La première banque à Saint-Georges fut la Banque de Québec. Elle s'est établie dans notre ville en 1898 dans l'ancienne maison du notaire G. A. Chaperon sur la 1re avenue (photo 1). En 1917, la Banque Royale a fait l'acquisition de la Banque de Québec, fusionna ses activités et vint s'installer à Saint-Georges. Dans les quatre premières années, les deux entités continuèrent d'opérer dans l'édifice qui appartenait initialement à la Banque de Québec. Après quelque temps, vu que la Royale était maintenant propriétaire de cette institution, on enleva l'enseigne de la Banque de Québec sur la façade, comme on le constate à la 2e photo.
Entretemps, la Banque Royale chercha le moyen de s'établir dans un nouvel immeuble plus moderne et plus au centre de la ville tout en se débarrassant de la bâtisse de la Banque de Québec. Le moyen trouvé fut de procéder à un échange de propriétés avec Pierre Fortin (dit Pierrot), qui possédait une résidence modeste plus près du pont à un endroit mieux situé. Celui-ci avait acquis cette maison le 2 mars 1914 du cordonnier Napoléon Drouin, on la voit vers 1909 sur la 3e photo, c'est la cinquième à partir de la gauche. La Banque lui céda le bâtiment de la Banque de Québec, et, en échange, Fortin leur céda sa maison (photo 4, c'est celle où une dame est assise sur la galerie). Le contrat fut signé le 19 mai 1920 et vu que la valeur de la propriété cédée par la banque était supérieure, Fortin paya une soulte (compensation) de 200$. Fortin a pu dès lors aller loger dans la partie résidentielle de son nouvel immeuble tandis que la banque s'est gardé un bon délai pour pouvoir continuer d'opérer ses activités bancaires dans la partie des bureaux, en avant, en attendant que leur nouveau bâtiment soit érigé. Notons que Fortin revendit ce bel édifice 9 ans plus tard, le 18 juillet 1929, à nul autre qu'Édouard Lacroix au prix de 4000$.
Après avoir démoli l'ancienne maison de Fortin, la banque s'est construit un superbe édifice qu'elle a pu intégrer en 1923 (photo 5). Malgré que ce soit un immeuble remarquable, la Banque a dû subir les inconvénients des débâcles à quelques reprises, comme on le constate à la 6e photo, où on voit la rue boueuse juste en face lors de la débâcle de 1928. Ce bâtiment était voisin du barbier-restaurateur Carignan dont il était séparé par une ruelle étroite (photo 7). Ce bel édifice a bien servi la banque pendant 50 ans, mais en 1973, on a décidé de le remplacer par un bâtiment plus vaste et plus moderne. Pour permettre d'agrandir, il a fallu acheter le commerce voisin Carignan qu'on a démoli dès le mois de mai 1973, puis quelque temps plus tard, on a démoli la banque elle-même (photo huit). De plus, en septembre 1974, il a fallu déménager temporairement les activités dans un ancien garage Champlain qui était à droite de l'hôtel Manoir Chaudière (photo 9), soit là où se trouvait jusqu'à récemment l'ancien restaurant Mondo. Le 5 avril 1976, on a réintégré le nouvel édifice agrandi et modernisé (photo 10).
Une anecdote sur l'histoire de l'agrandissement mérite d'être soulignée. Il leur fallait acquérir un autre petit commerce à l'arrière de la banque où M. Roland Fortier exerçait son métier de cordonnier depuis 1960 environ. Celui-ci a réussi à négocier une entente selon laquelle il vendait sa propriété à la Banque à la condition qu'on y aménage une partie, à l'arrière, où il pourrait exercer son métier aussi longtemps qu'il le voudrait. Pendant plusieurs années, on l'a donc vu continuer son travail dans un recoin arrière de la magnifique bâtisse toute neuve, en briques. Une rareté incroyable: un cordonnier qui exerce son métier dans une banque! On aura tout vu. Quel souvenir.
Photos 1, 5 et 9 du fonds Claude Loubier. Photo 2 du fonds Gendreau. Photo 3 du fonds Rachel Duval. Photo 4 et 7 du fonds Réjean Giasson. Photo 6 du fonds Cyprienne et Marcel Morissette. Recherches de Pierre Morin et Paulin Poirier. Texte de Pierre Morin.
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