En 1807, Jean Georges Pozer a fait l'acquisition de la seigneurie Aubert-Gallion, maintenant Saint-Georges Ouest. En 1830, il y a construit ce qu'on a appelé le manoir Pozer pas très loin de la rivière (près du parc Veilleux), édifice qui existe encore, superbement conservé. C'est son fils William qui fut le premier de la lignée à venir y habiter en permanence. Il est décédé en 1861. Par la suite, la même situation s'est reproduite et c'est son fils William Wilbourn Pozer qui a pris la relève et a continué de résider au Manoir jusqu'à son décès survenu le 19 juillet 1890. Celui-ci a eu une famille de dix enfants, dont Edith Henrietta et Georges Alford. C'est sa fille Henrietta (mariée le 11 novembre 1890 à l'arpenteur Robert J. Ross) qui a hérité du Manoir Pozer et y a habité avec son mari. Comme c'était la coutume à l'époque, elle a alors pris le nom de famille de son mari Ross, ce qui explique qu'au fil des décennies, les gens se sont mis à parler du «domaine Ross» pour désigner le manoir Pozer.
Quant à son frère Georges Alford Pozer, vers 1900, il est allé se construire une imposante résidence (en briques brunes) de deux étages sur la rue Saint-Gabriel, maintenant 14e rue, ainsi que de vastes bâtiments de ferme. On l'entrevoit en plein centre de la 1re photo, derrière les arbres, avec sa cheminée sur le toit. C'est cette propriété que les gens surnommèrent le «petit» manoir Pozer. Il fut un important agriculteur et producteur laitier. Lui et son épouse ont eu six enfants dont l'un d'eux s'appelait Kenneth Pozer (né en 1901) qui a orienté sa carrière dans le même domaine que son père. Vers 1925, il a décidé d'avoir sa propre ferme et a acquis un vaste terrain sur la 7e avenue, en haut de la 13e rue (qui était plutôt une ruelle à cette époque) et y a construit une grande résidence (de deux étages) en bardeaux de cèdre blancs, de même que d'importants bâtiments de ferme, dont deux silos, une énorme grange et des hangars. Il est devenu l'un des plus gros laitiers de Saint-Georges, ayant même eu jusqu'à 105 vaches laitières. Il fut maire de Saint-Georges ouest (alors appelé Aubert-Gallion) de 1945 à 1949. C'est en son honneur qu'on a baptisé la 13e rue «Pozer». On a aussi appelé la 7e avenue «Philbrick» qui était le nom de famille de son épouse. Lorsqu'il a quitté Saint-Georges pour déménager à Granby en 1951, sa propriété est passée à Armand Baillargeon. En 1960, la firme Alcide Doyon a déménagé sa maison (ancienne maison de Kenneth Pozer) au 830 de la 17e rue, non loin de l'hôpital. Celle-ci s'y trouve encore, recouverte de bardeaux d'amiante rose (photo 2).
Quant au «petit» manoir Pozer, il a changé de main à quelques reprises après le décès de Georges Alford survenu le 7 novembre 1925. Archelas Roy, qui détenait l'agence Esso de vente d'huile à chauffage, a acquis cette propriété vers 1935, il y résidait et opérait aussi son commerce. Le nom de Villa Madelon faisait référence à sa fille Madeleine (photo 3). Lorsqu'il prit sa retraite en 1957, c'est son fils Hervé Roy qui a pris la relève et est déménagé dans cette maison. On voit l'un de ses camions en avant de la maison à la photo 4. Hélas, il est décédé accidentellement bien jeune, le 10 août 1961, à l'âge de 38 ans. Quelques propriétaires se sont succédés depuis ce temps. Une autre vue de cette superbe résidence (photo 5). Cet édifice est encore aussi beau et solide, ayant toujours été bien entretenu, comme on le constate à une photo aérienne assez récente (photo 6).
Photo 1 courtoisie de Guy Roy. Photo 3 courtoisie de Michel Morin. Photo 4 du fonds Claude Loubier. Photo 6 courtoisie de Sonia Robichaud. Texte, recherches et photo 2 de Pierre Morin.
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