La plupart ont entendu parler du terrible incendie de 1915 à Saint-Georges. Cette conflagration historique a eu lieu exactement le 21 novembre 1915. L'étincelle a jailli à 3h30 du matin dans l'édifice en bois d'Arthur Rodrigue, en plein centre du village. Le barbier Veilleux et le photographe Alfred Poulin furent les premières victimes. L'incendie s'est propagée à la vitesse de l'éclair en raison d'un vent favorable et de la proximité des édifices. En moins de deux heures, les flammes ont couvert une superficie de cinq acres, détruisant toutes les bâtisses du centre ville dans le quadrilatère situé entre la 1re et la 2e avenue du côté est-ouest jusqu'aux immeubles situés à peu près entre où se trouve aujourd'hui le restaurant chez Francine et le côté sud de la 120e rue du côté nord-sud. C'était la désolation totale.
En raison de la présence du fameux photographe J.A. Gagnon sur les lieux, nous avons la chance de bénéficier de nombreuses photos de ce triste événement. D'abord une photo offrant une vue superbe du centre du village vers 1914, juste avant sa destruction par le feu (photo 1). La 2e photo, prise peu de temps avant le sinistre, nous montre le gros édifice en bois (de trois étages) appartenant à Arthur Rodrigue, là où l'incendie a pris naissance. Il était situé sur la 1re avenue, tout juste en face de la 120e rue, près de la banque des Cantons de l'Est (devenue la Banque de Commerce, puis Banque de Montréal de nos jours). Certains trouvent que le centre-ville ressemblait alors aux décors qu'on voit parfois dans les films westerns. Arthur Rodrigue a toujours pensé que c'est un fumeur imprudent parmi les chambreurs qui résidaient aux étages supérieurs qui a mis le feu. Voyez les lieux complètement dévastés et les décombres encore fumants dans les jours suivant cette catastrophe (photos 3 à 10). 50 maisons et édifices du centre-ville furent complètement rasés. Pour mieux comprendre, voyez une photo où on a encerclé la superficie exacte des immeubles détruits (photo 11).
Mais, incroyablement, les gens ont retroussé leurs manches et ont aussitôt entrepris la reconstruction. À peine cinq ans plus tard, on ne voyait plus aucune trace de ce cataclysme et on avait rétabli les lieux, comme on le constate à la 12e photo, des environs de 1920. On ne croirait pas que cet endroit ait été réduit en cendres quelques années plus tôt. Nos ancêtres ont vraiment fait preuve d'une résilience extraordinaire dans la façon de se relever après des tragédies tels la grande débâcle de 1896, le terrible incendie de 1915 et la pire inondation de notre histoire en juillet 1917. Ils seraient sûrement et agréablement étonnés de voir la belle ville que leur ancien village est devenu aujourd'hui.
Photo 1 du fonds Barriault. Photo 2 du fonds Sévigny. Photos 3 à 11 du fonds Victor Rodrigue. Photo 12 du fonds Claude Loubier. Texte et recherches de Pierre Morin.
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