La première photo nous montre un genre de petit clocher sur le faîte du toit d’un immeuble autrefois bien connu de la 1re avenue: l’édifice Lacroix (photo 2). Normalement, un clocher abrite des cloches. Mais ces clochers miniatures qu’on voit parfois sur des toitures, et qui ne contiennent pas de cloches, sont des «clochetons». Cette petite structure fut construite et installée à cet endroit en 1950 pour la bonne raison que cet immeuble a servi de chapelle temporaire lorsqu’on a fondé la paroisse de l’Assomption à Saint-Georges Est. Nouvelle paroisse signifiait nouvelle église. Les paroissiens ne voulaient pas attendre que la nouvelle église soit prête en 1952, donc on a décidé de transformer le deuxième étage de l’édifice Lacroix en chapelle temporaire dès 1950. Tout ce branle-bas était mené par M. Édouard Lacroix, qui ne faisait pas les choses à moitié. Voyez aux photos 3 et 4 l’intérieur de la chapelle temporaire qu’il y fit aménager et l’autel. Non seulement les messes seraient célébrées dans son édifice, mais il fallait aussi que le tout soit fait dans les règles: clocheton et appel des cloches avant les messes. On ne pouvait tout de même pas ériger un vrai clocher avec des imposantes cloches, car c’était temporaire. On y a donc installé le clocheton montré à la 1re photo, mais on a aussi entendu le son des cloches à tous les dimanches. En effet, M. Lacroix s’est procuré un disque des cloches de la cathédrale de Paris (d’autres prétendent que c’étaient les cloches de l’église Saint-Pierre de Rome) et les faisait entendre à fort volume au haut-parleur au centre-ville lors des cérémonies religieuses, jusqu’à ce que la construction de l’église soit terminée, le 15 juin 1952. Dans son livre sur l’histoire de l’église l’Assomption (SUR LES COTEAUX DE L’ARDOISE, publié en 1999), l’historien Garant raconte qu’à un certain moment, «des plaisantins auraient subtilisé le disque «officiel» du bedeau... pour «Prendre un verre de bière mon minou» diffusé sur la chapelle de la 1re Avenue, s’esclaffait Roger Labbé, décédé en 1999!» On ne saura jamais si cette histoire est vraie.
À l’origine, en 1921, cet imposant édifice fut érigé par les Chevaliers de Colomb. Aux prises avec des difficultés financières, ils le vendirent à Édouard Lacroix en 1926 pour environ 30,000$ qui représentait la dette. C’est devenu un immeuble polyvalent, principalement des bureaux. À partir de 1962, le magasin Salon du Meuble occupa ces lieux pendant plusieurs années; on le voit à la 4e photo qui date de la fin des années ‘60, remarquez que le nom officiel était inscrit sur la façade en grosses lettres «Édifice Lacroix». Vers 1970 fut créée la Caisse Populaire l’Assomption qui occupa un local sur le coin nord, au rez-de-chaussée, jusqu’à ce qu’elle se construise une nouvelle bâtisse en béton (inaugurée le 8 septembre 1973) sur la 1re avenue plus au sud, en face du magasin actuel Confections Simonne. Vers 1985 un Marché aux Puces s’installa au 2e étage de l’Édifice Lacroix. La fin est survenue le 14 février 1994 lorsque l’immeuble qu’on appelait encore «l’Édifice Lacroix» fut démoli. Aujourd’hui, c’est sur ce site que se trouve la résidence Le Jasmin.
Photo 1 extraite d’un vieux film sur la construction de l’église l’Assomption. Photo 2 du Cahier-Souvenir publié lors de la bénédiction de cette église. Photos 3, 4 et 5 du fonds Claude Loubier. Texte et recherches de Pierre Morin.
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