Si vous allez parfois à la bibliothèque municipale, alors vous connaissez le Centre culturel Marie-Fitzbach. Ce bel édifice était autrefois le couvent des soeurs du Bon-Pasteur, près de l'église à Saint-Georges ouest. Il ouvrit officiellement ses portes en septembre 1881. Incendié en 1923, il fut reconstruit dès l'année suivante. Des milliers d'étudiantes l'ont fréquenté au cours de son histoire. L'enseignement ménager y a été officiellement établi en 1912. En 1928, le conseil de l'Instruction Publique l'a reconnu officiellement et lui a décerné le titre d'École Ménagère Régionale. Ce nom fut remplacé en 1948 par l'École Supérieure d'Enseignement Ménager. Puis en 1950, ce qui était aussi parfois appelé «l'École de bonheur» a pris le nom officiel d'Institut Familial (photo 1). C'était davantage un institut de formation plutôt que d'instruction. On offrait alors aux jeunes filles qui avaient complété leur neuvième année la possibilité de suivre soit le cours régulier, d'une durée de 4 ans (10e à 13e année), qui était offert uniquement aux pensionnaires. C'était une formation incluant des cours théoriques et pratiques intensifs axés sur les arts familiaux tels la cuisine (photo 2), le tissage (photo 3), la couture (photo 4) etc. En seconde option, le cours familial, qui était consacré davantage sur les aspects pratiques plutôt que théorique des sciences ménagères. L'Institut Familial a connu un essor et une renommée au delà des frontières beauceronnes. Il y avait bien sûr des élèves de Saint-Georges, mais certaines venaient d'aussi loin que de Chicoutimi, l'Islet, Matane, Québec, Lac-Mégantic East Angus, Pont-Briand et même du Nouveau-Brunswick. Il en coûtait environ 50$ par mois en frais de scolarité et de pensionnat aux élèves qui le fréquentaient. Une photo des finissantes vers 1953 (photo 5). Tout alla bien pendant plusieurs années. Photo 6, les finissantes de 1960 et photo 7 celles de 1967-68. La création du Ministère de l'Éducation en 1964 sonna le début de la fin pour l'Institut familial, qui poursuivit son enseignement pendant encore quelques années, puis ferma vers 1970. Les locaux furent loués à la Commission Scolaire. Après plus d'un siècle d'enseignement féminin, la vocation de ce bâtiment historique fut totalement changée en 1995 lorsqu'il est devenu le Centre Culturel. Les religieuses ont pris la route des écoles publiques et ont continué d'y enseigner. Puis l'heure de la retraite est arrivée et les soeurs se sont retirées graduellement selon leur âge et leur capacité de continuer. Certaines ont résidé au Foyer du Bon-Pasteur, adjacent au couvent (photo 8). Les dernières ont définitivement quitté le Foyer en 2010. La fin d'une épopée qui a duré près de 140 ans. La partie logeant le Foyer a été démolie au mois de mai 2015. Heureusement, on a conservé le couvent qui a été rénové et réaménagé en bibliothèque et centre culturel (photo 9). La Société Historique Sartigan y a ses locaux, au 4e étage.
Photos du fonds des Soeurs du Bon-Pasteur sauf les deux dernières qui sont de Jean-Frédéric Chrétien. Texte et recherches de Pierre Morin.
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