C'est en 1908 que cette histoire, qui a duré plus de 50 ans, a commencé, lorsque M. Napoléon Gilbert démarra un petit moulin à scie très modeste sur la 1re avenue dans le secteur du village Morency. On possède une vieille photo (photo 3) de la construction de ce premier moulin, tirée du journal l'Éclaireur de décembre 1958. J'y ai ajouté en médaillon la photo du fondateur Napoléon Gilbert, décédé en 1931 à l'âge de 60 ans. En 1912, son fils Isaïe Gilbert achetait l'entreprise, qui était devenue entretemps une manufacture de portes et chassis. Cette industrie prospère ne cessa de se développer et a connu une croissance rapide grâce aux progrès et améliorations au niveau des méthodes de production et à l'installation de machineries modernes. Entre 1909 et 1939, quatre fois l'entreprise fut victime d'incendies destructeurs, mais on a reconstruit et continué. Deux rares photos (1 et 2) nous montrent l'édifice au tournant des années 1930. Les gens apparaissant sur ces photos sont probablement le propriétaire Isaïe Gilbert et d'autres membres de sa famille, car plusieurs de ceux-ci y ont travaillé, dont ses trois fils Dominique, Gilles et Denis. Ces deux photos nous offrent aussi une vue intéressante sur les résidences avoisinantes, nous permettant de mieux discerner l'endroit précis où il était situé, soit approximativement à l'endroit où la Promenade Redmond rejoint la première avenue, un peu au sud de la Pente Douce (130e rue). En 1946, l'entreprise Isaïe Gilbert se relocalise à Jersey-Mills, sur des terrains plus vastes, et en 1948, on abandonne la construction de portes et fenêtres pour se consacrer uniquement à la production et vente de bois de construction. À l'époque, c'était une des plus importantes compagnies à oeuvrer dans le secteur du bois de la rive-sud du Québec. On en voit la photo en septembre 1958 (photo 4). Dans les années '60, on a vendu l'entreprise à MM Alyre Poirier et Michel Rodrigue qui l'ont opérée pendant plusieurs années, sous le nom de Bois de Construction Saint-Georges. La scierie a été complètement détruite par les flammes vers 1978, et l'on ne l'a pas reconstruite. Finalement, c'est la firme Canac-Marquis qui a acheté les terrains et y a érigé une grosse quincaillerie qui est maintenant connue sous le nom de Canac.
Photo 1 du fonds Jean-Frédéric Chrétien. Photo 4 du fonds Claude Loubier. Texte et recherches de Pierre Morin.
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