable et au chocolat pour ne nommer que les plus populaires. L'une des sucreries les plus fréquentées au cours de l'histoire de notre ville, c'est presque une histoire d'amour entretenue par les géorgiens à l'égard de ce mets délicieux. La «molle de l'Arnold» (comme l'appelaient certains) est gravée dans la mémoire des plus de 30 ans.
Ce sont M. Joey McCollough et son épouse (de Saint-Côme) qui ont bâti ce commerce, certains prétendant qu'ils ont érigé ce kiosque de crème glacée pour leur fille. C'étaient des gens très gentils et accueillants. Il a ouvert vers la fin des années '50. J'ai eu de la difficulté à trouver une photo nous montrant cet endroit mémorable, il m'a fallu communiquer avec Mme Ginette McCollough qui a eu l'amabilité de m'en transférer une, qu'il me fait plaisir de partager avec tous ceux qui l'ont fréquenté ou qui en ont entendu parler. Ce comptoir à crème glacée était situé sur la route d'entrée des touristes américains se rendant au Québec, qu'on voulait attirer. Aussi, dans les premières années, on y affichait autant en français qu'en anglais les produits offerts: ice cream, sandwich, coca-cola, french fries, light lunch. C'était d'une propreté impeccable.
Dans les années '80, M. Lawrence Poulin acheta et exploita ce commerce pendant environ une dizaine d'années. Puis il le vendit dans les années '90 à un acheteur provenant de la région de l'Estrie, qui le rebaptisa sous le nom de «La Crémière», comme on le constate à la 2e photo. Ce dernier y aménagea un mini-golf pour augmenter l'achalandage, mais il y avait maintenant de la forte compétition, ça ne fonctionnait pas comme prévu, et le propriétaire a fermé et déguerpi vers 1995. On en garde quand même un souvenir impérissable.
J'ai ajouté les photos de deux autres anciens commerces iconiques qu'on ne pouvait manquer d'apercevoir lorsqu'on se rendait au Dairy Cream. Juste à côté sur le terrain voisin, il y avait la boutique de souvenirs «Handycraft» d'une polonaise établie à Saint-Georges Mme Zdzislawa Solecka mieux connue sous le nom de Ghislaine Baillargeon. C'était un genre de petite maison de style suisse, qui était surtout fréquentée par la clientèle touristique provenant des États-Unis. C'est là que Zdzislawa et son époux habitaient. La partie avant de la maison servait de boutique, dans laquelle Zdzislawa vendait les objets artisanaux qu'elle avait confectionnés.
Et en face du Dairy Cream, un autre établissement tout aussi mémorable: le fameux hôtel Arnold, qui a existé de 1948 à 2009. Cet immeuble existe encore c'est maintenant l'École d'Entrepreneurship de Beauce. Wow, c'était un secteur paisible et attachant.
Photo 1 courtoisie de Ginette McCollough. Photo 2 du fonds Richard Poulin. Photo 3 du fonds Yvon Thibodeau. Photo 4 courtoisie de Bastien Lapierre. Texte et recherche de Pierre Morin.
Visionnez tous les textes de la Société historique
|
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.