Examinez attentivement la première photo, de 1910. Elle nous offre une vue éloignée du secteur où se trouvait alors la maison de David Gilbert (photo 1). Celui-ci possédait ce qu'on appelait alors une «terre», c'est-à-dire une grande propriété partant de la rivière et montant un mille de long vers les hauteurs, qu'il avait achetée de Benjamin Poulin le 10 juillet 1889. Il y a construit sa maison en 1900. Comme la 2e avenue n'existait pas encore, il devait utiliser un petit chemin de terre pour accéder à la 1re avenue qui était la route principale se rendant au village. Sur cette photo, on voit bien cette petite voie partant de la 1re avenue et montant jusqu'à sa résidence.
Cette maison existe encore plus de 100 ans plus tard, surtout qu'elle a toujours été bien entretenue (photo 2 vers l'an 2000, photo 3 récente). Beaucoup de géorgiens connaissent cette belle résidence, au coin de la 146e rue, sur la 2e avenue: l'ancienne maison Gilbert, qui est encore dans la même famille depuis plus de 100 ans (photos 2 et 3). Trois générations de Gilbert y ont vécu. Elle fut construite en 1900 par David Gilbert, marié à Aglaé Roy, qui furent donc les premiers à l'habiter. Ils y élevèrent leurs 9 enfants. Les deuxièmes à y résider furent leur fils Émile Gilbert, marié à dame Florence Veilleux. Après la mort de son mari, Florence a continué d'y vivre jusqu'à l'âge de 99 ans (décédée le 3 juillet 2011). Par la suite, c'est son fils Renaud, marié à Ginette Poulin, qui est allé y résider, après avoir exploité pendant longtemps son entreprise de paysagiste «Renaud et Marquis Gilbert» plus haut sur le terre paternelle. À noter qu'en 1963, on a entièrement refait le solage en ciment et plus de renouveler le revêtement extérieur.
Il est important de mentionner qu'au moment où cette maison fut construite, la 2e avenue n'existait pas encore. En effet, c'est en 1912 qu'on a pris la décision d'ériger cette artère qui est devenue la «route nationale 23» soit la route Lévis-Jackman. Dans ses mémoires publiées en 1981, Dame Rose-Léa Fradet (mère de Victor et Vincent Rodrigue) explique les étapes de la réalisation de cette route. La décision fut prise en 1912, mais «Au printemps 1914, les travaux ont commencé. Il n'y avait pas encore la mécanisation qu'on voit aujourd'hui; c'était plutôt la pelle à cheval avec des hommes contents d'avoir un gagne-pain pour l'été... Alfred (Rodrigue, son époux) a tenu le temps des hommes pendant deux saisons 1914-15 et ainsi le chemin de gravier s'est fait sur la côte et devant notre maison. À l'automne 1915, les travaux de la route sont à peu près terminés jusqu'à la frontière».
Pas très loin se trouve une autre belle résidence, de couleur bleu, tout aussi bien entretenue (photo 4, 14425, 2e ave). Celle-ci fut construite vers 1925 sur la terre de David Gilbert par son fils Émile, qui était supposé aller s'y installer avec sa famille. Mais les choses tournèrent autrement, car c'est plutôt un autre fils de David, Davila qui y a vécu avec sa famille, tandis que la famille d'Émile a aménagé dans l'ancienne résidence de son père, celle des photos 2 et 3. Pour mieux réaliser la proximité de ces deux maisons, examinez la photo 3, où on les voit toutes deux, celle d'Émile en gros plan et celle de Davila à gauche, dans le secteur des 145 et 146e rues.
Photo 1 du fonds Claude Loubier. Photo 2 du fonds des familles Gilbert. Photo 3, 4 et 5 de Google. Recherches de Pierre Morin et Paulin Poirier. Texte de Pierre Morin.
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