Vous vous souvenez de ces séances de patins à roulettes qui avaient lieu à l'ancienne Tour Catellier de la rue Saint-Moïse (21e rue) à Saint-Georges Ouest dans les années '50? C'était dans l'immeuble qu'on voit à la 1re photo avant qu'il ne devienne un édifice à logements. Voyez plusieurs photos de patineurs en action et d'autres nous montrant les remises de trophées aux meilleurs patineurs de l'époque. C'est vers 1942 que M. Eugène Catellier a supervisé la construction de ce bâtiment mémorable avec l'aide du renommé menuisier Émery Langlois.
À l'origine, ce site fut consacré à la présentation de combats de lutte pendant environ 10 ou 12 ans. Les géorgiens ont donc pu voir directement dans leur ville les prouesses de tous les grands lutteurs de l'époque dont les célèbres frères Baillargeon, les frères Fortin (et leur cousin Laurent) de Saint-Georges et toutes les autres vedettes du temps. C'était les dimanches après-midi, toutes les rues environnantes servaient de stationnement et étaient encombrés de véhicules.
Lorsque la lutte devint moins populaire, on y présenta toutes sortes de spectacles et activités diverses, par exemple des démonstrations de force avec Victor Delamarre. Vers 1953, M. Catellier rénova sa salle et installa un plancher de bois franc pour populariser la pratique du patinage à roulettes. Voyez les photos des patineurs et patineuses tous élégamment vêtus, les hommes étant même fièrement en habit et cravate, tenue populaire à l'époque. Même le grand champion de patins à roulettes de Québec, un M. Patry, est venu y faire des démonstrations. On tenait aussi des compétitions locales, comme on le constate aux photos de remise des trophées (photos 4 et 5). Le bruit des roulettes des patins circulant sur le plancher était assourdissant.
Voyez un enterrement de vie de garçon, celui de Zénon Morin (1953?) aux photos 6 et 7. Finalement, la Tour Catellier fut transformée en édifices à appartements vers 1960, puis fut achetée par Armand «Mazor» Roy vers 1970.
Mais pourquoi ce nom bizarre de «TOUR» pour identifier un gros immeuble rectangulaire? Voici la réponse. Entre 1930 et 1960, on présentait à Québec des spectacles de lutte dans un ancien réservoir immense qui avait été transformé en un théâtre populaire. C'était une rotonde. Sa forme ronde a permis d’y aménager une scène centrale sur laquelle on présentait des combats de lutte et de boxe pour les 500 spectateurs qui peuvaient y prendre place (photo 8). Ce gros bâtiment fut connu sous l’appellation de «La Tour», dont le nom était affiché en grosses lettres sur sa façade (photo 9). C'est là que M. Catellier a attrapé la piqûre des spectacles de lutte qu'il allait voir à la Tour et qu'il a conçu l'idée de construire chez nous un temple pour la lutte. Pour lui, «lutte» rimait avec «la Tour», de là le nom qu'il a donné à son immeuble, qui existe encore de nos jours.
Photo 1 de Google. Photos 2, 3, 4 et 5 courtoisie de Lucette Vachon. Photos 8 et 9 de Robert Sainte-Marie. Texte et recherches de Pierre Morin.
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