On a déjà publié une chronique sur l'irlandais Michaël Cahill qui fut un des plus florissants cultivateurs à son époque et a eu le premier hôtel de Saint-Georges, construit en 1854 dans le secteur de Jersey-Mills, là où se trouve aujourd'hui le restaurant Saint-Hubert. Voyez l'impressionnant cortège funèbre qui s'est formé au moment de ses funérailles (photo 1). Après son décès en 1892, c'est son gendre Louis Gendreau, qui avait épousé sa fille Margaret en 1880 (photo 2), qui s'occupa de la gestion de l'hôtel Cahill et de ses bâtiments agricoles (photo 3). Louis Gendreau était un gentilhomme cultivé et aux multiples talents qui a connu une vie trépidante sous tous les aspects. Lorsque son épouse Margaret tomba enceinte de son premier enfant en 1881, son père Michaël Cahill lui fit don d'un immense domaine, situé en face de sa propriété, jusqu'au confluent des rivières du Loup et de la Chaudière (photo 4). C'est là que s'est établi le couple Gendreau-Cahill. Ils avaient une vue magnifique sur tout le secteur, même vue dont vous pouvez bénéficier encore aujourd'hui lorsque vous allez vous prélasser sur les balançoires derrière le Bar Laitier à Jersey-Mills. Il y aménagea pour sa famille une vaste demeure de 22 pièces incluant 13 chambres (photo 5). Cet édifice servait à la fois de logis, d'auberge de campagne et de bureau de poste. Comme son beau-père Michaël Cahill avant lui, il fut maitre-poste de 1908 à 1930. Un article publié dans le journal local en 1912 démontre que Louis Gendreau prenait ce travail très au sérieux et voulait offrir un service de déplacement et de livraison impeccable (photo 6). Il fut maire de la municipalité d'Aubert-Gallion de 1891 à 1894. Il exploita un moulin à scie dans le secteur aujourd'hui devenu le barrage Sartigan, dont on voit l'extérieur et l'intérieur sur les photos 7 et 8. Il eut aussi un magasin général dont on voit l'aménagement à la photo 9. Très impliqué dans le développement de l'agglomération de Jersey-Mills, il organisa et supervisa en 1897 la construction du pont enjambant la rivière du Loup, on le voit assis fièrement sur la poutre supérieure de cette importante structure (photo 10). Parallèlement, Louis ne cessa de développer et améliorer ces immenses terrains, y développant des bâtiments agricoles de grande envergure (photo 11 et 12). Les alentours étaient impressionnants (photo 13). Il faisait paitre son troupeau de moutons près de la rivière Famine, vers 1910 (photo 14). Il fut un grand prospecteur minier et s'y intéressa pendant toute sa vie, consacrant beaucoup de temps à la fièvre aurifère entre 1878 et 1900. Voyez ce qui semble être un site d'exploitation minière à l'embouchure de la rivière Du Loup vers 1883 (photo 15). En 1896, il incorpora la compagnie The Central Quebec Gold Field Co. Le jeune Eugène Caron, âgé de 11 ans ayant trouvé une grosse pépite d'or non loin de l'embouchure de la Rivière du Loup en 1914, Louis s'empressa de l'acquérir au prix (important pour l'époque) de 50$ (photo 16). Il est décédé le 13 mars 1935. Son petit-fils Gérard réaménagea les lieux en 1963-64 pour y ériger le Foyer Saint-Louis (un centre d'accueil), puis l'hôpital l'Assomption, aujourd'hui devenu le CHSLD L'Assomption. Et son arrière-petit-fils Michel Gendreau est le propriétaire de l'entreprise Garaga dans le Parc Industriel, plus important fabricant de portes de garages au Québec. Cahill et Gendreau, des noms à retenir, des bâtisseurs qui ont laissé leur marque dans notre ville.
Photos 1 du fonds Rachel Duval. Photos 2, 3, 4, 11, 12 et 16 du fonds Gérard Gendreau. Photos 7, 8 et 13 du fonds Richard Gendreau. Photos 5, 9, 10, 14 et 15 du fonds Claude Loubier. Texte et recherches de Pierre Morin.
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