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LA PHARMACIE REXALL ET L'ÉPICERIE A & P DANS LES ANNÉES '40

durée 13h17
6 septembre 2020
duréeTemps de lecture 3 minutes
Par
Pierre Morin

LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE SARTIGAN

Cette photo est exceptionnelle. Le photographe s'est amusé à la colorer, ce qui lui confère un cachet bien spécial. On y voit une scène de la vie courante au centre-ville vers 1940. C'était un secteur très achalandé, coin de la 1re avenue et de la 120e rue. À gauche, c'est la pharmacie Rexall dont le pharmacien était M. Léonce Dion. Elle fut en opération à cet endroit pendant environ 12 ans, de la fin des années '30 à 1950. En plus d'y vendre des médicaments, on y offrait aussi toutes sortes de marchandises, incluant des liqueurs douces, de la crème glacée et des friandises diverses. Il y avait même un comptoir-lunch. Voyez la publicité parue dans le journal l'Éclaireur à l'époque (photo 2). Au 2e étage, on voit à la fenêtre l'annonce des courtiers d'assurance Crépeau et Rodrigue, où ils eurent leur premier bureau dans notre ville. Cette pharmacie fut achetée en 1950 par le pharmacien Benoit Morin. Il installa son commerce dans une bâtisse presque en face, où il passa au feu peu de temps plus tard. Il se relocalisa dans l'ancien immeuble de l'hôtel Maguire (photo 3), à côté de la Banque Canadienne Nationale, en face de l'ancien pont de fer (ancienne pharmacie de Maurice Vander-Heyden).

De l'autre côté de la rue (sur la 1re photo), on aperçoit un édifice que le photographe a colorée en jaune. C'était alors le premier bâtiment au sud du ruisseau d'Ardoise. À la fin des années '30, cet immeuble logeait un restaurant appartenant à M. Odilas Paquet, le Café Chez Pit, qui fut lourdement endommagé à deux reprises au cours de l'année 1939: le 21 avril par la débâcle, alors qu'on pouvait circuler en chaloupe dans la rue en face de son commerce (photo 4) et le 17 novembre 1939 alors que l'immeuble fut la proie d'un grave incendie (photo 5). C'en était trop, M. Paquet abandonna de sitôt le domaine de la restauration et, le 11 décembre 1939, vendit son immeuble à Mme Siméon Rodrigue (veuve) et Lorenzo Catellier. Ces derniers y ouvrirent une épicerie affiliée à la bannière A & P, chaine qui opérait plus de 12,000 points de vente aux USA et au Canada. C'est Odilas qui en aurait été le premier gérant opérateur. C'est donc l'épicerie A & P en question qu'on voit (en jaune) du côté droit de la 1re avenue. Remarquez la grande affiche de Coca-Cola placardée sur le mur de l'édifice, en-dessous de l'annonce de cigarettes «Wings». Cette propriété passa aux mains de Jules Baillargeon en 1941, puis il semble qu'elle passa au feu peu après. J. A. (Aristide) Roberge acheta le terrain vers 1945. Il y érigea un nouvel édifice dans lequel il démarra vers 1946 un commerce de mercerie. Ce magasin devint plus tard la propriété de son fils Marc, dont le leitmotiv était «Marc Roberge mon tailleur». C'est aujourd'hui le site du commerce Histoire de Bulles. Quand à l'immeuble de la pharmacie Rexall, au coin de la 120e rue, il fut détruit par un incendie en 1966, et reconstruit aussitôt, il loge présentement le magasin Animo-Dépôt.
 

Photo 1 du fonds Victor Rodrigue. Photo 2 du journal l'Éclaireur du 23 mars 1944, page 75. Photos 3 et 4 du fonds Claude Loubier. Photo 5 du fonds Normand de Lessard. Texte de Pierre Morin. Recherches de Pierre Morin et de Paulin Poirier


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