Octave Papillon ouvrit un magasin sur la 1re avenue dès 1914. On voit sa résidence sur la 2e photo. La première maison à l'extrême gauche, dotée d'un superbe escalier tournant, est celle du Dr Jos Michaud. Celle de M. Papillon est la deuxième, qu'on voit moins bien puisqu'elle est en retrait entre ses deux voisins. C'est là qu'il démarra son magasin, un an avant l'incendie historique de 1915, qui rasa son commerce, comme 50 autres immeubles au centre-ville. Courageusement, il reconstruisit un édifice beaucoup plus grand au cours des années suivantes et ré-ouvrit son magasin. On y trouvait vraiment de tout. Il a commencé lentement, mais il a persévéré et est devenu un incontournable pour les géorgiens. Une vieille photo de son immeuble vers 1925 (photo 3). Au fil des ans, il a constamment augmenté l'éventail des produits offerts et est devenu le premier de ce qu'on appelait alors un 5-10-15, soit un magasin offrant une grande variété de produits à bas prix. Il fit preuve d'innovation pour attirer les gens. Ainsi, dès les années '30, il installait pendant les Fêtes dans sa vitrine un mannequin automate déguisé en Père Noël qui faisait constamment des saluts. Il fut l'un des plus populaires magasins de la 1re avenue pendant plus de 50 ans. Voyez la photo 4, dans les années '40; notez les escaliers non munis de gardes, ce qui ne serait plus toléré de nos jours. À cette époque, il était en face du magasin de Mlles Jacob, comme on le constate à la 5e photo; celles-ci sont déménagées de l'autre côté de la rue dans les années '50 et sont devenues voisines de Papillon. Dans les années '50 et '60, lui et Farmer étaient de grands compétiteurs Son établissement était une véritable caverne d'Ali Baba, offrant tous ces petits items à bas prix, comme des petites gâteries à 5c ou 10c, des petits bijoux en plastique, des boucles d'oreilles et colliers de perles, des rubans pour les cheveux et toutes ces babioles innombrables, et même une section pour les farces et attrapes. Voyez l'édifice en 1959, alors qu'on y effectue des rénovations (photo 6). Au début des années '60, il y avait un concours de yoyo tous les samedis matins. Pendant les Fêtes, on pouvait écrire une lettre au Père Noël, et si celle-ci avait la chance d'être lue à la radio, le gagnant ou la gagnante allait chercher un cadeau au magasin Papillon. Dans les années '60, avant l'arrivée des centres d'achat, la 1re avenue a connu sa période d'âge d'or, c'était une artère bondée de monde les fins de semaine, comme on le voit à la 1re photo, de 1965, un cliché exceptionnel. Le magasin Papillon était alors un des leaders du magasinage à Saint-Georges.
L'immeuble Papillon était situé sur le site qui est aujourd'hui un stationnement en face du Rock Café, à une époque voisin du poste des Taxis du Pont. Après Octave, son fils Paul Papillon en fut propriétaire, sa fille Suzanne y travaillait. Ils ont fermé vers 1975. Par la suite, l'immeuble fut occupé par divers commerces, dont la mercerie de Jean-Paul Veilleux, le Vaisseau d'Or lingerie pour dames et un Bazar d'escompte Kirouac. Cet édifice historique fut complètement détruit par un incendie le 25 octobre 1987, alors qu'il était le site des magasins Nor-Do et le Centre de l'Aspirateur. Il ne fut jamais reconstruit. Ce fut le point final de cette histoire. Ce n'est plus qu'un souvenir. Heureusement qu'il en reste des photos
Photos 1 courtoisie de Robert Gilbert. Photos 2, 5 et 6 du fonds Claude Loubier. Photo 3 d'une carte postale. Photo 4 du fonds Louise-André Fortin. Texte et recherches de Pierre Morin.
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