La plupart ont connu ce garage qui vendait des pneus sur la 2e avenue jusqu’en 2010. Ce commerce fut fondé en 1938 par Jos Saint-Hilaire qui était alors âgé de 32 ans. Né à Saint-Anges en 1905, celui-ci a exercé plusieurs occupations, jusqu’à son mariage en 1932. Cantonnier (ouvrier chargé de l’entretien des routes) de 1932 à 1936. Agriculteur sur une terre à St-Zacharie en 1937 mais vend sa terre au bout d’un an et vient s’établir à St-Georges dans l’espoir de trouver quelque chose plus à son goût. Il s’en va alors à Toronto pour la compagnie Goodyear et y apprend le métier de vulcanisateur, ce qui sera décisif pour son avenir. À son retour, il prend la décision d’ouvrir un garage de vente et service de pneus et choisit de l’installer sur un site stratégique, la 2e avenue. C’était alors une artère importante, la route nationale (route 23) entre Lévis et Jackman. On y trouvait plusieurs commerces majeurs dont trois hôtels et des garages vendant des automobiles. Il opte pour un modeste terrain vacant situé entre l’édifice A.S. Paquet et la rue Saint-Charles (119e rue). La 2e photo (une carte postale, vers 1936-37) nous fait découvrir ce terrain, c’était alors un champs, celui qui est clôturé, à droite. La construction a lieu en 1938. Sur la 3e photo, le garage est construit, à droite, c’est un petit bâtiment tout juste en bordure de la rue. À l’époque, il y avait beaucoup moins de circulation, les gens ne prévoyaient pas encore l’augmentation rapide du nombre de véhicules automobiles dans les années futures. Il a connu un succès immédiat et a réalisé au cours des ans que son établissement était beaucoup trop près de la voie publique, rendant son accès difficile aux véhicules. Il l’a donc soulevé (photo 4) et reculé plus loin sur le terrain, vers 1945. Comme l’achalandage augmentait constamment, il l’a agrandi à nouveau en 1950 pour en faire un immeuble avec deux portes de service et un entrepôt pour les pneus à l’étage supérieur. Sur la 5e photo, on voit M. Saint-Hilaire avec le représentant de la compagnie Goodyear lors de la réouverture après l’agrandissement de 1950. Pendant les périodes de changements de pneus, il a eu jusqu’à une dizaine d’employés pour répondre à la demande. On en voit quelques-uns sur la dernière photo prise à la même occasion. Ses prix étaient imbattables et le service était excellent. Seul inconvénient: accès inadéquat car il fallait souvent empiéter sur la chaussée. C’était encore plus compliqué lorsqu’il fallait poser des pneus sur les camions qui nuisaient alors au trafic. Il a vendu à un fidèle employé (commis depuis 1957) M. Jean-Luc Poulin, en 1970. Ce dernier l’a transmis à son fils Éric Poulin en 1984. Celui-ci y a effectué d’importantes rénovations en 2002 dont on voit le résultat à la 1re photo. On a fermé en 2010. Cet édifice existe encore, c’est maintenant un dépanneur, Accomodation 120 Inc.
Photo 2, 3 et 4 du fonds Claude Loubier. Photos 5 et 6 du fonds Paule Saint-Hilaire. Texte et recherches de Pierre Morin.
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