Dans l'annuaire de 1955, il est identifié sous le nom de «Joseph Thibaudeau épicier» au 111 de la 18e rue (aujourd'hui 118e rue), mais tout le monde l'appelait «Jos». On venait de changer les noms de rues pour passer de noms de «Saint-Untel» à des numéros, quoique, dans les faits, la transition a pris quelques années à se faire, beaucoup de géorgiens continuant à les désigner de leurs noms de personnages. En 1956, Jos déménagea dans la rue Saint-Antoine (120e rue), c'était alors l'épicerie Thibaudeau enr qu'il opéra pendant longtemps à cet endroit (photo 1). Il était un peu plus bas que la manufacture St-Georges Woolen Mills (aujourd'hui Tapis Venture), de l'autre côté de la rue, en face de l'atelier de St-Georges Machine Shop des frères Houde (photo 2). Malgré que c'était une rue étroite, elle accueillait un trafic considérable. À l'époque, c'était la plus importante voie est-ouest, au sein d'un quartier important de notre ville, surtout que tout le trafic en direction Est (Saint-Prosper, Ste-Aurélie, St-Zacharie, St-Benjamin etc) devait passer devant son commerce pour aller rejoindre le rang Saint-Antoine (aujourd'hui 127e rue). En effet, pendant longtemps, la 127e rue s'arrêtait à la 10e avenue (photo 3, vue aérienne des travaux de prolongation vers 1963-64). Elle a été terminée en 1965, voici une autre photo aérienne de 1966 (photo 4), on voit bien le prolongement de la 127e rue allant rejoindre le rang St-Nicolas. Avant l'ouverture de cet important tronçon, les gens devaient utiliser la 120e rue (à droite sur la 4e photo), qui comprenait une courbe faisant la jonction avec la route 24 (aujourd'hui route 204) vers Saint-Prosper et les autres municipalités voisines. Alors durant de nombreuses années, M. Thibaudeau a bénéficié d'une clientèle de l'Est du comté, les gens devant passer dans la 120e rue pour s'y rendre. Aujourd'hui, ce serait considéré comme un gros dépanneur, mais à l'époque c'était une épicerie respectable, on y vendait une grande variété de produits, incluant un département de boucherie. Il y avait une panoplie de friandises et de bonbons, même des bonbons «à la cenne» qui faisaient fureur chez les jeunes. Cet édifice existe encore, il est devenu un immeuble à appartements (photo 5). Examinez bien la photo et portez attention quand vous circulez dans ce secteur, on peut encore le reconnaitre facilement. Avec l'arrivée des grandes surfaces depuis le changement de millénaire, toutes ces épiceries de quartier sont maintenant disparues. Le progrès, avec ses avantages et ses inconvénients.
Photos 1 et 2 du fonds Gilbert Gamache. Photos 3 et 4 du fonds Claude Loubier. Photo 5 de Google. Texte et recherches de Pierre Morin.
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