La première photo nous offre une vue spectaculaire de l'intérieur de l'église Saint-Georges dans les années '50. On y voit la chaire et l'escalier qui permettait d'y accéder à l'époque. La chaire, qui fut conçue et fabriquée par le sculpteur Henri Angers, est magnifique (photo 2). Et l'escalier en spirale y conduisant fut l'oeuvre des frères Ludger et François Bérubé, c'était un véritable chef-d'oeuvre d'ébénisterie (photo 3 et 4). En fait, escalier en colimaçon serait plus juste car l'escalier en spirale suppose que les marches tournent toutes de façon égale autour d'un axe central, tandis qu'ici, il n'y a qu'une seule courbe qui tourne vers la droite. Pourquoi l'a-t-on enlevé? En 1967, sous la gouverne du curé Joseph Denis, on décida de procéder à des rénovations en profondeur de l'église, surtout en ce qui concerne le plancher, qui était alors en bois franc. Après 65 ans de circulation intense, souvent avec des chaussures mouillées ou enneigées, il était grand temps de le changer. Les plans et devis furent confiés à l'architecte Paul Voyer et les travaux furent exécutés par les entrepreneurs Barnabé et Fils, leur coût frisant les 300,000$. L'église fut fermée pendant une bonne partie des années 1967-68 et la salle paroissiale a servi de lieu de remplacement pendant ce temps. La 5e photo donne une idée de l'envergure de ce travail colossal, remarquez sur le jubé à gauche, on y a placé temporairement l'escalier de la chaire. Le plancher est à un stade plus avancé sur la 6e photo, voyez les bancs entassés dans la section arrière de l'église. On a excavé jusqu'à la porte de l'entrée principale (photo 7). L'historien Garant a bien décrit les rénovations effectuées: «Escaliers, portes, balustrade déplacée. La base des bancs est enlevée pour éliminer la marche; on les fixe au plancher de même que les agenouilloirs. L'allée centrale est élargie au détriment des allées latérales. Le plancher de bois lui, est remplacé par du béton. Deux toilettes sont installées, l'orgue rénovée avec une console neuve. Le chauffage devient électrique. Réaménagement de la sacristie. Escaliers refaits. La sainte table est changée. L'église est repeinte. Des artisans appliquent de l'or 23¼ K sur les autels, le chemin ce croix et les coquilles du choeur». Au lieu de remettre l'escalier de la chaire en place après l'installation du recouvrement du plancher, il fut décidé de l'enlever complètement et de réaménager un nouvel accès par le jubé (photo 8). Il aurait pourtant été facile de le réinstaller. Était-il faible ou instable? On ignore les motifs qui en ont entraîné sa disparition. Une décision aussi importante ne peut être autorisée que par le dirigeant suprême de la paroisse, soit le curé en fonction au moment des travaux. Hélas, celui-ci étant décédé en 1987, on ne le saura jamais avec certitude. L'escalier fut défait et on en récupéra le bois en vue de confectionner les Fonds Baptismaux de l'autel de saint Joseph situé dans le transept gauche (sud) de l'église, sous la direction de l'habile menuisier-ébéniste Irenée Duval. En dépit de la disparition de l'ancien escalier de la chaire, tout l'intérieur de l'église s'est retrouvé amélioré. En vérité, ce fut une vraie remise à neuf. Une réalisation remarquable de la part du Curé Denis. Celui-ci mérite notre reconnaissance pour avoir mené à terme des travaux aussi importants à cet édifice historique qui fait encore aujourd'hui la fierté des géorgiens.
Photos du fonds de Claude Loubier. Texte et recherches de Pierre Morin.
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