Beaucoup de maisons ont été déménagées au cours de l'histoire de Saint-Georges. C'est arrivé avec la maison de Gédéon Barriault. Celui-ci fut à une certaine époque gérant du magasin général de Jos Gagnon il y a 100 ans. Il faut vraiment une raison majeure pour entreprendre un chantier compliqué comme le déplacement d'une telle bâtisse (construite en 1910). Vous allez toutefois comprendre vite pourquoi M. Barriault a été contraint d'agir ainsi lorsque vous aurez examiné la 1re photo. On y voit entre autres sa résidence (indiquée par la flèche) au milieu des eaux de la rivière Chaudière lors de la fameuse inondation de juillet 1917. C'était dans le secteur actuel (en face) du centre sportif Lacroix-Dutil. Les édifices le long de la 1re avenue se sont alors retrouvés envahis par la rivière Chaudière transformée en véritable mer intérieure. Sûrement excédé de devoir affronter ces calamités et d'avoir à réparer les dommages à répétition causés par les débâcles, Gédéon a choisi de déménager sa maison à un endroit sûr: sur la 2e avenue, située à un niveau suffisamment élevé pour ne plus jamais subir de tels inconvénients. On l'aperçoit à la 2e photo, encore pointée d'une flèche. Pour qu'on la voit plus en détail, j'ai agrandi cette partie de la photo (photo 3). Elle était sise au pied de la 116e rue, avec une grande galerie en avant et un escalier pour accéder à la rue.
Après le décès de Gédéon, sa veuve Valéda Dion a épousé Archelas Roy (qui était veuf lui aussi) et ceux-ci ont continué d'habiter cette maison avec leur famille (tous les deux avaient eu des enfants de leur premier mariage). Plusieurs années plus tard, après que ceux-ci eurent vendu cette maison, le nouvel acquéreur décida d'en changer la vocation pour en faire un édifice multi-logements, vers 1970. De plus, il souleva la bâtisse pour y ajouter un étage commercial donnant directement sur la 2e avenue. Remarquez qu'au fil des ans, on a remplacé la toiture par un toit à deux versants. Avant son déménagement, la façade était face à la rue (sur la 1re avenue). Lors du déménagement, on a placé la bâtisse avec la façade du côté de la 116e rue plutôt que face à la 2e avenue, mais on a complètement réaménagé la configuration pour avoir une vue en avant. De plus on a agrandi l'immeuble vers l'Est (vers l'arrière, du côté en montant). Depuis plusieurs années, on y retrouve six logements résidentiels et un salon de coiffure le Salon l'Éden, qui comprend aussi une section pour hommes (photo 4).
Les Barriault sont de descendance acadienne. Gédéon était le fils d'un descendant de la Grande Déportation des Acadiens, ce qui explique les lettres «lt» à la fin de son nom. Il est décédé accidentellement à Charny le 30 juin 1941 à l'âge de 54 ans. Il y a incertitude sur la façon correcte d'écrire son nom, soit avec un seul «R» (Bariault) ou avec deux «R» (Barriault). Sur la carte mortuaire de son père (Augustin), on a écrit Bariault avec un seul «R». Également sur la carte mortuaire de Gédéon lui-même, encore Bariault avec un seul «R». Mais sur la carte mortuaire de son épouse Valéda Dion, on indique que son premier mari était Gédéon Barriault avec deux «R». Il semble que par la suite, ses descendants mettent deux «R» à leur nom.
Photos 1, 2 et 3 du fonds Claude Loubier. Photo 4 de Google. Texte et recherches de Pierre Morin.
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