Je ne suis pas certain que quelqu’un aurait pu identifier cet immeuble si je n’avais pas mentionné le nom de Wellie Busque dans le titre. Hé oui, c’est bien cet immeuble qui a servi de forge à Wellie Busque pendant longtemps il y a 40 ou 50 ans. Ne vous surprenez pas si vous ne l’avez pas reconnue, cette photo date des environs de 1897 (photo 1). Elle fut prise par un photographe itinérant de l’extérieur qui faisait le tour de certaines municipalités pour capter ces clichés et les vendre aux propriétaires. Semble-t-il que cette forme de vente fonctionnait, car à l’époque, peu de gens possédaient un appareil-photo. Avant Wellie Busque qui s’y est établi en 1959, Émery Veilleux y a exercé le métier de forgeron. Cet édifice existe encore et porte le numéro civique 2330 de la 1re avenue à Saint-Georges Ouest (photo 2). Malgré les nombreuses rénovations apportées depuis près de 125 ans, l’immeuble reste reconnaissable. Les gros changements sont la galerie en avant, au deuxième étage, et l’escalier pour y accéder sur la façade. On constate qu’il y a eu une rallonge à l’arrière, ce qui ne change rien à l’allure de la bâtisse. On connait l’identité de celui qui en fut probablement le premier propriétaire: Charles Poulin. Après lui, l’immeuble est passé à ses fils, dont Napoléon Poulin, que l’on voit ici, avec probablement ses soeurs et un frère. Voici les noms de quelques uns des personnages, de gauche à droite. Les deux premières jeunes filles sont inconnues, la 3e probablement Corinne-Alma Poulin (épouse de Borromé Poulin), la 4e probablement Alice Poulin (épouse de Ludger Rancourt), leur frère Napoléon Poulin, forgeron-charron, marié à Eugénie Dulac, laquelle n’est pas sur la photo. Celui dans le cadre de porte est probablement le demi-frère de Napoléon, Adolphe Poulin (marié à Rose-Anna Poulin). La jeune fille à droite est inconnue. L’épouse de Napoléon était la fille du député François-Xavier Dulac et de Flavie Veilleux. La maison à gauche a aussi été habitée par Napoléon Poulin et sa famille. La 3e photo nous offre une vue globale de ce secteur de la 1re avenue vers 1910. L’immeuble où Napoléon a exercé son métier est celui pointé par la flèche. On le voit très peu, mais ça donne quand même une idée où il était situé, en se servant du clocher de l’église comme point de repère. Elle était voisine de la grosse maison au toit en mansarde d’Edmond Veilleux qu’on voit beaucoup mieux sur cette photo. Ces deux bâtisses existent encore aujourd’hui. La dernière photo est celle de Wellie Busque et son épouse à l’époque de leur mariage.
Un charron désignait celui qui exerçait le métier de fabrication et de réparation de roues de chariots et charrettes hippomobiles. Pas difficile de savoir que Napoléon en était un: il y a plusieurs roues en avant et à côté de l’édifice, et même une charrette à l’arrière. Fabriquer de telles roues était tout un art qui requérait beaucoup d’adresse et de précision. Ce métier n’existe plus de nos jours, ces voitures ayant été depuis longtemps remplacées par des automobiles. Mais on peut encore trouver quelquefois des roues semblables dans les magasins d’antiquités. Quand elles sont encore en bon état, elles doivent valoir un bon prix. Wow, un retour dans le passé qui nous rappelle que d’autres avant nous ont travaillé fort pour nous léguer cette belle agglomération qu’est devenue Saint-Georges.
Photo 1 et 3 du fonds Claude Loubier. Photo 2 de Google. Photo 4 de Murielle Busque. Recherches de Claude Loubier et Pierre Morin. Texte de Pierre Morin.
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