Wow, une photo de plus de 100 ans d'une qualité exceptionnelle (du photographe J.A. Gagnon). C'est la 1re avenue dans le secteur de l'intersection de la 123e rue vers 1907. Ce sont des fils de téléphones qu'on voit, et non des fils électriques. C'est l'une des plus anciennes rues de Saint-Georges. Une image de la vie courante, où l'on aperçoit de jeunes enfants s'amuser, il y en a même un qui tient par dessus le cou ses deux amis. À gauche, où se tient un adulte, c'est la résidence du marchand Ephrem Poulin, qui a eu une nombreuse famille, il y a peut-être de ses petits-enfants parmi ceux qui figurent sur la photo. Sa famille résidait au deuxième, tandis que son magasin était au niveau de la rue. Plus loin, sur l'autre coin de rue, la grosse maison à trois étages, avec des lucarnes et un toit en mansarde (où il y a une corde à linge) a appartenu entre autres au cordonnier Ludger Bolduc, qui avait commencé sa carrière du côté Ouest. C'est sur ce site que fut opéré plus tard le fameux magasin Davis. À droite, éloignée, on aperçoit la maison de l'orfèvre-horloger Alfred Perron. Plus rapprochée, celle à trois étages au toit en pointe et une grande galerie (avec une échelle sur le toit) appartenait au marchand-sellier Théophile Curadeau, de même que la suivante, d'apparence beaucoup plus modeste (on dirait qu'elle penche vers l'arrière), en plein en face de la 123e rue. Plus tard, après son décès survenu en 1930, la partie gauche fut occupée par le boucher Théodule Drouin. Et finalement, la maison à l'extrême droite, carrée, à deux étages, dont on voit toute la façade, appartenait alors à un personnage connu de l'histoire de notre ville, David Roy, celui-là même qui a possédé le 1er pont de bois reliant les deux rives. Il percevait à côté (du côté droit, hors champ de la photo) le tarif imposé aux usagers jusqu'en 1912, date de la fermeture de ce pont. Cette résidence existe encore, elle est de couleur jaune et appartient au notaire Benoit Maheux. Elle est la seule qui soit encore reconnaissable, toutes les autres montrées sur cette photo ont été soit démolies, incendiées ou tellement rénovées qu'elles sont aujourd'hui méconnaissables. On voit les mêmes lieux à la 2e photo, vers la même époque. Une autre scène d'autrefois: l'arche de la parade du Sacré-Coeur, qui était célébrée chaque année à un endroit différent. C'était considéré comme un honneur que d'être choisi comme site pour édifier cette arche dédiée à cette grande fête religieuse, qui était l'endroit où le défilé aboutissait pour la prière. C'était à qui érigerait l'arche la plus impressionnante d'une année à l'autre. Celle-ci était revêtue de branches de sapin et les trottoirs étaient ornés de petits sapins. Quelques décennies plus tard, on installa plutôt un reposoir. Pour ceux qui auraient de la difficulté à reconnaitre ce secteur, la 3e photo nous montre les trois commerces situés en face de la 123e rue vers 1959. On y voit à gauche l'épicerie Drouin et Paquet (qui était la continuation de celle de Théodule Drouin) et les deux autres, au centre le magasin Paquet Sportif et à droite l'Imprimerie Moderne, tous les trois étant dans l'ancienne bâtisse de Théophile Curadeau. Ces bâtiments (ceux de la 3e photo) n'existent plus, voici une photo des lieux en 2020: le petit parc et la murale qui occupent aujourd'hui cet espace au pied de la 123e rue (4e photo). La 5e photo nous offre une vue des mêmes lieux prise sous l'angle inverse (vers le nord) en 1890. On constate que le premier immeuble à gauche n'est pas tout à fait le même comparé à 1907. Curadeau a modifié ce vieux bâtiment pour ajouter un balcon et une lucarne et ériger un plus gros édifice juste à côté.
Photo 1 du fonds de l'ancien Musée Méchatigan. Photo 2, 3 et 5 du fonds Claude Loubier. Photo 4 et texte de Pierre Morin. Recherches de Pierre Morin et Paulin Poirier.
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